BO HS N°6 du 12 août 1999
FRANÇAIS
CLASSE DE SECONDE
NOUVEAU PROGRAMME APPLICABLE À COMPTER DE L'ANNÉE SCOLAIRE 2000-2001
Le présent programme définit les finalités propres à l'enseignement du français au lycée et spécifie les objectifs à atteindre, les types de contenus à enseigner, les démarches à mettre en pratique. La version actuel le indique les principes et les objectifs généraux de progression pour le lycée d'enseignement général et technologique, mais seuls sont précisés les contenus et démarches pour la classe de seconde.
Ce programme définit un cadre, qui sera complété par des textes d'accompagnement. Ceux-ci seront mis au point après que les professeurs, auront pu prendre connaissance du programme et faire connaître leurs observations, suggestions et expériences.
Trois préoccupations majeures ont guidé l'élaboration de ce programme.
La première consiste à assurer une cohérence des cursus d'apprentissage (de la sixième à la terminale).
La deuxième est le souci de mieux assurer la formation des lycéens d'aujourd'hui en diversifiant les modes d'accès à la littérature.
La troisième, consiste à tenir compte de l'évolution de la discipline dans la continuité des programmes précédents en précisant les objectifs et les contenus, notamment dans les domaines suivants : l'histoire littéraire, qui fait l'objet de nouvelles démarches, l'oral et la maîtrise de la langue, dont le rôle est accru; les formes diversifiées de lecture et d'écriture, leurs relations constantes; la production de textes d'invention et la maîtrise des discours.
LE FRANÇAIS AU LYCÉE
I - Finalités
L'enseignement du français au L.E.G.T. est un élément essentiel de l'éducation au lycée; l'acquisition de savoirs organisés, la maîtrise de l'expression orale et écrite et l'accès à la culture par les textes permettent la formation intellectuelle du citoyen.
Cet enseignement participe à l'acquisition d'une culture par la fréquentation des oeuvres littéraires et l'attention portée à leurs significations. Il participe à la formation des élèves, en donnant à chacun une meilleure maîtrise de la langue et en développant la réflexion, la capacité de problématiser et l'imagination. La maîtrise progressive de l'expression est un élément essentiel dans l'accès à la citoyenneté.
L'histoire littéraire et culturelle contribue à éclairer l'histoire des mentalités, des idéologies, des goûts. L'étude des registres (soit, pour les principaux : le comique, l'épique, le fantastique, le lyrique, le pathétique, le polémique, le satirique, le tragique) éclaire des attitudes de l'homme face à l'existence. L'étude des genres contribue à la compréhension des codes et des usages qui régissent les rapports humains.
Par leurs effets esthétiques, les idées qu'elles portent, les discours qu'elles constituent, les oeuvres littéraires représentent des objets d'une richesse particulière.
La lecture d'oeuvres du passé et d'oeuvres contemporaines permet aux élèves de développer leur curiosité et de nourrir leur imagination.
De plus, la lecture d'oeuvres littéraires, de documents, gagne à être associée à la production de textes par les élèves eux-mêmes. Cette liaison entre lecture et écriture favorise une compréhension effective des textes lus, en même temps qu'elle améliore les capacités d'expression, soit libre, soit élaborée dans un cadre défini.
II - Objectifs et contenus
1 - Objectifs
Ces finalités générales se traduisent par des objectifs plus spécifiques, liés à l'âge et à la situation des lycéens. Il s'agit:
- De faire connaître et comprendre aux élèves l'héritage culturel dans lequel ils se situent. Cet héritage regroupe des oeuvres issues de la communauté française, francophone ou européenne mais aussi, plus largement, des oeuvres qui appartiennent au patrimoine de l'humanité.
- D'amener ces élèves, en tenant compte de leur âge, à engager une réflexion sur les différentes attitudes lace à l'existence, à connaître l'histoire des idées et des mentalités, à observer les codes et les usages qui régissent les rapports humains. Il s'agit par là de leur faire prendre conscience du caractère relatif des sensibilités, des traditions et des cultures.
- De donner aux élèves une véritable maîtrise de la langue, intégrant la compréhension des textes, leur analyse et leur interprétation, la possibilité de les restituer et, naturellement, la capacité à produire des textes de façon autonome.
- De les mettre en mesure de construire leur opinion sur un sujet donné et de la justifier de façon convaincante, ce qui est indispensable pour faire d'eux des adultes responsables et autonomes. Cela suppose, d'une part, la capacité de s'informer et de recueillir des connaissances appropriées sur un thème précis; d'autre part, la capacité de délibérer et de construire un raisonnement à partir de divers avis, parfois contradictoires.
- De leur permettre de réfléchir sur eux-mêmes et sur leur rapport au monde qui les entoure. Ce qui suppose de développer leur imaginaire, leur capacité de se représenter le passé, l'ailleurs, l'altérité, le futur, et leur faculté d'invention.
2 - Compétences à développer et types de contenus
Ces objectifs impliquent le développement des connaissances et compétences suivantes:
- La connaissance de l'héritage culturel de la communauté française et francophone, européenne et humaine. Elle passe par l'étude des oeuvres et de leur contexte. Pour que les élèves connaissent et comprennent cet héritage, il est nécessaire que l'enseignement de l'histoire littéraire et culturelle mette constamment en relation les oeuvres et les sociétés.
- La capacité à développer une réflexion critique à partir d'oeuvres et de documents d'origine et de sensibilité très diverses. Pour développer cette réflexion, les élèves ont besoin d'étudier des textes, des oeuvres littéraires et des images relevant de différentes inspirations, en s'habituant à les interpréter et à les comparer entre eux. C'est également par ce moyen qu'ils percevront l'originalité des oeuvres et leur beauté.
- La maîtrise de la langue, qui est autant un élément constitutif de la personnalité qu'un moyen d'expression. Le lycée doit être un lieu où se poursuit un travail effectif sur la langue. Ce travail vise à faciliter la compréhension et l'interprétation des textes lus mais aussi à améliorer l'expression écrite et orale.
- La maîtrise du discours, qui est indispensable pour comprendre des textes lus ou entendus et être capable d'en produire. Cette maîtrise implique un apprentissage des codes du langage, littéraire et non littéraire, qui fait appel à la poétique, ainsi que la connaissance des effets de ces codes sur les destinataires du discours, qui fait appel à la rhétorique.
