BO HS N°7 du 31 août 2000
CLASSE DE PREMIERE
SÉRIES GÉNÉRALES ET TECHNOLOGIQUES Français Nouveau programme applicable à compter de l'année scolaire 2001 - 2002
LE FRANÇAIS AU LYCÉE : PRÉAMBULE Le présent texte indique les finalités de l'enseignement du français au lycée d'enseignement général et technologique et spécifie les objectifs à atteindre, les types de
contenus à enseigner et les démarches à mettre en pratique pour chaque classe. Il en fixe les cadres et les principes ; les modalités détaillées feront l'objet des documents
d'accompagnement destinés aux professeurs. Ces documents, ainsi que le programme de première, seront définitivement arrêtés une fois que les professeurs concernés en
auront pris connaissance et auront fait connaître leurs expériences, avis et suggestions.
I - FINALITÉS
L'enseignement du français participe aux finalités générales de l'éducation au lycée : l'acquisition de savoirs, la constitution d'une culture, la formation du citoyen et la formation personnelle. Ses finalités propres sont la maîtrise de la langue, la connaissance de la littérature et l'appropriation de la culture. Ces trois finalités interdépendantes méritent une égale attention.
- Il contribue à la constitution d'une culture par la lecture de textes de toutes sortes, en particulier d'œuvres littéraires significatives. Il forme l'attention aux significations de ces œuvres, aux questionnements dont elles sont porteuses et aux débats d'idées qui caractérisent chaque époque, dont elles constituent souvent la meilleure expression. Par là, il permet aux lycéens de construire une perspective historique sur l'espace culturel auquel ils appartiennent.
- Il favorise la formation personnelle des élèves en donnant à chacun une meilleure maîtrise de la langue et en l'amenant à mieux structurer sa pensée et ses facultés de jugement et d'imagination. Il doit leur permettre, au terme de cette formation, de savoir organiser leur pensée et de présenter, par oral et par écrit, des exposés construits abordant les questions traitées selon plusieurs perspectives coordonnées.
- Il apporte à la formation du citoyen, avec la connaissance de l'héritage culturel, la réflexion sur les opinions et la capacité d'argumenter.
Cet enseignement s'inscrit donc dans la continuité de celui du collège, mais ses démarches sont plus réflexives, afin de permettre aux lycéens de devenir des adultes autonomes, aussi bien dans leurs études à venir que dans leur vie personnelle et leur intégration sociale. Pour remplir ce rôle majeur dans leur formation culturelle, le français doit à la fois leur apporter des connaissances et s'attacher à former leur réflexion et leur esprit critique.
A - La formation de la pensée : les perspectives d'étude
L'étude des textes contribue à former la réflexion sur :
L'histoire littéraire et culturelle
Elle doit permettre aux élèves de découvrir et de s'approprier l'héritage culturel dans lequel ils vivent. Elle les aide à comprendre le présent à la lumière de l'histoire des mentalités, des idéologies et des goûts. Elle repose avant tout sur la connaissance de la littérature française. Mais elle doit aussi donner des ouvertures sur les espaces culturels francophone et européen qui lui sont historiquement liés. Elle implique la mise en relation de textes littéraires et de textes non littéraires, ainsi que de l'écrit et d'autres langages. Au collège, les élèves ont lu des textes porteurs de références culturelles majeures. Au lycée, l'approche de l'histoire littéraire et culturelle se fait de façon plus réflexive. Elle permet de saisir les grandes scansions historiques que constituent les changements majeurs dans les façons de penser et de sentir, mais aussi dans les façons de s'exprimer.
Les genres et les registres
Le langage en général, et l'art littéraire en particulier, a pour propriété spécifique d'exprimer des attitudes et émotions fondamentales, communes à tous les hommes, qui prennent forme dans les genres et les registres de l'expression. Il convient donc de donner aux lycéens un accès à ce patrimoine commun de l'humanité.
L'élaboration de la signification et la singularité des textes
La lecture et l'écriture de textes variés permettent aux élèves de mieux percevoir comment tout texte s'inscrit dans des ensembles, mais présentent aussi des particularités liées à la situation où il est élaboré, au projet de son auteur et aux conditions de sa réception ; les élèves peuvent ainsi discerner comment la signification est influencée par la situation, mais aussi saisir l'originalité et l'apport des œuvres littéraires majeures, en ce qu'elles se distinguent des contraintes usuelles.
L'argumentation et les effets de chaque discours sur ses destinataires
L'examen de débats d'idées majeurs, qui ont marqué l'histoire culturelle, permet d'éclairer les rapports humains dans la confrontation d'idées, la façon dont s'élaborent les diverses sortes d'arguments et leurs influences sur les interlocuteurs.
Ces quatre perspectives d'étude sont nécessaires pour accéder, de façon réfléchie, au sens des textes lus et à la formation du jugement et de l'esprit critique. Elles permettent ensemble d'accéder à une lecture variée des textes. Elles sont complémentaires. Cependant, l'enseignement du français au lycée doit permettre aux élèves de se les approprier progressivement. Aussi, on aura soin de mettre en avant, pour chaque objet étudié, la perspective ou les perspectives les plus pertinentes.
B - Les connaissances : les objets d'étude
Les textes
La formation d'une culture et la connaissance de la littérature demandent des lectures nombreuses et diversifiées. L'enseignement du français au lycée porte donc avant tout sur les textes, en particulier littéraires. En effet, les œuvres littéraires, par leurs effets esthétiques et par les idées qu'elles portent, représentent à cet égard des objets d'une richesse particulière. La lecture d'œuvres majeures du passé et d'œuvres contemporaines permet aux élèves de développer leur curiosité et de nourrir leur imagination, tout en leur faisant acquérir les éléments d'une culture commune.
La langue
La maîtrise de la langue est la condition première de l'accès aux textes et de la formation de la pensée. Elle engage l'identité individuelle et collective. Aussi représente-t-elle une finalité essentielle et doit-elle être enrichie sans cesse pour répondre aux besoins des lycéens. Une meilleure maîtrise des formes de discours est à la fois une spécificité de l'enseignement du français et la condition de la réussite dans les autres disciplines. Les élèves doivent donc devenir capables d'user avec pertinence, tant à l'oral qu'à l'écrit, des principales formes de discours pour confronter de manière cohérente et convaincante plusieurs types de représentations, d'analyses ou d'idées. À cette fin, on ne manquera pas d'associer à l'étude des textes et à l'expression écrite des temps d'étude de la langue, du point de vue morphologique, syntaxique, discursif et stylistique.
La formation d'une culture
La culture prend forme par les lectures et par la mise en relation des textes entre eux. Mais elle exige aussi de les confronter à d'autres langages, en particulier le discours de l'image. Elle se structure grâce à une mise en perspective historique. A cet égard, la richesse des savoirs pour l'étude des textes et de la littérature impose de privilégier, au cours des années de seconde et de première, les mouvements et phénomènes qui constituent les grandes scansions de l'histoire littéraire et culturelle, et les genres majeurs. La mise en perspective historique se construira donc par l'approche des moments clés de l'histoire des lettres, de la pensée et de l'esthétique.
