Nous refusons la disparition du commentaire composé et de la dissertation dans l'épreuve anticipée de français au baccalauréat. Prétendre qu'ils seront toujours pratiqués, au milieu d'une foule d'autres exercices, nous paraît la porte ouverte à un enseignement à deux vitesses : les travaux formateurs dans les meilleurs établissements, la communication dans les autres.

Nous dénonçons la promotion du sujet d'invention, avatar du sujet d'imagination massivement plébiscité au brevet des collèges. Car le futur étudiant et citoyen verra se réduire d'autant la possibilité d'élaborer une pensée autonome, organisée et critique. Quel mépris par ailleurs de la part de nos décideurs qui considèrent que certains élèves n'ont nul besoin de se confronter sérieusement à la littérature!

Non au recul des exigences, non à la baisse des horaires dans notre discipline et dans d'autres ! Nous refusons de tromper nos élèves. Nous refusons que la massification de l'enseignement accroisse l'inégalité sociale dans l'accès à une formation de qualité.

Nous réclamons un programme qui, au lieu de prendre acte de cette dégradation, permette de la combattre, en s'appuyant sur un bilan des réformes précédentes.