- La capacité à construire une argumentation et à l'exposer de façon claire.
- L'imagination. Développer l'imagination et la faculté d'invention chez les élèves nécessite non seulement d'élargir, de diversifier les lectures et de multiplier les échanges autour de celles-ci, mais aussi de s'habituer à produire des textes originaux. Dans ce but une réflexion sur le travail d'écriture doit être engagée.
III- Progression d'ensemble
L'enseignement du français an lycée doit permettre d'appréhender de façon critique les liens (de continuité et de ruptures) entre passé et présent. Cependant, l'ampleur des savoirs en histoire littéraire et culturelle excède les possibilités des élèves; aussi, la progression en ce domaine se fera-t-elle en leur apportant des connaissances solides sur des phénomènes essentiels. La classe de seconde accordera la priorité à des phénomènes littéraires et culturels français et francophones. Plus tard la classe de première élargira la perspective à l'espace européen. Dans tous les cas, il s'agira d'apprendre à construire des problématiques et démarches applicables à d'autres périodes, courants, phénomènes et espaces.
La classe de seconde affine en priorité la pratique et la connaissance des façons de convaincre et persuader, la classe de première, poursuivra, ce travail et approfondira la capacité à délibérer.
IV - Mise en oeuvre
Pour donner une culture active, l'enseignement du français au lycée doit privilégier :
- Les activités de lecture diverses, en faisant une place importante à la lecture cursive, notamment d'oeuvres complètes (au moins six oeuvres par an - mais un nombre plus élevé est bien sûr recommandé -).
- Des activités de production écrite et orale, faisant une large place à l'écriture d'invention et d'imagination. C'est ainsi que les élèves pourront accéder à des connaissances pratiques dans le domaine de la rhétorique générale et de la poétique générale, connaissances qui s'acquièrent par la production autant que par la réception.
- Un travail effectif sur la langue, à partir des productions des élèves eux-mêmes en même temps qu'à partir des textes lus.
- Une organisation du travail en ensembles cohérents d'activités variées, ou séquences, unissant lectures, expression orale et écrite et travail sur la langue.
Dans ce cadre, les oeuvres littéraires et les documents étudiés chaque année sont choisis par le professeur, en fonction du projet de la classe, afin d'illustrer les différentes rubriques du programme. Dans le but d'éclairer ce choix, les textes d'accompagnement du programme, qui seront publiés ultérieurement, proposeront pour chaque rubrique des listes d'oeuvres et de documents, ou de types d'oeuvres et de documents, appropriés.
V - Evaluation
L'évaluation est, tout au long de la scolarité, au service des objectifs définis par le programme. Elle s'attache donc particulièrement à donner aux élèves, par des exercices écrits et oraux, la mesure de leur acquisition en matière de compréhension des textes, d'expression, de réflexion et d'invention.
LE FRANÇAIS EN CLASSE DE SECONDE
I - Objectifs
Première année du lycée et année indifférenciée, la seconde a pour fonction première de consolider les acquis antérieurs et d'établir les bases nécessaires à un choix positif de formation. L'enseignement du français en classe de seconde a pour objectifs :
1 - De permettre aux élèves de comprendre que chaque texte qu'ils lisent ou écrivent répond à des règles et à des usages qui en déterminent en partie la signification. Pour ce faire, on les conduira à maîtriser l'essentiel des notions de genre et de registre, à partir d'exemples significatifs. littéraires et non 1ittéraires, et de leur propre pratique de production de textes (voir notamment ci-dessous le § II, 1 : "Genres et registres").
2 - De les intéresser aux textes et aux oeuvres littéraires et de leur apprendre, pour les lire et les interpréter correctement, à s'interroger sur leur contexte (voir notamment le § II, 2: "Histoire littéraire et culturelle").
3 - De les amener à analyser et à maîtriser les processus mis en oeuvre dans la production des textes. Pour ce faire on a recours à l'écriture et à la composition de textes, mais aussi à l'étude des états successifs, d'un même texte littéraire et à la comparaison des variantes d'une oeuvre (voir notamment le § II, 3 : "Production, diffusion et réception des textes").
4 - De leur faire découvrir et comprendre la diversité des buts et des formes de l'argumentation, en particulier la connaissance et l'usage des différentes façons de convaincre et persuader (voir notamment le § II, 4: "Argumentation").
L'accomplissement de ces objectifs est lié à la réalisation de trois buts constants de l'enseignement du français au lycée :
- amener les élèves à une maîtrise accrue de la langue, dans ses dimensions phrastique, textuelle et discursive implique une mise en relation constante de la lecture et de l'écriture, une observation méthodique d'exemples et une réflexion sur les productions personnelles orales et écrites.
- leur apprendre à s'informer et à s'approprier les savoirs ; cela se fait par un recours constant aux sources documentaires (sur supports papier ou numérique) et un entraînement régulier aux façons de retranscrire et réinvestir les connaissances acquises (de la prise de note au commentaire et au compte rendu).
- faire que tous les élèves trouvent du plaisir à la lecture, à la poésie, au théâtre, au maniement du discours, à toutes les expressions de la langue française.
II - Contenus
Ces objectifs sont mis en oeuvre par l'intermédiaire de différentes rubriques, qui correspondent chacune à un objectif à atteindre et qui regroupent chaque fois plusieurs types de contenus. L'ordre de présentation des rubriques n'obéit à aucune hiérarchie ni aucune exclusive. Les modalités de leur traitement dans l'année seront décidées par le professeur selon le projet pédagogique de la classe. Il réalisera, en fonction de ce projet, des liaisons entre les rubriques.
1 - Genres et registres
- Les genres narratifs : l'exemple du roman ou de la nouvelle
Corpus : une oeuvre littéraire du 19ème ou du 20ème siècle au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires.
On explicite la notion de genre à partir du narratif non littéraire (le fait divers, le compte rendu, le reportage, ...) et littéraire (le roman, la nouvelle). On peut aborder les registres fantastique, pathétique, comique, ou (dans le cas du roman) des formes de l'épique.