II - PROGRESSION D'ENSEMBLE
- Le collège a donné les éléments d'une approche chronologique de l'héritage littéraire et culturel ; le lycée est le lieu propice pour approfondir celle-ci et l'étudier de façon réflexive, en faisant percevoir les liens (de continuité et de ruptures) entre passé et présent. L'accent mis sur la lecture d'œuvres complètes et de groupements de textes significatifs oblige à tenir le plus grand compte des compétences réelles des lycéens face à des écrits longs et parfois complexes. En fonction des difficultés de lecture que présentent les œuvres relevant d'un état de langue historiquement éloigné, on portera davantage l'attention, sans exclusive cependant, sur des textes et mouvements littéraires et culturels des XIXème et XXème siècles en seconde, et sur des textes et mouvements antérieurs en première. De même, on privilégie en seconde le domaine français et francophone, et on donne en première des ouvertures sur la dimension européenne.
- Les genres ont été abordés au collège ; au lycée, ils sont étudiés méthodiquement, y compris dans leurs évolutions et leurs combinaisons. Les registres (par exemple, le tragique ou le comique) sont abordés en seconde, puis approfondis en première. Leur étude permet une mise en relief des modes de connaissance de l'humain et du monde propres à la littérature, et favorisera des relations entre les lettres et la philosophie lorsqu'on abordera celle-ci en terminale.
- La réflexion sur la production et la réception des textes constitue une étude en tant que telle au lycée, alors qu'au collège elle n'a fait l'objet que d'une initiation. En seconde, on s'interroge sur le processus même de l'écriture. En première, on envisage les différentes formes de réécriture et de relations entre les textes.
- Les éléments de l'argumentation ont été abordés au collège ; au lycée, ils sont envisagés sur un mode plus analytique. La classe de seconde met surtout en lumière les façons de convaincre et persuader ; la classe de première, les formes et pratiques liées à la délibération.
III - MISE EN ŒUVRE
Le français au lycée doit donner une culture active. Elle est nécessaire pour que se développe la curiosité des lycéens, condition première du goût de lire et de s'exprimer et du plaisir pris aux lettres et aux langages. A cette fin :
- La lecture est privilégiée : des lectures abondantes et variées sont indispensables. On fait donc lire aux élèves au moins six œuvres littéraires par an et de nombreux extraits. Pour l'étude des textes, qui est le but premier, il existe diverses démarches critiques ; le professeur les choisit en fonction des situations d'enseignement, mais ces démarches, ainsi qu'un nécessaire vocabulaire d'analyse qui doit rester limité, ne constituent pas des objets d'étude en eux-mêmes : elles sont au service de la compréhension et de la réflexion sur le sens.
- Les productions écrites et orales sont diversifiées : elles permettent en effet une meilleure compréhension des lectures en même temps qu'une amélioration de la maîtrise de la langue, des discours et des capacités d'expression. Des exercices brefs et fréquents développent l'écriture d'invention en même temps que l'écriture d'analyse et de commentaire.
- Le travail sur la langue est réalisé à partir des textes étudiés mais aussi à partir des productions des élèves, de façon à améliorer la maîtrise de la langue par la pratique en même temps que par l'analyse.
- On développe une organisation du travail en ensembles cohérents, ou séquences, de façon à articuler autour d'objectifs communs le travail sur la langue, les lectures, l'expression orale et l'écriture.
Le programme indique les objets d'étude qui sont abordés à chaque niveau, de façon à assurer le cadre d'une progression commune de la seconde à la première. Mais le choix des œuvres et des textes correspondants, ainsi que les modalités de leur étude et les exercices appropriés relèvent de la compétence des professeurs. En particulier, un objet d'étude peut être abordé à l'intérieur d'une ou plusieurs séquences ; une séquence peut aussi rassembler des éléments issus de plusieurs objets d'étude.
En alliant connaissances, capacités de réflexion personnelle et mise en place de méthodes de travail, on donne aux élèves des références solides et on les rend capables d'accéder ensuite par eux-mêmes à d'autres connaissances.
PROGRAMME DE PREMIÈRE
I - OBJECTIFS
L'enseignement
du français en classe de première poursuit, pour les élèves
de toutes les sections du lycée d'enseignement général
et technologique, les objectifs fondamentaux du français au lycée
: une maîtrise sans cesse accrue de la langue, la connaissance de
la littérature, la constitution d'une culture et la formation d'une
pensée autonome.
- Pour la
maîtrise de la langue, le but est que les élèves soient
aptes en fin d'année à rédiger un texte composé
répondant à des questions ou des consignes précises,
avec une syntaxe et un vocabulaire appropriés, et à exprimer
clairement leur pensée à l'oral.
- Pour la
connaissance de la littérature, 6 uvres intégrales
seront lues dans l'année (mais un nombre plus élevé
est bien sûr recommandé), ainsi que des extraits. Conformément
aux principes indiqués dans le préambule "le français
au lycée", ces textes sont étudiés en ce qu'ils représentent
des formes d'expression qui mettent en jeu les propriétés
des genres et des registres majeurs, qu'ils appartiennent à des
périodes significatives de l'histoire littéraire et culturelle,
qu'ils révèlent des enjeux de l'expérience humaine
et participent de débats d'idées importants. En fin de première,
les élèves doivent disposer ainsi d'un ensemble de lectures
constituant des références essentielles.
- Pour la
constitution de leur culture, les élèves sont amenés
en fin d'année de première, en s'appuyant sur les textes
abordés dans cette classe ou dans les années antérieures,
à situer les grandes scansions de l'histoire littéraire
et culturelle ainsi que les significations dont elles sont porteuses.
Il ne s'agit pas à cet égard d'entrer dans tout le détail
de l'histoire littéraire, mais de faire comprendre la nature et
le sens des changements d'orientation esthétiques ou culturels
les plus décisifs.
En série
L, cette mise en perspective historique fera l'objet d'une attention particulière
et sera plus approfondie.
- Pour la
formation d'une pensée critique autonome, au terme de l'enseignement
commun obligatoire du français, les lycéens doivent être
en mesure de lire, comprendre et commenter par eux-mêmes un texte,
en repérant les questions de langue, d'histoire, de contexte, d'argumentation
et d'esthétique, qui peuvent être pertinentes à son
sujet.
II - CONTENUS
A - Les perspectives d'étude
Dans la continuité
de la classe de seconde, il s'agit avant tout d'amener les élèves
à savoir construire la signification des textes et des uvres.
À cet effet, on continue de privilégier quatre perspectives
d'étude :
- l'étude
de l'histoire littéraire et culturelle ;
- l'étude
des genres et des registres ;
- l'étude
de l'argumentation et des effets sur les destinataires ;
- l'étude
de la signification et de la singularité des textes.
La progression
entre la classe de seconde et celle de première porte donc sur
l'acquisition des connaissances et sur le développement des aptitudes
suivantes :
- la capacité
de délibérer ;
- la réflexion
sur les registres ;
- la reconnaissance
des principaux genres et la compréhension de leurs évolutions
et combinaisons ;
- la mise
en perspective des grandes ruptures qui scandent l'histoire littéraire
et de leur signification ;
- la familiarisation
avec quelques grands débats ou idées qui ont marqué
l'histoire culturelle.
