Accueil

La réforme

Analyses

Actions

Contributions

Liens


Contact

Recherche

Retour


    
Contributions

Etat des lieux au 04/05/00
(Stage au Havre)

Reçu d'Agnès le 05/005/00 :

Quelques mots sur le stage lettres avec IPR le 04/05/00 au Havre.

Tous les IPR de France ont suivi la même "formation" et les mêmes stages avant de faire leurs tournées de bonne parole. Nous avons ainsi tout reconnu du texte de Corinne, auquel vous pouvez donc vous reporter pour avoir l'essentiel de notre séance. Cela aura au moins permis à Bruno de briller, en reconnaissant, dès la première allusion, "L'amateur de tulipes", voyons !

Pour les différences ou les ajouts au texte de Corinne : on nous apprend que les nouveaux programmes n'ont rien à voir avec la réforme des lycées (une banderille pour les Havrais, qui ont fait trois semaines de grève en se trompant de cible !...), ils sont simplement la suite naturelle de la réforme des collèges, qui a quatre ans et voulait voir ses "produits" bien accueillis pour leur cinquième année, l'entrée en seconde. On nous assure que ces produits ont un excellent niveau, et que nous allons être surpris par leurs... "compétences".

On nous apprend aussi que Viala va donner ses conclusions fin juin, en excluant de l'EAF les exercices d'invention. Entre temps, il a écrit aux professeurs de Rouen en réponse à leur courrier (? Nous aussi au Havre on lui avait écrit, dès janvier...) et on nous lit pieusement cette missive, qui assure du maintien du commentaire et de la dissertation. Ensuite l'information continue. Nous nous apercevons rapidement que ce stage sera absolument dépourvu de discussion. Nous avons seulement le droit de questionner (et encore... un droit qui sera limité en fin de matinée, car "nous avons peu de temps"). La réponse est toujours la même :"massification". Quand la réponse est impossible : "Monsieur Viala le précisera". Toutes les critiques sont accueillies par : "Mais cela, tout le monde le fait déjà, vous serez simplement légitimés". Il est impossible d'obtenir une réponse sur les exigences de l'EAF. Et nous sommes considérés comme stupides pour n'avoir pas compris qu'il fallait déconnecter l'enseignement du français de son évaluation. Ensuite, devant cette salle rétive, arrivent les menaces. La décentralisation est en place, donc si les professeurs de français veulent défendre leur matière, ils doivent participer au projet d'établissement, et en fonction de ce projet qui donnera lieu à un contrat entre établissements et rectorat, le rectorat donnera ou non les horaires. Ensuite, si nous n'appliquons pas les programmes, la seule référence nationale qui restera (le dernier rempart contre l'inégalité nous dit-on, en nous culpabilisant d'avance), le bac sera supprimé, et on passera au contrôle continu régional. Donc si on veut le maintien du bac...

La fin de la matinée est consacrée au commentaire du BO, tout droit tiré des numéros de l'Ecole des Lettres, sur lesquels on pouvait tout suivre. A la fin de la matinée, nous remettons nos pétitions, on nous fait comprendre qu'elles ne seront pas transmises. Nous essayons en sortant d'engager un dialogue plus informel, la réponse est toujours : "Les programmes ont été expérimentés, vous ne comprenez pas votre chance". Nous demandons un bilan des exercices formateurs actuels, on nous fait comprendre que nous retardons le repas.

Ateliers l'après-midi, boycottés après réflexion commune par un grand nombre d'assistants du matin, qui ont compris que rien ne remonterait. Ils ne s'étaient pas trompés. Deux ateliers seulement se sont tenus (sur les séquences et sur l'oral) vu le faible nombre. Aux collègues qui posent des questions, on répond qu'ils n'ont qu'à se débrouiller, si les élèves sont faibles il faudra en faire moins. Les consignes sur l'écrit sont très vagues, il faudra en faire beaucoup, mais cinq à dix minutes par cours, un devoir toutes les trois semaines ; mais ce devoir n'est pas défini : "une évaluation". Les professeurs formateurs assistants de l'IPR font des réponses vagues, ils ne notent rien des questions posées ni des sujets évoqués. L'impression est donc, comme le matin, que rien effectivement ne remontera, et que si nous sommes rétifs nous n'aurons plus le bac. Impression forte aussi qu'il y a démission devant la charge d'éducation ;nous n'avons qu'à nous débrouiller, s'il y a des problèmes personne ne veut en entendre parler. En revanche, tout inspecteur sera en droit d'exiger du professeur son exacte programmation annuelle.

Impression désastreuse donc. Les décisions sont prises depuis longtemps. Nous avons voulu rester courtois et corrects la plupart du temps, en fait nous aurions dû mettre le bazar, pour être à la hauteur de notre réputation havraise. Pour le français (et aussi pour le reste), notre grève n'aura servi à rien, alors qu'elle a commencé avec les profs de cette matière...

Agnès

Retour  Haut