- Le théâtre (les genres de la comédie ou la tragédie, et les registres comique et tragique) est étudié dans, la rubrique "Etudes d'histoire littéraire et culturelle" (voir ci-dessous § 2).
- La poésie est prise en compte dans les rubriques : "Un mouvement littéraire", "Le travail de l'écriture", "Eloge et blâme"- avec les registres correspondants (voir ci-après § 2, 3 et 4).
2 - Histoire littéraire et culturelle
- Histoire des genres: le théâtre
- Comédie et comique
Corpus: une pièce au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires
ou
- Tragédie et tragique
Corpus : une pièce au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires.
On analyse notamment les rapports entre texte et représentation. On fait saisir la perspective historique de l'évolution du genre. Cette étude est menée en liaison avec le programme d'histoire. Problématiques conseillées : la critique des mœurs, la reprise d'un mythe.
- Un mouvement ou un phénomène littéraire et culturel du XIXe ou du XXe siècle (français ou francophone)
Corpus: une oeuvre littéraire au choix du professeur ou un groupement de textes littéraires et de documents (textes et images).
3 - Production, diffusion et réception des textes
- Le travail de l'écriture
Corpus: un groupement de textes littéraires et de documents (notamment, cri relation avec les arts plastiques, des esquisses et variantes d'une oeuvre graphique ou picturale), en liaison avec des productions d'élèves.
L'examen des rapports entre texte et variantes, la perception des effets d'intertextualité, mais aussi du travail des notes, brouillons, esquisses, établit une relation entre l'étude de modèles (notamment littéraires) et la pratique de production des élèves. Il fonde une réflexion sur les buts et les formes de différentes sortes de textes, notamment les buts de la littérature.
- Ecrire, publier, lire aujourd'hui
Corpus : un ou plusieurs ouvrages contemporains au choix du professeur et divers documents et extraits (incluant l'usage de la presse).
On examine les statuts des auteurs, des lecteurs (ou spectateurs), les modes de diffusion et leurs enjeux, en même temps qu'on vise à faire prendre conscience des formes et des effets des contextes effectifs de ces oeuvres.
4 - Argumentation
- Démontrer, convaincre et persuader
Corpus: un groupement de textes et de documents au choix du professeur.
On fait percevoir la différence entre la démonstration et les différentes formes de l'argumention sur des opinions. On initiera au registre polémique. Problématiques conseillées : les débats sur l'éducation ou la question de l'altérité, du XVIe au XXe siècle.
- L'éloge et le blâme
Corpus: une oeuvre ou un ensemble de textes et documents au choix du professeur (incluant textes littéraires, textes de presse et images, et en particulier le genre du portrait).
On montre en quoi ces deux sortes d'action par le langage sont des moyens importants pour l'adhésion ou l'opposition à des attitudes, opinions et valeurs. On portera attention aux registres employés (notamment les registres laudatif et pathétique) et on procédera à une première approche du registre satirique.
III - Démarche
L'ensemble de ces rubriques est traité au cours de l'année de seconde.
Le professeur assure leur mise en oeuvre au moyen de séquences qui combinent de façon diversifiée les pratiques de lecture, la production de textes, et des travaux pour la maîtrise de la langue. Une rubrique peut comporter une on plusieurs séquences. Certaines séquences peuvent être naturellement communes à plusieurs rubriques.
La durée des séquences et le temps consacré à chaque rubrique peuvent varier selon leur place clans le projet pédagogique de la classe. La durée moyenne des, séquences est d'environ 12 heures et on évite en tout cas qu'elle excède 14 heures. L'ensemble laisse donc à la disposition de la classe environ 20% de l'horaire annuel (non compris les "modules"), soit pour approfondir certains points, soit pour lire des textes complémentaires, soit pour réaliser d'autres activités.
Le professeur a le choix des exemples et des textes et oeuvres étudiés, dans le cadre des rubriques. Les textes d'accompagnement du programme proposeront des listes d'oeuvres et indiqueront aussi les modalités détaillées de mise en oeuvre des objectifs, des contenus et des activités.
Les contenus indiqués dans les rubriques du programme font l'objet du travail en classe entière. Les modules sont le lieu privilégié pour travailler, notamment, en liaison avec les activités menées en classe entière: la production de textes, écrite et orale ; la maîtrise de la langue, la méthodologie, appliquée notamment à la documentation.
IV - Mise en oeuvre et pratique
1 - Lecture
Les élèves qui entrent en seconde ont déjà, tant dans leur cursus antérieur que dans leurs pratiques personnelles, appris à s'approprier des écrits divers selon des modalités de lecture variées. Aussi, on vise à développer leur capacité et leur goût de lire, en les confrontant cependant à des oeuvres plus éloignées de leur univers culturel familier. Pour cela, on utilise deux formes de lecture:
- La lecture cursive : elle est la forme libre, directe, courante de la lecture ; il convient de la développer et d'en donner le goût et l'usage familier, afin d'inciter à la lecture, des élèves qui n'en ont pas toujours l'habitude. Elle n'amène pas à analyser le détail du texte ni à en mémoriser les contenus, mais vise une saisie du sens dans son ensemble. Elle peut s'appliquer à des documents et textes brefs et des extraits, mais son objet essentiel est la lecture d'oeuvres.
- La lecture analytique: elle a pour but l'examen méthodique d'un texte. Elle peut s'appliquer à des oeuvres, pour l'étude d'oeuvres intégrales (en ce cas, elle ne s'étendra pas sur plus de trois ou quatre semaines), ou à des textes brefs ou des extraits, organisés en groupements de textes. Il s'agit d'une pratique d'interprétation. Elle vise à développer la capacité de lectures autonomes.
L'étude d'oeuvres intégrales associe la lecture cursive et diverses démarches de lecture analytique.
Les lectures documentaires - qui peuvent être cursives ou analytiques - doivent être développées et devenir un moyen courant d'information. Elles font appel aux dictionnaires, encyclopédies, banques de données (sur support papier et numérique) et à la presse. Elles permettent une meilleure contextualisation des oeuvres, favorisant ainsi leur interprétation.
La lecture s'applique aussi à l'image. Elle prend appui sur des supports divers, des images fixes ou mobiles. Elle s'attache à dégager les spécificités du discours de l'image à mettre en relation l'expression verbale et l'expression visuelle.