B - Les objets d'étude
La liste des
objets à étudier en première complète celle
de la classe de seconde. Comme pour celle-ci, les objets d'étude
retenus pour l'année de première seront abordés selon
:
- une perspective
dominante, qui constitue l'approche la plus pertinente pour chacun de
ces objets d'étude ;
- une (ou
des) perspective(s) complémentaire(s) permettant d'étudier
les textes et les uvres dans leur complexité.
1 - Un mouvement littéraire et culturel français et européen
du XVIème au XVIIIème siècle
En partant
des textes, en ménageant des temps de recherche autonome et en
s'appuyant sur les acquis de seconde en matière de contextualisation,
il s'agit d'amener les élèves à approfondir la notion
de mouvement littéraire et culturel (auteurs, uvres, contextes)
lorsqu'elle concerne un phénomène européen ; on construit
des relations de comparaison et de chronologie avec les mouvements étudiés
en seconde.
- Corpus
: une uvre littéraire au choix du professeur et un ensemble
complémentaire de textes et de documents (y compris des images).
- Perspective
dominante : histoire littéraire et culturelle.
- Perspective
complémentaire : étude des genres et des registres.
NB. Un mouvement
est étudié en tant que tel ; d'autres le sont à propos
d'autres objets d'étude. Les documents d'accompagnement donneront
des listes indicatives de mouvements appropriés à la classe
de première.
2 - La
poésie
L'analyse
des enjeux des relations entre forme et signification permet de faire
saisir aux élèves la spécificité du travail
poétique sur le langage. En situant une uvre dans un mouvement
littéraire, on fera discerner les continuités et les évolutions
dans les conceptions de la poésie, notamment autour des représentations
de la modernité.
Corpus
: un recueil et/ou un groupement de textes, choisis par le professeur.
Perspective
dominante : étude des genres et des registres.
Perspectives
complémentaires : approche de l'histoire littéraire
et culturelle ; réflexion sur la production et la singularité
des textes.
3 - Convaincre,
persuader et délibérer : l'essai et le dialogue
Il s'agit
de développer la maîtrise de la comparaison entre plusieurs
opinions pour constituer la sienne propre.
Corpus
: une uvre littéraire et un groupement de textes et de
documents (y compris des images) au choix du professeur.
Perspective
dominante : étude de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspective
complémentaire : étude des genres et des registres.
NB. Les documents
d'accompagnement donneront à titre indicatif des problématiques
appropriées à la classe de première.
4 - Le
biographique
Les rapports
entre réalité vécue, écriture et fiction,
à travers diverses formes du biographique (récits de vie,
mémoires, journal intime, biographie, autobiographie) sont analysés
de façon à faire apparaître les enjeux de l'expression
de soi ou de l'image d'une personne.
Corpus
: une uvre littéraire accompagnée de textes et
de documents complémentaires ou un groupement de textes et de documents,
au choix du professeur.
Perspective
dominante : étude des genres et des registres.
Perspectives
complémentaires : étude de l'argumentation et des effets
sur le destinataire ; étude de l'histoire littéraire et
culturelle.
5 - L'épistolaire
Il s'agit
de faire percevoir la diversité des formes de la correspondance
(lettres authentiques, lettres ouvertes, romans épistolaires, correspondances
d'écrivains) et leurs fonctions esthétiques et argumentatives.
Corpus
: une uvre littéraire ou un groupement de textes, au
choix du professeur.
Perspective
dominante : étude des genres et des registres.
Perspectives
complémentaires : étude de l'argumentation et des effets
sur le destinataire ; étude de l'histoire littéraire et
culturelle.
6 - L'apologue
Par la lecture
de fables, de contes (en particulier philosophiques), d'exempla, d'utopies,
il s'agit d'analyser le rôle du récit comme forme d'argumentation
indirecte et de repérer les situations dans lesquelles ce genre
a été particulièrement employé.
Corpus
: une uvre littéraire et/ou un groupement de textes et
de documents (y compris des images) au choix du professeur.
Perspective
dominante : étude de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspective
complémentaire : étude des genres et des registres.
7 - Les
réécritures
L'analyse
et la pratique des formes de réécriture par amplification,
par réduction et par transposition (y compris par changements de
style) font apparaître le rôle des réécritures
comme adaptation à des situations, des destinataires et des buts
différents. On approfondit la réflexion sur l'usuel et l'original.
Corpus
: un groupement de textes au choix du professeur.
Perspective
dominante : réflexion sur la production et la singularité
des textes.
Perspectives
complémentaires : étude des genres et des registres
; étude de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
8 - Écrire,
publier, lire au passé
Par l'analyse
des conditions de production et de réception des uvres et
des textes à un moment significatif de l'histoire culturelle, il
s'agit de faire saisir les effets de ces conditions sur la signification
des uvres et de faire percevoir, à cet égard, la perspective
d'évolution historique.
Corpus
: un ou plusieurs ouvrages du XVIIème, XVIIIème ou du
XIXème siècle, au choix du professeur, et divers documents
et extraits.
Perspective
dominante : approche de l'histoire littéraire.
Perspectives
complémentaires : étude des effets sur le destinataire
; réflexion sur la production et la singularité des textes.
Les objets
1 à 4 ci-dessus sont obligatoirement étudiés dans
l'année, dans toutes les séries d'enseignement général
et technologique.
Le professeur
traite en plus selon les sections et selon le projet pédagogique
de la classe :
* Séries
Technologiques : l'objet d'étude 7 (et l'objet 5 à titre
facultatif).
* Séries
S et ES : les objets d'étude 5 et 6 (et les objets 7 et 8 à
titre facultatif).
* Série
L : les objets d'étude 5, 6, 7 et 8.
III - DÉMARCHE
Le professeur
assure la mise en uvre des objectifs et des contenus au moyen de
séquences d'enseignement qui associent la lecture, l'écriture,
l'oral et le travail sur la langue. Comme en classe de seconde, un objet
d'étude peut être abordé à l'intérieur
d'une ou plusieurs séquences et, naturellement, une séquence
peut rassembler des éléments issus de plusieurs objets d'étude.
La durée
des séquences peut varier en fonction du projet du professeur et
des réactions des élèves. On veillera à ce
que la durée moyenne n'excède pas 14 heures.
Le professeur
choisit les textes et les uvres qu'il fait lire et étudier
; il organise son enseignement en tenant compte du niveau de ses élèves
et de son projet pédagogique.
IV - MISE EN ŒUVRE ET PRATIQUES
A - La lecture
La classe
de première poursuit l'effort engagé en seconde pour assurer
des lectures aussi nombreuses que possible. Il convient que les élèves
lisent au moins 6 uvres littéraires par an, ainsi que des
textes et documents très diversifiés.
On approfondit
la maîtrise des deux formes de lecture : lecture analytique et lecture
cursive.
