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Sous le masque du consensus

Depuis qu’il est arrivé rue de Grenelle, le nouveau ministre de l’éducation prend bien soin de ne proposer que des mesures très consensuelles, qui semblent pleines de bon sens ; d’aucuns se réjouiront de l’entendre dire que le clivage gauche/droite est stérile à l’école, qu’on peut être en même temps « républicain » et « pédagogiste », « exigeant » et « bienveillant ». Certes un observateur pressé pourra apprécier le retour en grâce du latin, la fin de l’obligation des EPI, le souci de l’acquisition personnelle des connaissances…

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les langues anciennes font de la résistance

Dans un livre intitulé  Apprendre pour transmettre, l’éducation contre l’idéologie managériale (puf, 2013), François Rastier défend les langues anciennes :   “Bizarrement on dit mortes les langues qui ne sont plus faites que de textes vivants : Théocrite et Catulle n’ont rien perdu de leur fraîcheur. Tant que les lecteurs persistent à se les réapproprier, les œuvres restent vives.(…) La force des langues anciennes c’est qu’on ne peut pas s’y exprimer, s’y trouver sans cesse ramené à soi-même ou à une…

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Les faux amis de l’école ?>

Les faux amis de l’école

A l’approche des prochaines campagnes électorales, plusieurs voix s’élèvent ces derniers temps pour défendre un enseignement sérieux et consistant ; on s’en réjouirait volontiers, sauf qu’on entend, presque toujours, derrière ces envolées apparemment humanistes, un curieux refrain : ainsi parle-t-on, dans les rangs de la droite, de la volonté de « perpétuer la France » [1], de l’importance du « lien national »[2], de la nécessité d’enseigner un « récit national[3] » ; mais on trouve aussi dans Marianne la même inquiétude pour la « grandeur de la France[4] », etc….

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Tu rigoles, Anatole ? ?>

Tu rigoles, Anatole ?

Lorsqu’il s’agit d’alimenter une « polémique » (c’est un mot facile sous la plume des journalistes[1]) pour affoler les honnêtes citoyens dans leurs chaumières, les réseaux sociaux sont une mine inépuisable. C’est ainsi qu’au lendemain des épreuves du bac de français, le Figaro[2] a cru bon de faire le tour des « twittos », pensant révéler non seulement l’ignorance crasse des candidats, mais une « insulte à la mémoire d’un des plus grands écrivains français » – rien que cela ! Au passage, on se demande depuis quand…

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Sorcelleries ?>

Sorcelleries

J’ai fait un cauchemar : dans les ténèbres d’un avenir proche me sont apparus quelques uns des bouillons d’onze heures que nous concoctent dans leurs chaudrons punais les actuels ou les futurs conseillers de la rue de Grenelle, si l’on en croit quelques-uns des orateurs entendus au colloque de QSF [1]. Voici quelques échantillons prélevés dans la marmite et les commentaires de la goûteuse.   A – Les nouvelles recettes radicales du grand sorcier, Benoist Apparu  : – Recréer des filières…

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Un linguiste atterré passe à l’offensive… ?>

Un linguiste atterré passe à l’offensive…

« Linguiste atterré », c’est ainsi que se définit lui-même François Rastier qui a publié en 2014 un livre intitulé Apprendre pour transmettre. L’éducation contre l’idéologie managériale. Renversant la perspective qui montre souvent l’école comme victime de l’idéologie managériale, il montre que l’éducation peut devenir le moyen de combattre cette dernière. On peut trouver dans ses analyses une mine d’arguments et de preuves pour étayer le combat que nous menons. En voici quelques aperçus. 1) L’analyse des fondements idéologiques des réformes de…

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Mickey Ministre de l’Education ?>

Mickey Ministre de l’Education

Dans une vidéo de 60 secondes, lancée par l’Education Nationale dans le cadre de la lutte contre le harcèlement, on voit une maîtresse d’école faire un cours de maths à des élèves d’environ 8 ans. Pendant qu’elle écrit (de façon illisible) un problème au tableau, les élèves chahutent et s’en prennent à l’un d’entre eux en le bombardant d’insultes et de boulettes de papier. A la sortie une petite fille s’approche du petit garçon victime et lui dit : « Il faut…

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« Titus n’aimait pas Bérénice » : pourquoi lire et étudier les classiques? ?>

« Titus n’aimait pas Bérénice » : pourquoi lire et étudier les classiques?

     Titus n’aimait pas Bérénice[1], de Nathalie Azoulai, est d’abord une transposition de la tragédie de Racine : une Bérénice moderne vit un déchirement quand son amant Titus l’abandonne au profit de sa femme légitime, Roma. Mais très vite le livre parle d’autre chose : de Racine, de la littérature en général et du dialogue qui se noue par-dessus les siècles entre écrivains et lecteurs. L’œuvre de Racine fait irruption dans le chagrin d’amour de la Bérénice du XXIème siècle comme…

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Si, Guillaume Gallienne, la littérature, ça peut faire mal ! ?>

Si, Guillaume Gallienne, la littérature, ça peut faire mal !

« Ça  peut pas faire de mal »… tel est le titre de l’émission de littéraire que Guillaume Gallienne anime sur France Inter tous les samedis. Outre la négation incorrecte qui fleure bon la démagogie, cette phrase en dit long sur la place que notre société consent encore à la littérature : celle d’un passe-temps inoffensif. Exeunt d’office, donc, les écrivains dérangeants… ? Heureusement, l’émission dément son titre, puisqu’on y lit Jean Genêt, ou encore les poètes révoltés, dans un beau numéro consacré à…

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Marie-Caroline Missir (Express.fr) : « cette réforme n’a pas été comprise ». ?>

Marie-Caroline Missir (Express.fr) : « cette réforme n’a pas été comprise ».

Les journalistes nous étonneront toujours. Une récente illustration du phénomène nous est fournie par Mme Marie-Caroline Missir (rédactrice à  L’Express.fr), invitée dans l’émission Le secret des sources sur France Culture (5 /9/2015) pour parler de la rentrée scolaire. Il s’agissait d’abord de répondre à un professeur de philosophie, F.X. Bellamy, qui dénonçait l’appauvrissement de la transmission des savoirs qu’engendrerait la réforme des collèges : « On entend bien, a dit Mme Missir,  que cette réforme n’a pas été comprise. » C’est facile d’être journaliste…

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