2 - Ecriture
Le but est d'amener les élèves à écrire souvent et régulièrement, des textes de nature et de longueur variées. Ils seront entraînés progressivement à produire trois types d'écrits :
- des écrits visant à fixer des connaissances (prise de notes, résumé, fiche de synthèse), à construire et restituer des savoirs, en français et dans les autres disciplines ; à initier les élèves à l'écriture d'une lettre et du compte rendu ;
- des écrits visant à convaincre ou à persuader ;
- des écrits d'imagination, en liaison avec les rubriques du programme.
Ces deux dernières formes d'écrits peuvent s'entrecroiser. Dans tous les cas, les exercices sont nantis de consignes explicites, précisant notamment les genres, les registres et les situations d'énonciation. En seconde, on incite en particulier les élèves à imiter, transformer et transposer. Cela se fait en liaison étroite avec les textes lus et selon les rubriques du programme. La production de textes., loin de se borner à des exercices formels, contribue ainsi à une meilleure compréhension des lectures et permet aux élèves de construire leur réflexion.
On a recours, dans toute la mesure du possible, aux traitements de textes auxquels on initiera les élèves.
3 - Oral
En classe de seconde, le but est de permettre aux élèves de pratiquer des activités orales diversifiées et de commencer à analyser les spécificités de l'oral (variations des formes de parole et des niveaux de langage en fonction des situations, des buts, des interlocuteurs).
A cette fin, on associe (en classe entière et cri modules) :
- L'écoute : on insiste sur la diversité des genres de l'oral, sur les relations entre les interlocuteurs, sur les stratégies mises en œuvre dans les échanges. On engage une analyse de la hiérarchie des informations, et des explicitations, reformulations, digressions, dans un propos oral, en particulier à l'intérieur du cours.
- L'expression orale: elle inclut des pratiques d'oralisation de textes (lecture à haute voix, jeux dramatiques, mémorisation, récitation), et des pratiques de production orale (reformuler oralement un énoncé qu'on vient d'entendre, formuler oralement des questions, exposer un bref compte rendu de lecture, organiser un propos à partir de notes, réagir à des discours oraux, participer à un débat, en liaison notamment avec l'éducation civique, juridique et sociale).
Ces travaux sont organisés le plus fréquemment possible à l'intérieur de groupes, notamment dans le cadre des modules. L'oral constitue souvent une propédeutique aux activités d'expression écrite.
4 - La pratique raisonnée de la langue
Elle est en fait un facteur commun aux pratiques ci-dessus. Elle associe les productions des élèves et l'observation des exemples fournis par les oeuvres et textes lus et étudiés.
En classe de seconde, il s'agit surtout d'améliorer la maîtrise de la phrase, du texte et du discours. On vise ainsi à enrichir le lexique, à améliorer la maîtrise des situations de discours, à perfectionner le recours aux variations de formes et de registres.
Pour cela:
- à l'échelon de la phrase, on comble d'éventuelles lacunes morphosyntaxiques
- à l'échelon du texte, on privilégie les questions touchant à la cohésion ;
- à l'échelon da discours, on développe la réflexion sur- les situations d'énonciation, sur les formes de rnodalisation et sur la dimension pragmatique
- on aborde, lorsque les oeuvres et textes étudiés l'appellent, l'analyse des variations historiques et sociales de l'usage langagier.
Le vocabulaire fait l'objet d'une attention suivie. Les domaines considérés sont ceux qui correspondent aux rubriques de contenus indiquées au § II. On enrichit le lexique en relation avec les textes lus. On approfondit l'analyse de la structuration et des moyens de la création lexicale. On donne accès au vocabulaire abstrait en faisant réfléchir notamment sur la nominalisation et les pratiques de définition.
On rend usuelle la pratique des différents dictionnaires (sur- support papier ou informatique).
En relation avec la maîtrise de la langue, les exercices d'écriture utilisent notamment le travail de reformulation : par changement de point de vue, par changement d'interlocuteurs, par changement de temps, par changement de genre ou de registre. Ils sont aussi l'occasion d'analyser (notamment en modules) les moyens lexicaux et grammaticaux nécessaires aux productions de textes par les élèves.
NB. Les documents d'accompagnement indiqueront les outils de la langue à faire maîtriser par les élèves et ceux qui sont à mettre en oeuvre sans que la connaissance en soit nécessairement théorisée. Ils donneront aussi une nomenclature.
V - Relations avec les autres disciplines
Discipline carrefour, le français développe les compétences discursives indispensables dans toutes les disciplines. De plus, des relations avec, en particulier, l'histoire, l'éducation civique. juridique et sociale et les arts plastiques ont été indiquées pour certains contenus. Elles ne sont pas limitatives: le professeur les enrichira selon son projet pédagogique.
Par ailleurs, la liaison sera constante avec le centre de documentation et d'information du lycée: pour des lectures et des échanges autour des lectures, et pour 1'usage des fonds documentaires multimédias et pluridisciplinaires.
Le professeur aura soin de porter une attention constante à l'actualité littéraire et culturelle. Il est conseillé de solliciter des interventions, voire d'établir des partenariats, avec des auteurs, comédiens, metteurs en scène, bibliothécaires, journalistes, éditeurs, plasticiens.
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BO HS N°6 du 31 août 2000
PROGRAMMES DES ENSEIGNEMENTS DE LA CLASSE DE SECONDE GÉNÉRALE ET TECHNOLOGIQUE
FRANÇAIS
ENSEIGNEMENT COMMUN
Programme applicable à compter de l'année scolaire 2000-2001. Ce texte annule et remplace celui paru au B.O. hors-série n° 6 du 12 août 1999.
LE FRANÇAIS AU LYCÉE : PRÉAMBULE
Le présent texte indique les finalités de l'enseignement du français au lycée d'enseignement général et technologique et spécifie les objectifs à atteindre, les types de contenus à enseigner et les démarches à mettre en pratique pour chaque classe. Il en fixe les cadres et les principes ; les modalités détaillées feront l'objet des documents d'accompagnement destinés aux professeurs. Ces documents, ainsi que le programme de première, seront définitivement arrêtés une fois que les professeurs concernés en auront pris connaissance et auront fait connaître leurs expériences, avis et suggestions. Le programme de seconde fera l'objet d'une consultation durant l'année 2000-2001.