La lecture
analytique a
pour but la construction détaillée de la signification d'un
texte. Elle constitue donc un travail d'interprétation. Elle vise
à développer la capacité d'analyses critiques autonomes.
Elle peut s'appliquer à des textes de longueurs variées.
- Appliquée
à des textes brefs, elle cherche à faire lire les élèves
avec méthode.
- Appliquée
à des textes longs, elle permet l'étude de l'uvre
intégrale. Découverte dans un premier temps grâce
à une lecture cursive, l'uvre est ensuite reprise et étudiée
de façon analytique.
Les documents
et extraits sont organisés en groupements de textes, étudiés
en trois ou quatre semaines au maximum. De même, l'étude
d'une uvre intégrale ne s'étendra pas sur plus de
trois ou quatre semaines.
La lecture
cursive est
la forme libre, directe et courante de la lecture. Elle se développe
dans la classe et en dehors de la classe afin de faire lire des élèves
qui n'en ont pas toujours l'habitude ni le goût. Elle est avant
tout une lecture personnelle et vise à développer l'autonomie
des élèves. Elle n'amène pas à analyser le
détail du texte mais à saisir le sens dans son ensemble.
Elle peut
s'appliquer à des documents, extraits et textes brefs, mais son
objet essentiel est la lecture d'uvres complètes.
Elle constitue
ainsi un moyen important pour former le goût de lire et permet aux
élèves de déterminer des critères de choix.
En classe,
le professeur propose des textes, indique des orientations pour aider
les élèves à avoir une lecture active, généralement
en fonction d'un projet, et il établit des bilans.
Les lectures
d'uvres dans l'année se répartissent entre lectures
cursives et lectures analytiques (études d'uvres intégrales),
si possible de façon équilibrée.
Les lectures
documentaires, analytiques ou cursives selon les situations et les besoins,
deviennent en fin de première un moyen courant d'information. On
continue à utiliser les dictionnaires et encyclopédies,
la presse et les bases de données. On introduit des lectures de
documents longs.
La lecture
s'applique aussi à l'étude de l'image. On utilise des images
fixes et mobiles, y compris des films. L'analyse s'attache à dégager
les spécificités du discours de l'image et à mettre
en relation le langage verbal et le langage visuel.
L'ensemble
des lectures constitue le fondement du travail d'histoire littéraire
et culturelle : un mouvement est étudié à partir
d'une uvre majeure, accompagnée d'extraits complémentaires
; des lectures cursives en enrichissent l'approche ; les lectures documentaires
nourrissent la réflexion à son sujet. En retour, l'histoire
littéraire contribue à contextualiser les lectures.
B - L'écriture
Le but est
d'amener les élèves à la maîtrise de l'expression
écrite autonome dans les trois domaines suivants :
- écrits
d'argumentation et de délibération, en relation avec les
textes et uvres étudiés ; les exercices d'analyse,
de commentaire et de dissertation concourent à cette fin ;
- écrits
d'invention, en liaison notamment avec les différents genres et
registres étudiés ; lecture et écriture sont associées
dans des travaux de réécriture qui contribuent à
une meilleure compréhension des textes ; on fait apparaître
les liens entre invention et argumentation ;
- écrits
fonctionnels, visant à mettre en forme et transmettre des informations
et à construire et restituer les savoirs (en français et
dans les autres disciplines) ; les exercices de comptes rendus, de synthèses
et de résumés sont utilisés dans ce but.
C - L'oral
En classe
de première, l'objectif est de compléter l'analyse des spécificités
de l'oral et d'en assurer une pratique effective.
À cette
fin, on associe :
- l'écoute
que l'on continue à cultiver en insistant sur les exercices de
reformulation des propos entendus ;
- l'oralisation
des textes littéraires qui porte sur des textes plus longs qu'en
seconde ;
- les pratiques
de production orale, en privilégiant les comptes rendus, les exposés
oraux de lectures et de points de vue personnels, les échanges
et les débats.
D - L'étude de la langue
Cette étude
constitue toujours en première un objectif majeur. Etroitement
associée aux lectures analytiques des textes ainsi qu'aux productions
orales et écrites des élèves, elle doit être
intégrée à chaque séquence. Le travail sur
la langue privilégie en première la réflexion sur
le sens et a pour objectifs essentiels :
- l'enrichissement
du lexique, et plus particulièrement celui de l'abstraction et
de la sensibilité ;
- la réflexion
sur la subjectivité de la langue, liée à l'étude
de l'énonciation ;
- la consolidation
de la structuration et de la cohérence des textes des élèves
;
- l'étude
des variations historiques, sociales et culturelles de l'usage langagier.
V - RELATIONS AVEC LES AUTRES DISCIPLINES
Discipline
carrefour, le français développe les compétences
indispensables dans toutes les disciplines. Des relations plus précises
seront établies et indiquées comme telles aux élèves
avec les disciplines suivantes :
- les arts,
pour l'étude des genres et registres, de l'histoire culturelle
et l'analyse de l'image ;
- les langues
anciennes, pour l'étude des genres et registres, de l'histoire
littéraire et culturelle, du lexique ;
- les langues
vivantes, en particulier dans l'approche des mouvements culturels européens
;
- l'histoire,
y compris l'histoire des sciences, pour la construction de problématiques
d'histoire culturelle (plus que pour la recherche de coïncidences
temporelles, chacune de ces deux disciplines ayant sa propre chronologie)
;
- la philosophie,
que les élèves aborderont en terminale, par la réflexion
sur les registres, sur l'histoire culturelle et sur la langue.
Cette liste
n'est pas limitative ; chaque professeur l'enrichira en fonction du projet
pédagogique de la classe et de l'établissement.
VI - DOCUMENTATION ET RELATIONS AVEC D'AUTRES PARTENAIRES
Pour les travaux
de documentation (par l'usage des fonds documentaires multimédias
et pluridisciplinaires) et pour organiser les lectures et des échanges
autour des lectures, le professeur de français développera
la liaison avec le professeur-documentaliste, dans le cadre d'un projet
pédagogique.
Il veillera
aussi à développer l'attention des élèves
à l'actualité littéraire et culturelle. Il est conseillé
de solliciter dans la mesure du possible des interventions de bibliothécaires,
d'auteurs, d'acteurs, de metteurs en scène, de journalistes, d'éditeurs,
de plasticiens, qui s'inscrivent dans le cadre des projets d'établissement.
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ENCART B.O. n°28 du 12-7-2001
PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS EN CLASSE DE PREMIÈRE
DES SÉRIES GÉNÉRALES ET TECHNOLOGIQUES
Article 1 - Les dispositions contenues dans l'article 1er de l'arrêté du 9 août 2000 susvisé et relatives au programme de l'enseignement obligatoire du français en classe de
première des séries économique et sociale, littéraire, scientifique, sciences médico-sociales, sciences et technologies industrielles, sciences et technologies de laboratoire,
sciences et technologies tertiaires, techniques de la musique et de la danse, hôtellerie sont annulées et remplacées par les dispositions annexées au présent arrêté. (...) Fait à Paris, le 5 juin 2001 (...)