I - FINALITÉS
L'enseignement du français participe aux finalités générales de l'éducation au lycée : l'acquisition de savoirs, la constitution d'une culture, la formation du citoyen et la formation personnelle. Ses finalités propres sont la maîtrise de la langue, la connaissance de la littérature et l'appropriation de la culture. Ces trois finalités interdépendantes méritent une égale attention.
- Il contribue à la constitution d'une culture par la lecture de textes de toutes sortes, en particulier d'œuvres littéraires significatives. Il forme l'attention aux significations de ces œuvres, aux questionnements dont elles sont porteuses et aux débats d'idées qui caractérisent chaque époque, dont elles constituent souvent la meilleure expression. Par là, il permet aux lycéens de construire une perspective historique sur l'espace culturel auquel ils appartiennent.
- Il favorise la formation personnelle des élèves en donnant à chacun une meilleure maîtrise de la langue et en l'amenant à mieux structurer sa pensée et ses facultés de jugement et d'imagination. Il doit leur permettre, au terme de cette formation, de savoir organiser leur pensée et de présenter, par oral et par écrit, des exposés construits abordant les questions traitées selon plusieurs perspectives coordonnées.
- Il apporte à la formation du citoyen, avec la connaissance de l'héritage culturel, la réflexion sur les opinions et la capacité d'argumenter.
Cet enseignement s'inscrit donc dans la continuité de celui du collège, mais ses démarches sont plus réflexives, afin de permettre aux lycéens de devenir des adultes autonomes, aussi bien dans leurs études à venir que dans leur vie personnelle et leur intégration sociale. Pour remplir ce rôle majeur dans leur formation culturelle, le français doit à la fois leur apporter des connaissances et s'attacher à former leur réflexion et leur esprit critique.
A - La formation de la pensée : les perspectives d'étude
L'étude des textes contribue à former la réflexion sur :
L'histoire littéraire et culturelle
Elle doit permettre aux élèves de découvrir et de s'approprier l'héritage culturel dans lequel ils vivent. Elle les aide à comprendre le présent à la lumière de l'histoire des mentalités, des idéologies et des goûts. Elle repose avant tout sur la connaissance de la littérature française. Mais elle doit aussi donner des ouvertures sur les espaces culturels francophone et européen qui lui sont historiquement liés. Elle implique la mise en relation de textes littéraires et de textes non littéraires, ainsi que de l'écrit et d'autres langages. Au collège, les élèves ont lu des textes porteurs de références culturelles majeures. Au lycée, l'approche de l'histoire littéraire et culturelle se fait de façon plus réflexive. Elle permet de saisir les grandes scansions historiques que constituent les changements majeurs dans les façons de penser et de sentir, mais aussi dans les façons de s'exprimer.
Les genres et les registres
Le langage en général, et l'art littéraire en particulier, a pour propriété spécifique d'exprimer des attitudes et émotions fondamentales, communes à tous les hommes, qui prennent forme dans les genres et les registres de l'expression. Il convient donc de donner aux lycéens un accès à ce patrimoine commun de l'humanité.
L'élaboration de la signification et la singularité des textes
La lecture et l'écriture de textes variés permettent aux élèves de mieux percevoir comment tout texte s'inscrit dans des ensembles, mais présentent aussi des particularités liées à la situation où il est élaboré, au projet de son auteur et aux conditions de sa réception ; les élèves peuvent ainsi discerner comment la signification est influencée par la situation, mais aussi saisir l'originalité et l'apport des œuvres littéraires majeures, en ce qu'elles se distinguent des contraintes usuelles.
L'argumentation et les effets de chaque discours sur ses destinataires
L'examen de débats d'idées majeurs, qui ont marqué l'histoire culturelle, permet d'éclairer les rapports humains dans la confrontation d'idées, la façon dont s'élaborent les diverses sortes d'arguments et leurs influences sur les interlocuteurs. Ces quatre perspectives d'étude sont nécessaires pour accéder, de façon réfléchie, au sens des textes lus et à la formation du jugement et de l'esprit critique. Elles permettent ensemble d'accéder à une lecture variée des textes. Elles sont complémentaires. Cependant, l'enseignement du français au lycée doit permettre aux élèves de se les approprier progressivement. Aussi, on aura soin de mettre en avant, pour chaque objet étudié, la perspective ou les perspectives les plus pertinentes.
B - Les connaissances : les objets d'étude
Les textes
La formation d'une culture et la connaissance de la littérature demandent des lectures nombreuses et diversifiées. L'enseignement du français au lycée porte donc avant tout sur les textes, en particulier littéraires. En effet, les œuvres littéraires, par leurs effets esthétiques et par les idées qu'elles portent, représentent à cet égard des objets d'une richesse particulière. La lecture d'œuvres majeures du passé et d'œuvres contemporaines permet aux élèves de développer leur curiosité et de nourrir leur imagination, tout en leur faisant acquérir les éléments d'une culture commune.
La langue
La maîtrise de la langue est la condition première de l'accès aux textes et de la formation de la pensée. Elle engage l'identité individuelle et collective. Aussi représente-t-elle une finalité essentielle et doit-elle être enrichie sans cesse pour répondre aux besoins des lycéens. Une meilleure maîtrise des formes de discours est à la fois une spécificité de l'enseignement du français et la condition de la réussite dans les autres disciplines. Les élèves doivent donc devenir capables d'user avec pertinence, tant à l'oral qu'à l'écrit, des principales formes de discours pour confronter de manière cohérente et convaincante plusieurs types de représentations, d'analyses ou d'idées. À cette fin, on ne manquera pas d'associer à l'étude des textes et à l'expression écrite des temps d'étude de la langue, du point de vue morphologique, syntaxique, discursif et stylistique.
La formation d'une culture
La culture prend forme par les lectures et par la mise en relation des textes entre eux. Mais elle exige aussi de les confronter à d'autres langages, en particulier le discours de l'image. Elle se structure grâce à une mise en perspective historique. A cet égard, la richesse des savoirs pour l'étude des textes et de la littérature impose de privilégier, au cours des années de seconde et de première, les mouvements et phénomènes qui constituent les grandes scansions de l'histoire littéraire et culturelle, et les genres majeurs. La mise en perspective historique se construira donc par l'approche des moments clés de l'histoire des lettres, de la pensée et de l'esthétique.
II - PROGRESSION D'ENSEMBLE
- Le collège a donné les éléments d'une approche chronologique de l'héritage littéraire et culturel ; le lycée est le lieu propice pour approfondir celle-ci et l'étudier de façon réflexive, en faisant percevoir les liens (de continuité et de ruptures) entre passé et présent. L'accent mis sur la lecture d'œuvres complètes et de groupements de textes significatifs oblige à tenir le plus grand compte des compétences réelles des lycéens face à des écrits longs et parfois complexes. En fonction des difficultés de lecture que présentent les œuvres relevant d'un état de langue historiquement éloigné, on portera davantage l'attention, sans exclusive cependant, sur des textes et mouvements littéraires et culturels des XIXème et XXème siècles en seconde, et sur des textes et mouvements antérieurs en première. De même, on privilégie en seconde le domaine français et francophone, et on donne en première des ouvertures sur la dimension européenne.
- Les genres ont été abordés au collège ; au lycée, ils sont étudiés méthodiquement, y compris dans leurs évolutions et leurs combinaisons. Les registres (par exemple, le tragique ou le comique) sont abordés en seconde, puis approfondis en première. Leur étude permet une mise en relief des modes de connaissance de l'humain et du monde propres à la littérature, et favorisera des relations entre les lettres et la philosophie lorsqu'on abordera celle-ci en terminale.
- La réflexion sur la production et la réception des textes constitue une étude en tant que telle au lycée, alors qu'au collège elle n'a fait l'objet que d'une initiation. En seconde, on s'interroge sur le processus même de l'écriture. En première, on envisage les différentes formes de réécriture et de relations entre les textes.
- Les éléments de l'argumentation ont été abordés au collège ; au lycée, ils sont envisagés sur un mode plus analytique. La classe de seconde met surtout en lumière les façons de convaincre et persuader ; la classe de première, les formes et pratiques liées à la délibération.
III - MISE EN ŒUVRE
Le français au lycée doit donner une culture active. Elle est nécessaire pour que se développe la curiosité des lycéens, condition première du goût de lire et de s'exprimer et du plaisir pris aux lettres et aux langages. A cette fin :
- La lecture est privilégiée : des lectures abondantes et variées sont indispensables. On fait donc lire aux élèves au moins six œuvres littéraires par an et de nombreux extraits. Pour l'étude des textes, qui est le but premier, il existe diverses démarches critiques ; le professeur les choisit en fonction des situations d'enseignement, mais ces démarches, ainsi qu'un nécessaire vocabulaire d'analyse qui doit rester limité, ne constituent pas des objets d'étude en eux-mêmes : elles sont au service de la compréhension et de la réflexion sur le sens.
- Les productions écrites et orales sont diversifiées : elles permettent en effet une meilleure compréhension des lectures en même temps qu'une amélioration de la maîtrise de la langue, des discours et des capacités d'expression. Des exercices brefs et fréquents développent l'écriture d'invention en même temps que l'écriture d'analyse et de commentaire.
- Le travail sur la langue est réalisé à partir des textes étudiés mais aussi à partir des productions des élèves, de façon à améliorer la maîtrise de la langue par la pratique en même temps que par l'analyse.
- On développe une organisation du travail en ensembles cohérents, ou séquences, de façon à articuler autour d'objectifs communs le travail sur la langue, les lectures, l'expression orale et l'écriture. Le programme indique les objets d'étude qui sont abordés à chaque niveau, de façon à assurer le cadre d'une progression commune de la seconde à la première. Mais le choix des œuvres et des textes correspondants, ainsi que les modalités de leur étude et les exercices appropriés relèvent de la compétence des professeurs. En particulier, un objet d'étude peut être abordé à l'intérieur d'une ou plusieurs séquences ; une séquence peut aussi rassembler des éléments issus de plusieurs objets d'étude. En alliant connaissances, capacités de réflexion personnelle et mise en place de méthodes de travail, on donne aux élèves des références solides et on les rend capables d'accéder ensuite par eux-mêmes à d'autres connaissances.
PROGRAMME DE SECONDE
I - OBJECTIFS
Première année du lycée et année "indifférenciée", la classe de seconde a une double fonction : consolider les acquis antérieurs et être la première étape dans la réalisation des buts fondamentaux de l'enseignement du français au lycée, à savoir une maîtrise sans cesse accrue de la langue, la connaissance de la littérature, la constitution d'une culture et la formation d'une pensée autonome.
II - CONTENUS
A - Les perspectives d'étude
Il s'agit avant tout d'amener les élèves à savoir construire la signification des textes et des œuvres. A cet effet, quatre perspectives d'étude sont mises en œuvre :
- l'approche de l'histoire littéraire et culturelle ;
- l'étude des genres et des registres ;
- la réflexion sur la production et la singularité des textes ;
- l'étude de l'argumentation et des effets sur les destinataires.
Le but essentiel est que les élèves s'approprient ces quatre perspectives pour lire et produire des textes. Cependant, il convient de les former progressivement à cette démarche. Aussi le programme indique-t-il :
- les notions à aborder, c'est-à-dire les objets d'étude retenus pour l'année de seconde, ainsi que les connaissances et les compétences à faire acquérir ;
- la perspective dominante qui constitue l'approche la plus pertinente pour chacun de ces objets d'étude ;
- une (ou des) perspective(s) complémentaire(s) permettant d'étudier les textes et les œuvres dans leur complexité.
De la sorte, les élèves disposeront de repères précis. Le professeur, guidé par ces perspectives et ces objets, est libre du choix des textes et œuvres qu'il fait étudier dans ses classes. Il peut ainsi organiser son enseignement en tenant compte du niveau de ses élèves et de son projet pédagogique. Il part de ce que les élèves connaissent déjà pour les conduire progressivement vers des objets et questions qui leur sont moins familiers.
B - Les objets d'étude
Les professeurs construiront librement leur progression annuelle à partir de la liste qui suit, selon leur classe et leur projet.