LE FRANÇAIS AU LYCÉE : PRÉAMBULE
Ce préambule indique les finalités de l'enseignement du français au lycée d'enseignement général et technologique. Il spécifie les objectifs à atteindre, les types de
contenus à enseigner et les démarches à mettre en pratique pour chaque classe. Il fixe les cadres et les principes du programme ; les modalités détaillées feront l'objet de
documents d'accompagnement destinés aux professeurs.
I - FINALITÉS
L'enseignement du français participe aux finalités générales de l'éducation au lycée : l'acquisition de savoirs, la constitution d'une culture, la formation personnelle et la formation du citoyen. Ses finalités propres sont la maîtrise de la langue, la connaissance de la littérature et l'appropriation d’une culture. Ces trois finalités interdépendantes méritent une égale attention.
- Il contribue à la constitution d'une culture par la lecture de textes de toutes sortes, principalement d'œuvres littéraires significatives. Il forme l'attention aux significations de ces œuvres, aux questionnements dont elles sont porteuses et aux débats d'idées qui caractérisent chaque époque, dont elles constituent souvent la meilleure expression. Par là, il permet aux lycéens de construire une perspective historique sur l'espace culturel auquel ils appartiennent.
- Il favorise la formation personnelle de l’élève en donnant à chacun une meilleure maîtrise de la langue et en l'amenant à mieux structurer sa pensée et ses facultés de jugement et d'imagination. Il doit lui permettre, au terme de cette formation, de savoir organiser sa pensée et de présenter, par oral et par écrit, des exposés construits abordant les questions traitées selon plusieurs perspectives coordonnées.
- Il apporte à la formation du citoyen, avec la connaissance de l'héritage culturel, la réflexion sur les opinions et la capacité d'argumenter.
Cet enseignement s'inscrit dans la continuité de celui du collège, mais ses démarches sont plus réflexives, afin de permettre aux lycéens de devenir des adultes autonomes, aussi bien dans leurs études à venir que dans leur vie personnelle et leur intégration sociale. Pour remplir ce rôle majeur dans leur formation culturelle, le français doit à la fois leur apporter des connaissances et s'attacher à former leur réflexion et leur esprit critique.
I.1. - La formation de la pensée : les perspectives d'étudeL'étude des textes contribue à former la réflexion sur l’histoire littéraire et culturelle, sur les genres et les registres, sur les significations et la singularité des textes et sur l’argumentation et les effets de chaque discours sur ses destinataires.
L'histoire littéraire et culturelle Elle doit permettre aux élèves de découvrir et de s'approprier l'héritage culturel dans lequel ils vivent. Elle les aide à comprendre le présent à la lumière de l'histoire des mentalités, des idéologies et des goûts saisie dans la lecture des textes. Elle repose avant tout sur la connaissance de la littérature française. Mais elle doit aussi donner des ouvertures sur les espaces culturels francophone et européen qui lui sont historiquement liés. Elle implique la mise en relation de textes littéraires et de textes non littéraires, ainsi que de l'écrit et d'autres langages. Au collège, les élèves ont lu des textes porteurs de références culturelles majeures. Au lycée, l'approche de l'histoire littéraire et culturelle se fait de façon plus réflexive. Elle permet de saisir les grandes scansions historiques que constituent les changements majeurs dans les façons de penser et de sentir, mais aussi dans les façons de s'exprimer.
Les genres et les registres Le langage en général, et l'art littéraire en particulier, a pour propriété spécifique d'exprimer des attitudes et émotions fondamentales, communes à tous les hommes, qui prennent forme dans les genres et les registres de l'expression. Il convient donc de donner aux lycéens un accès à ce patrimoine commun de l'humanité.
Les significations et la singularité des textes La lecture et l'écriture de textes variés permettent aux élèves de mieux percevoir comment tout texte s'inscrit dans des ensembles mais présente aussi des particularités liées à la situation où il est élaboré, au projet de son auteur et aux conditions de sa réception ; les élèves peuvent ainsi discerner comment la signification est influencée par la situation, mais aussi saisir l'originalité et l'apport des œuvres littéraires majeures, en ce qu'elles se distinguent des contraintes usuelles.
L'argumentation et les effets de chaque discours sur ses destinataires L'examen de débats d'idées majeurs, qui ont marqué l'histoire culturelle, permet d'éclairer les rapports humains dans la confrontation d'idées, la façon dont s'élaborent les diverses sortes d'arguments et leur influence sur les interlocuteurs.
Ces quatre perspectives d'étude sont nécessaires pour accéder, de façon réfléchie, au sens des textes lus, et pour former le jugement comme l’esprit critique. Elles permettent, ensemble, une lecture variée des textes. Elles sont complémentaires ; cependant, l'enseignement du français au lycée doit permettre aux élèves de se les approprier progressivement. On aura soin de mettre en avant, pour chaque objet étudié, la perspective ou les perspectives les plus pertinentes.
I.2. - Les connaissances : les objets d'étude
Les textes La formation d'une culture et la connaissance de la littérature demandent des lectures nombreuses et diversifiées. L'enseignement du français au lycée porte donc avant tout sur les textes, essentiellement littéraires. En effet, les œuvres littéraires, par leurs effets esthétiques et par les idées qu'elles portent, représentent à cet égard des objets d'une richesse particulière. La lecture d'œuvres majeures du passé et d'œuvres contemporaines permet aux élèves de développer leur curiosité et de nourrir leur imagination, tout en leur faisant acquérir les éléments d'une culture commune.
La langue La maîtrise de la langue est la condition première de l'accès aux textes et de la formation de la pensée. Elle engage l'identité individuelle et collective. Aussi représente-t-elle une finalité essentielle et doit-elle être enrichie sans cesse pour répondre aux besoins des lycéens. Une meilleure maîtrise du vocabulaire, de la syntaxe et des formes de discours est à la fois une spécificité de l'enseignement du français et la condition de la réussite dans les autres disciplines. Les élèves doivent donc devenir capables d'user avec pertinence, tant à l'oral qu'à l'écrit, des principales formes de discours pour confronter de manière cohérente et convaincante plusieurs types de représentations, d'analyses ou d'idées. À cette fin, on ne manquera pas d'associer à l'étude des textes et à l'expression écrite des temps d'étude de la langue, du point de vue morphologique, syntaxique, discursif et stylistique.
La formation d'une culture
La culture prend forme par les lectures et par la mise en relation des textes entre eux. Mais elle exige aussi de les confronter à d'autres langages, dont le discours de l'image. D'autre part, elle se structure grâce à une mise en perspective historique. A cet égard, la richesse des savoirs pour l'étude des textes et de la littérature impose de privilégier, au cours des années de seconde et de première, les mouvements et phénomènes qui constituent les grandes scansions de l'histoire littéraire et culturelle, et les genres majeurs. La mise en perspective historique se construira donc par l'approche des moments clés de l'histoire des lettres, de la pensée et de l'esthétique.
II - PROGRESSION D'ENSEMBLE
- Le collège a donné les éléments d'une approche chronologique de l'héritage littéraire et culturel ; le lycée est le lieu propice pour approfondir celle-ci et l'étudier de façon réflexive, en faisant percevoir les liens (de continuité et de ruptures) entre passé et présent. L'accent mis sur la lecture d'œuvres complètes et de groupements de textes significatifs oblige à tenir le plus grand compte des compétences réelles des lycéens face à des écrits longs et parfois complexes. En fonction des difficultés de lecture que présentent les œuvres relevant d'un état de langue historiquement éloigné, l'attention portera davantage, sans exclusive cependant, sur des textes et mouvements littéraires des XIXème et XXème siècles en seconde, et sur des textes et mouvements littéraires et culturels antérieurs en première. En seconde, les élèves abordent la notion de mouvement littéraire ; en première, celle, plus complexe, de phénomènes littéraires et culturels. Le domaine français, et francophone en seconde, est privilégié ; en première, il est mis en relation avec des phénomènes de dimension européenne.
- Les genres ont été abordés au collège ; au lycée, ils sont étudiés méthodiquement, y compris dans leurs évolutions et leurs combinaisons. Les registres (par exemple, le tragique ou le comique) sont abordés en seconde, puis approfondis en première. Leur étude permet une mise en relief des modes de connaissance de l'humain et du monde propres à la littérature, et favorisera des relations entre les lettres et la philosophie lorsqu'on abordera celle-ci en terminale.
- La réflexion sur la production et la réception des textes constitue une étude en tant que telle au lycée, alors qu'au collège elle n'a fait l'objet que d'une initiation. En seconde, elle envisage le processus même de l'écriture. En première, les différentes formes de relations entre les textes, et les réécritures sont davantage analysés.
- Les éléments de l'argumentation ont été abordés au collège ; au lycée, ils sont envisagés sur un mode plus analytique. La classe de seconde met surtout en lumière les façons de convaincre et persuader ; la classe de première, on insiste sur les formes et pratiques liées à la délibération ; entre autres exercices, la formation à la dissertation concourt à cette fin.
III - MISE EN ŒUVRE
Le français au lycée doit donner une culture active. Elle est nécessaire pour que se développe la curiosité des lycéens, condition première du goût de lire et de s'exprimer et du plaisir pris aux lettres et aux langages. A cette fin : - La lecture est privilégiée : des lectures abondantes et variées sont indispensables. On fait donc lire aux élèves au moins six œuvres littéraires par an et de nombreux extraits. Pour l'étude des textes, qui est le but premier, il existe diverses démarches critiques ; le professeur les choisit en fonction des situations d'enseignement, mais ces démarches, ainsi qu'un nécessaire vocabulaire d'analyse qui doit rester limité, ne constituent pas des objets d'étude en eux-mêmes : elles sont au service de la compréhension et de la réflexion sur le sens.
- Les productions écrites et orales sont diversifiées : elles permettent en effet une meilleure compréhension des lectures en même temps qu'une amélioration de la maîtrise de la langue, des discours et des capacités d'expression. Des exercices brefs et fréquents développent l'écriture d'invention, en même temps qu’ils forment à l'écriture de commentaire et à la dissertation.
- Le travail sur la langue est réalisé à partir des textes étudiés mais aussi à partir des productions des élèves, de façon à améliorer la maîtrise de la langue par la pratique en même temps que par l'analyse.
- Afin d’assurer une intégration effective de l’étude de la langue et de l’expression orale et écrite et des lectures, le travail s’organise en ensembles cohérents de séances (ou " séquences ") organisant selon des objectifs communs ces divers aspects de la formation.
Le programme indique les objets d'étude qui sont abordés à chaque niveau, de façon à assurer le cadre d'une progression commune de la seconde à la première. Mais le choix des œuvres et des textes correspondants, ainsi que les modalités de leur étude et les exercices appropriés relèvent de la compétence des professeurs. En particulier, un objet d'étude peut être abordé à l'intérieur d'une ou plusieurs séquences ; une séquence peut aussi rassembler des éléments issus de plusieurs objets d'étude.
En alliant connaissances, capacité de réflexion personnelle et mise en place de méthodes de travail, on donne aux élèves des références solides et on les rend capables d'accéder ensuite par eux-mêmes à d'autres connaissances.
PROGRAMME DE PREMIÈRE
I - OBJECTIFS
L'enseignement du français en classe de première
poursuit, pour les élèves de toutes les sections du lycée
d'enseignement général et technologique, les objectifs fondamentaux
du français au lycée : une maîtrise sans cesse accrue de
la langue, la connaissance de la littérature, la constitution d'une culture
et la formation d'une pensée autonome.
Pour la maîtrise de la langue, le but est que
les élèves soient aptes en fin d'année à rédiger
un texte composé répondant à des questions ou des consignes
précises, avec une syntaxe et un vocabulaire appropriés, et à
exprimer clairement leur pensée à l'oral.
Pour la connaissance de la littérature, six
uvres intégrales seront lues dans l'année (mais un nombre
plus élevé est bien sûr recommandé), ainsi que des
extraits. Conformément aux principes indiqués dans le préambule
"le français au lycée", ces textes sont étudiés
en ce qu'ils représentent des formes d'expression qui mettent en jeu
les propriétés des genres et des registres majeurs, qu'ils appartiennent
à des périodes significatives de l'histoire littéraire
et culturelle, qu'ils révèlent des enjeux de l'expérience
humaine et participent de débats d'idées importants. En fin de
première, les élèves doivent disposer ainsi d'un ensemble
de lectures constituant des références essentielles.
Pour la constitution de leur culture, les élèves
sont amenés en fin d'année de première, en s'appuyant sur
les textes abordés dans cette classe ou dans les années antérieures,
à situer les grandes scansions de l'histoire littéraire et culturelle
ainsi que les significations dont elles sont porteuses. Il ne s'agit pas à
cet égard d'entrer dans tout le détail de l'histoire littéraire,
mais de faire comprendre la nature et le sens des changements d'orientation
esthétiques ou culturels les plus décisifs. En série L,
cette mise en perspective historique fera l'objet d'une attention particulière
et sera plus approfondie.
Pour la formation d'une pensée critique autonome,
au terme de l'enseignement commun obligatoire du français, les lycéens
doivent être en mesure de lire, comprendre et commenter par eux-mêmes
un texte, en repérant les questions de langue, d'histoire, de contexte,
d'argumentation et d'esthétique, qui peuvent être pertinentes à
son sujet ; ils doivent être capables, à partir de leurs lectures,
de formuler un jugement personnel argumenté, notamment dans un commentaire
ou dans une dissertation.
II – CONTENUS
II.1 Les perspectives d'étude
Dans
la continuité de la classe de seconde, il s'agit avant tout d'amener
les élèves à savoir construire les significations des textes
et des uvres. À cet effet, on continue de privilégier quatre
perspectives d'étude :
- l'étude de l'histoire littéraire
et culturelle ;
- l'étude des genres et des registres ;
- l'étude de l'argumentation et des effets
sur les destinataires ;
- l'étude de l'intertextualité et de
la singularité des textes.