1 - Un mouvement littéraire et culturel du XIXème ou du XXème siècle (français ou francophone)
En partant des textes et en ménageant des temps de recherche autonome, les élèves sont amenés à construire la notion, nouvelle pour eux, de mouvement littéraire et culturel (auteurs, œuvres, contextes).
Corpus : une œuvre littéraire au choix du professeur et un ensemble complémentaire de textes et de documents (y compris iconographiques).
Perspective dominante : histoire littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire : étude des genres et des registres.
NB : Les documents d'accompagnement proposeront une liste des mouvements dont l'étude est appropriée à la classe de seconde. Un de ces mouvements sera étudié en tant que tel ; d'autres - qui peuvent concerner d'autres périodes - le seront à propos d'autres objets.
2 - Le récit : le roman ou la nouvelle
Le but est de faire apparaître le fonctionnement et la spécificité d'un genre narratif.
Corpus : une œuvre littéraire du XIXème ou du XXème siècle, au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires.
Perspective dominante : étude des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : réflexion sur la production et la singularité des textes ; approche de l'histoire littéraire.
3 - Le théâtre : les genres et registres (le comique et le tragique)
Il s'agit de percevoir les spécificités (le théâtre comme texte et comme spectacle) et les évolutions du genre, les liens, mais aussi les distinctions entre genre et registre.
Corpus : une pièce au choix du professeur (comédie ou tragédie) accompagnée de textes et documents complémentaires.
Perspective dominante : étude des genres et registres.
Perspectives complémentaires : approche de l'histoire littéraire ; étude des effets sur les destinataires.
4 - Le travail de l'écriture
L'analyse des rapports entre sources, projets, brouillons, texte et variantes, permet de montrer que la production d'un texte est un processus singulier à l'intérieur même des règles d'un genre ou par rapport à celles-ci ; on aborde la question de l'originalité d'un style.
Corpus : un groupement de textes littéraires et de documents au choix du professeur.
Perspective dominante : réflexion sur la production et la singularité des textes.
Perspectives complémentaires : étude de l'argumentation et des effets sur le destinataire ; genres et registres.
5 - Démontrer, convaincre et persuader
Le but est de percevoir et comprendre les différences, mais aussi les liens, entre démontrer - dans le domaine des vérités vérifiables - et convaincre ou persuader, en s'appuyant sur des arguments rationnels ou sur des facteurs affectifs.
Corpus : un groupement de textes et de documents (éventuellement iconographiques) au choix du professeur.
Perspective dominante : étude de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspectives complémentaires : étude des genres et des registres (en particulier le polémique) ; approche de l'histoire littéraire.
Les points 1 à 5 doivent être obligatoirement abordés dans l'année. Les points 6 et 7 sont optionnels.
6 - Écrire, publier, lire aujourd'hui
L'examen de la situation des auteurs, des lecteurs ou des spectateurs, des modes de diffusion, est conduit de façon à montrer leurs effets sur les textes (qu'ils s'y plient ou y résistent).
Corpus : un ou plusieurs ouvrages contemporains, au choix du professeur, et divers documents et extraits (incluant des articles).
Perspective dominante : approche de l'histoire littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire : réflexion sur la production et la singularité des textes.
7 - L'éloge et le blâme
Le but est de percevoir et comprendre en quoi les usages de l'éloge et du blâme sont des moyens importants d'argumentation.
Corpus : une œuvre ou un groupement de textes, accompagnés de documents complémentaires (en particulier d'images, mais aussi de textes de presse), au choix du professeur.
Perspective dominante : étude de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspective complémentaire : étude des genres (en particulier le portrait) et des registres (notamment le polémique, le laudatif, le satirique).
III - DÉMARCHE
L'enseignement du français en seconde s'organise en séquences qui associent la lecture, l'écriture, l'oral et le travail sur la langue.
Un objet d'étude peut être abordé à l'intérieur d'une ou plusieurs séquences. Une séquence peut rassembler des éléments issus de plusieurs objets d'étude.
La durée des séquences peut varier en fonction du projet du professeur et des réactions des élèves. On veillera à ce que la durée moyenne n'excède pas quatorze heures.
Le professeur a le choix des œuvres, des textes et des documents étudiés à l'intérieur du cadre défini au paragraphe précédent. Les documents d'accompagnement fourniront à titre indicatif des listes d'œuvres et de documents ou de types d'œuvres et de documents, et donneront des exemples de mise en œuvre.
Les contenus indiqués dans le programme font l'objet du travail en classe entière. Les modules sont les lieux privilégiés pour développer, en liaison avec les activités menées en classe entière, la maîtrise de la langue, la production de textes écrits et oraux et la méthodologie, appliquée notamment à la documentation.
IV - MISE EN ŒUVRE ET PRATIQUES
A - La lecture
Les élèves qui entrent en seconde ont déjà appris, tant dans leur cursus antérieur que dans leurs pratiques personnelles, à s'approprier des écrits divers selon des modalités de lecture variées. On vise à développer leur goût et leur capacité de lire, en les confrontant cependant à des œuvres plus éloignées de leur univers familier, dans un souci de formation d'une culture partagée. Dans ce but, des lectures aussi nombreuses que possible sont indispensables. Il convient donc que les élèves lisent au moins six œuvres littéraires par an ainsi que des textes et documents très diversifiés. On développe deux formes de lecture : la lecture analytique et la lecture cursive.
La lecture analytique a pour but la construction détaillée de la signification d'un texte et constitue donc un travail d'interprétation. Elle peut s'appliquer à des textes de longueurs variées. - appliquée à des textes brefs, elle cherche à faire lire les élèves avec méthode. - appliquée à des textes longs, elle permet l'étude de l'œuvre intégrale. Découverte dans un premier temps grâce à une lecture cursive, l'œuvre est ensuite reprise et étudiée de façon analytique (étude d'extraits, analyse de chapitres ou de traits caractéristiques, temps de synthèse). Les documents et extraits seront organisés en groupements de textes, étudiés en trois ou quatre semaines au maximum. De même, l'étude d'une œuvre intégrale ne s'étendra pas sur plus de trois ou quatre semaines.