La progression entre la classe de seconde et celle
de première porte donc sur l'acquisition des connaissances et sur le
développement des aptitudes suivantes :
- la mise en perspective des grandes ruptures qui
scandent l'histoire littéraire et la familiarisation avec quelques grands
débats ou idées qui ont marqué celle-ci ;
- la reconnaissance des principaux genres et la compréhension
de leurs évolutions et combinaisons ;
- la réflexion sur les registres ;
- l'approfondissement des questions d'intertextualité
et de réécritures ;
- la capacité de délibérer.
II.2 - Les objets d'étude
La
liste des objets à étudier en classe de première complète
celle de la classe de seconde. Comme pour celle-ci, les objets d'étude
retenus pour l'année de première seront abordés selon :
- une perspective dominante, qui constitue l'approche
la plus pertinente pour chacun de ces objets d'étude ;
- une (ou des) perspective(s) complémentaire(s)
permettant d'étudier les textes et les uvres dans leur complexité.
1 - Mouvement littéraire et culturel
En partant des textes, en ménageant des temps
de recherche autonome et en s'appuyant sur les acquis de seconde, il s'agit
d'amener les élèves à approfondir la notion de mouvement
littéraire et culturel (auteurs, uvres, contextes) pour les phénomènes
majeurs dans les cultures française et européenne. La démarche
de contextualisation particulièrement mise en uvre ici est sollicitée
en tant que de besoin dans les autres objets d'étude. L'élève
enrichit ainsi son savoir d'histoire littéraire et culturelle au fil
de ses lectures. En classe de première, on étudie en tant que
tel un mouvement littéraire et culturel français et européen
du XVIème au XVIIIème siècle ; d'autres mouvements le sont
en liaison avec les autres objets d'étude. On construit des relations
de comparaison et de chronologie entre les mouvements étudiés
en seconde et en première.
Corpus : un
ensemble de textes littéraires, complété par des documents
(y compris des images), et une uvre littéraire au choix du professeur.
Perspective dominante : histoire
littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire : étude
des genres et des registres.
N.B. - Les documents d'accompagnement donnent la
liste indicative de mouvements appropriés à la classe de première.
2 - La poésie
L'analyse des enjeux des relations entre forme et
signification permet de faire saisir aux élèves la spécificité
du travail poétique sur le langage. En situant une uvre dans un
mouvement littéraire, on fera discerner les continuités et les
évolutions dans les conceptions de la poésie, notamment autour
des représentations de la modernité.
Corpus : un
recueil poétique et/ou un groupement de poèmes, choisis par le
professeur.
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : approche
de l'histoire littéraire et culturelle ; réflexion sur l'intertextualité
et la singularité des textes.
3 - Le théâtre : texte et représentation
Le but est d'analyser le langage théâtral
dans le texte et dans les relations entre le texte et les aspects visuels et
sonores liés à la représentation. Il s'agit de faire percevoir
que ces liens varient selon les genres, les registres et les époques
et que la réception d'un texte de théâtre varie selon les
mises en scène.
Corpus : une
pièce au choix du professeur accompagnée de textes et de documents
complémentaires (en particulier de caractère visuel).
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : étude
de l'histoire littéraire et culturelle ; étude de l'intertextualité
et de la singularité des textes.
4 - Convaincre, persuader et délibérer
: les formes et les fonctions de l'essai, du dialogue et de l'apologue
Il s'agit de réfléchir aux différentes
formes de l'argumentation (directe ou indirecte) afin de développer la
maîtrise de la comparaison entre plusieurs opinions pour constituer la
sienne propre.
Corpus : une
uvre littéraire et un groupement de textes, complété
par des documents (pouvant inclure des articles de presse et des images) au
choix du professeur.
Perspective dominante : étude
de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspective complémentaire : étude
des genres et des registres.
N.B. Les documents d'accompagnement donneront à
titre indicatif des problématiques appropriées à la classe
de première.
5 - Le biographique
Les rapports entre réalité vécue,
écriture et fiction, à travers diverses formes du biographique
(récits de vie, mémoires, journal intime, biographie, autobiographie,
roman autobiographique) sont analysés de façon à faire
apparaître les enjeux de l'expression de soi ou de l'image d'une personne.
Corpus : une
uvre littéraire accompagnée de textes et de documents complémentaires
ou un groupement de textes et des documents complémentaires, au choix
du professeur.
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : étude
de l'argumentation et des effets sur le destinataire ; étude de l'histoire
littéraire et culturelle.
6 - L'épistolaire
Il s'agit de faire percevoir la diversité
des formes de la correspondance (lettres authentiques, lettres ouvertes, romans
épistolaires, correspondances d'écrivains) et leurs fonctions
esthétiques et argumentatives.
Corpus : une
uvre littéraire ou un groupement de textes, au choix du professeur.
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : étude
de l'argumentation et des effets sur le destinataire ; étude de l'histoire
littéraire et culturelle.
7 - Les réécritures
L'analyse et la pratique des formes de réécriture
par amplification, par réduction et par transposition (y compris par
changements de style) font apparaître le rôle des réécritures
comme adaptation à des situations, des destinataires et des buts différents.
On approfondit la réflexion sur l'usuel et l'original.
Corpus : un
groupement de textes littéraires au choix du professeur.
Perspective dominante : réflexion
sur l'intertextualité et la singularité des textes.
Perspectives complémentaires : étude
des genres et des registres ; étude de l'argumentation et des effets
sur le destinataire.
[placé en début de liste] Les objets 1 à 5 sont communs à toutes
les séries d'enseignement général et technologique. Cependant,
l'objet d'étude 1, « Mouvement littéraire et culturel »,
est facultatif dans les séries technologiques.
Pour la série littéraire, s'ajoutent
les objets d'études 6 et 7. Ces
objets, propres à la série littéraire ont vocation à
prendre davantage en compte la composante individuelle et l'aptitude à
situer l'individu par rapport à autrui, tant en matière de réception
que d'expression. On s'attache, dans cet esprit, à des approches qui
renvoient à des problématiques en rapport avec l'écriture
ou à des questions d'ordre générique ou historique.
III - DÉMARCHE
Le
professeur assure la mise en uvre du programme par des ensembles cohérents
de travaux associant lectures, expression écrite et orale et étude
de la langue ou séquences. Comme en classe de seconde, un objet d'étude
peut être abordé à l'intérieur d'une ou plusieurs
séquences et, naturellement, une séquence peut rassembler des
éléments issus de plusieurs objets d'étude.
La durée des séquences peut varier
en fonction du projet du professeur et des réactions des élèves
; leur durée moyenne sera d'une quinzaine d'heures.
Le professeur choisit les textes et les uvres
qu'il fait lire et étudier ; il organise son enseignement en tenant compte
du niveau de ses élèves et de son projet pédagogique.
IV - MISE EN UVRE ET PRATIQUES
IV.1 - La lecture
La classe de première poursuit l'effort engagé
en seconde pour assurer des lectures aussi nombreuses que possible. Il convient
que les élèves lisent au moins six uvres littéraires
par an, ainsi que des textes et documents très diversifiés.
On s'attache à approfondir la maîtrise
des deux formes de lecture : lecture analytique et lecture cursive.
La lecture analytique a pour but la construction détaillée de
la signification d'un texte. Elle constitue donc un travail d'interprétation.
Elle vise à développer la capacité d'analyses critiques
autonomes. Elle peut s'appliquer à des textes de longueurs variées
:
- appliquée à des textes brefs, elle
cherche à faire lire les élèves avec méthode ;
- appliquée à des textes longs, elle
permet l'étude de l'uvre intégrale. Découverte dans
un premier temps grâce à une lecture cursive, l'uvre est
ensuite reprise et étudiée de façon analytique.
Les documents et extraits sont organisés en
groupements de textes, étudiés en trois ou quatre semaines au
maximum. De même, l'étude d'une uvre intégrale ne
s'étendra pas sur plus de trois ou quatre semaines.
La lecture cursive est la forme libre, directe et courante de la lecture. Elle
se développe dans la classe et en dehors de la classe afin de faire lire
des élèves qui n'en ont pas toujours l'habitude ni le goût.
Elle est avant tout une lecture personnelle et vise à développer
l'autonomie des élèves. Elle n'amène pas à analyser
le détail du texte mais à saisir le sens et les caractéristiques
d'ensemble des textes.
Elle peut s'appliquer à des documents, extraits
et textes brefs, mais son objet essentiel est la lecture d'uvres complètes.
Elle constitue ainsi un moyen important pour former le goût de lire et
permet aux élèves de déterminer des critères de
choix.
En classe, le professeur propose des textes, indique des orientations
pour aider les élèves à avoir une lecture active, généralement
en fonction d'un projet, et il établit des bilans.
Les lectures d'uvres dans l'année se
répartissent entre lectures cursives et lectures analytiques (dont les
études d'uvres intégrales), si possible de façon
équilibrée.
Les lectures documentaires (analytiques ou cursives
selon les situations et les besoins) deviennent en fin de première un
moyen courant d'information.
On continue à utiliser les dictionnaires
et encyclopédies, la presse et les bases de données. On introduit
des lectures de documents longs.
La lecture s'applique aussi à l'image (fixe
et mobile, y compris des films). L'analyse s'attache à dégager
les spécificités du discours de l'image et à mettre en
relation le langage verbal et le langage visuel.
L'ensemble des lectures constitue le fondement du
travail d'histoire littéraire et culturelle : un mouvement est étudié
à partir d'une uvre majeure, accompagnée d'extraits complémentaires
; des lectures cursives en enrichissent l'approche ; les lectures documentaires
nourrissent la réflexion à son sujet. En retour, l'histoire littéraire
contribue à contextualiser les lectures.
IV.2 - L'écriture
Le
but est d'amener les élèves à la maîtrise de l'expression
écrite autonome dans les trois domaines suivants :
- écrits d'argumentation et de délibération,
en relation avec les textes et uvres étudiés ; les exercices
d'analyse, de commentaire et de dissertation concourent à cette fin ;
- écrits d'invention, en liaison notamment
avec les différents genres et registres étudiés ; lecture
et écriture sont associées dans des travaux de réécriture
qui contribuent à une meilleure compréhension des textes ; on
fait apparaître les liens entre invention et argumentation ;
- écrits fonctionnels, visant à mettre
en forme et transmettre des informations et à construire et restituer
les savoirs (en français et dans les autres disciplines) ; les exercices
de comptes rendus, de synthèses et de résumés sont utilisés
dans ce but.
IV.3 - L'oral
En classe de première, l'objectif est de compléter
l'analyse des spécificités de l'oral et d'en assurer une pratique
effective.
À cette fin, on associe :
- l'écoute que l'on continue à cultiver
en insistant sur les exercices de reformulation des propos entendus ;
- l'oralisation des textes littéraires qui
porte sur des textes plus longs qu'en seconde ;
- les pratiques de production orale, en privilégiant
les comptes rendus, les exposés oraux de lectures et de points de vue
personnels, les échanges et les débats.
IV.4 - L'étude de la langue
Cette étude constitue toujours en première
un objectif majeur. Étroitement associée aux lectures analytiques
des textes ainsi qu'aux productions orales et écrites des élèves
- notamment dans les écrits d'invention, le commentaire et la dissertation
- elle doit être intégrée à chaque séquence.
Le travail sur la langue privilégie en première la réflexion
sur le sens et a pour objectifs essentiels :
- l'enrichissement du lexique, et plus particulièrement
celui de l'abstraction et de la sensibilité ;
- la réflexion sur la subjectivité
dans la langue, liée à l'étude de l'énonciation
;
- la consolidation de la structuration et de la cohérence
des textes des élèves ;
- l'étude des variations historiques, sociales
et culturelles de l'usage langagier.
V - RELATIONS AVEC LES AUTRES DISCIPLINES
Discipline
carrefour, le français développe les compétences indispensables
dans toutes les disciplines. Des relations plus précises seront établies
et indiquées comme telles aux élèves avec les disciplines
suivantes :
- les arts, notamment pour l'étude des genres
et registres, de l'histoire culturelle et l'analyse de l'image ;
- les langues anciennes, pour l'étude des
genres et registres, de l'histoire littéraire et culturelle, du lexique
;
- les langues vivantes, en particulier dans l'approche
des mouvements culturels européens ;
- l'histoire, y compris l'histoire des sciences,
pour la construction de problématiques d'histoire culturelle ;
- la philosophie, que les élèves aborderont
en terminale, par la réflexion sur les registres, sur l'histoire culturelle
et sur la langue, et par la formation au commentaire de texte et la dissertation.
Cette liste n'est pas limitative ; chaque professeur
l'enrichira en fonction du projet pédagogique de la classe et de l'établissement.
Le programme accorde une grande place au dialogue.
Les travaux personnels encadrés constituent un dispositif susceptible
de faciliter cet apprentissage dans la mesure où ils nécessitent
discussion, débat, argumentation et justification. Par ailleurs, ces
travaux personnels encadrés réclament un travail sur plusieurs
semaines : ils supposent de la part des élèves une aptitude à
la relecture, la correction et la reformulation indispensables pour l'écriture,
notamment d'invention. Enfin, les thèmes choisis permettent des articulations
avec les objets d'étude imposés par le programme.
VI - DOCUMENTATION ET RELATIONS AVEC D'AUTRES PARTENAIRES
Pour
les travaux de documentation (par l'usage des fonds documentaires multimédias
et pluridisciplinaires) et pour organiser les lectures et des échanges
autour des lectures, le professeur de français développera la
liaison avec le professeur-documentaliste, dans le cadre d'un projet pédagogique.
Il est aussi recommandé de développer
l'attention des élèves à l'actualité littéraire
et culturelle. Il est conseillé de solliciter dans la mesure du possible
des interventions d'auteurs, d'acteurs, de metteurs en scène, d'éditeurs,
de bibliothécaires, de journalistes et de plasticiens, qui s'inscrivent
dans le cadre des projets d'établissement.
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