La lecture cursive est la forme libre, directe et courante de la lecture. Elle se développe dans la classe et en dehors de la classe afin de faire lire des élèves qui n'en ont pas toujours l'habitude ou le goût. Elle est avant tout une lecture personnelle qui vise à développer l'autonomie des élèves. Elle n'amène pas à analyser le détail du texte mais à saisir le sens dans son ensemble.
Elle peut s'appliquer à des documents, extraits et textes brefs, mais son objet essentiel est la lecture d'œuvres complètes.
En classe, le professeur propose des titres et des textes, indique des orientations pour aider les élèves à avoir une lecture active, généralement en fonction d'un projet, et établit des bilans.
Les lectures d'œuvres dans l'année se répartissent entre lectures cursives et lectures analytiques (étude d'œuvres intégrales), si possible de façon équilibrée.
Les lectures documentaires, qui peuvent être, selon les situations et les besoins, analytiques ou cursives, devront aussi devenir en fin de première un moyen courant d'information. On utilise les dictionnaires et encyclopédies, la presse et les bases de données (en particulier les ressources des technologies de l'information en liaison avec le CDI). Les lectures documentaires permettent une meilleure contextualisation des œuvres étudiées, favorisant ainsi leur interprétation.
La lecture s'applique aussi à l'étude de l'image. On utilisera des images fixes et mobiles, pour s'attacher à dégager les spécificités du discours de l'image et mettre en relation le langage verbal et le langage visuel.
B - L'écriture
Le but est d'amener les élèves à écrire souvent et régulièrement des textes de nature et de longueur variées. Ils seront entraînés progressivement à produire trois types d'écrits :
- des écrits d'argumentation, en relation avec les textes et les œuvres étudiés ;
- des écrits d'invention, en liaison avec les différents genres et registres étudiés ;
- des écrits fonctionnels, visant à fixer et restituer des connaissances.
La liaison entre lecture et écriture doit être constante. Dans les écrits d'invention, en seconde, on procède en particulier à des imitations, des transformations et des transpositions des textes lus. Ces écrits contribuent ainsi à une meilleure compréhension des lectures et permettent aux élèves de construire leur réflexion sur les genres et registres. Toutes ces pratiques se font selon des consignes explicites. On recourt dans la mesure du possible au traitement de texte et aux autres ressources des technologies de l'information.
C - L'oral
En classe de seconde, le but est de permettre aux élèves de pratiquer des activités orales diversifiées et de commencer à analyser les spécificités de l'oral (variations des formes de parole et des niveaux de langage en fonction des situations, des buts et des interlocuteurs).
À cette fin, on associe (en classe entière et en modules) :
- l'écoute, où l'on insiste sur la diversité des genres de l'oral et sur les relations entre les interlocuteurs (y compris en situation scolaire) ;
- l'expression orale : elle inclut des lectures à haute voix, des récitations, des jeux dramatiques, aussi bien que des prises de parole et des exposés (de durée limitée). Ces travaux sont organisés le plus fréquemment possible à l'intérieur de groupes, notamment dans le cadre des modules. L'oral constitue souvent aussi une propédeutique aux travaux d'expression écrite.
D - L'étude de la langue
Elle est un facteur commun à l'ensemble des activités proposées. Elle doit associer la pratique de la langue et une réflexion sur celle-ci. A cette fin, elle prend appui sur l'observation des œuvres et des textes lus et étudiés, ainsi que sur les productions écrites et orales des élèves.
En classe de seconde, il s'agit d'abord d'améliorer la maîtrise de la phrase, du texte et du discours (étudiés au collège), et de poursuivre l'acquisition d'une langue plus abstraite.
Pour cela :
- à l'échelle de la phrase, les éventuelles lacunes morphosyntaxiques doivent être comblées ;
- à l'échelle du texte, on privilégie les questions qui touchent à l'organisation et à la cohérence de l'énoncé ;
- à l'échelle du discours, la réflexion sur les situations d'énonciation, sur la modalisation et sur la dimension pragmatique est développée ;
- le vocabulaire fait l'objet d'une attention suivie. Les domaines considérés sont ceux des objets d'étude de l'année. Le lexique est enrichi en relation avec les textes lus. On analyse la création et la structuration lexicales. Pour donner accès au vocabulaire abstrait, on fait notamment réfléchir sur la nominalisation et la définition ;
- lorsque les œuvres et textes étudiés l'appellent, l'analyse des variations sociales et historiques de l'usage langagier est abordée.
Pour une meilleure maîtrise de la langue, on insiste également sur la diversité des moyens de reformulation dans les productions écrites et orales. On conduit les élèves à analyser (particulièrement en modules) les moyens lexicaux et grammaticaux nécessaires à leur réalisation.
V - RELATIONS AVEC LES AUTRES DISCIPLINES
Discipline carrefour, le français développe des compétences indispensables dans toutes les disciplines. De plus, en seconde, des relations plus précises seront établies et indiquées comme telles aux élèves, avec les disciplines suivantes :
- l'histoire, pour l'histoire culturelle ;
- l'éducation civique, juridique et sociale, entre autres pour les exercices de débat ;
- les arts, pour l'étude des genres et des registres, l'histoire culturelle et l'analyse de l'image ;
- les langues anciennes, pour l'étude des genres et des registres, de l'histoire littéraire et culturelle, du lexique ;
- les langues vivantes, en particulier dans l'approche des mouvements culturels européens.
Cette liste n'est pas limitative ; chaque professeur l'enrichira en fonction du projet pédagogique de la classe et de l'établissement.
VI - DOCUMENTATION ET RELATIONS AVEC D'AUTRES PARTENAIRES
Les travaux de documentation (par l'usage des fonds documentaires multimédias et pluridisciplinaires) ainsi que les lectures et les échanges autour des lectures appellent un travail coordonné du professeur de français et du professeur-documentaliste en fonction du projet pédagogique de la classe.
Il est aussi recommandé de développer l'attention des élèves à l'actualité littéraire et culturelle. Il est conseillé de solliciter dans la mesure du possible des interventions de bibliothécaires, d'auteurs, d'acteurs, de metteurs en scène, de journalistes, d'éditeurs et de plasticiens, qui s'inscrivent dans le cadre des projets d'établissement.
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