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Philippe Meirieu démissionne de la direction de l'INRP


Jeudi 25 Mai 2000 - 16h02 heure de Paris

PARIS (AFP) - Philippe Meirieu démissionne de la direction de l'Institut national de recherche pédagogique (INRP) qu'il occupait depuis juin 1998 et il demande au ministre de l'Education nationale de "mettre fin à ses fonctions dès la fin de cette semaine", a-t-il annoncé jeudi.

M. Meirieu a annoncé sa décision dans une lettre aux personnels de l'Institut qui rassemble 300 chercheurs.

Il la motive pour trois raisons: s'être heurté à des résistances de la part d'une partie du personnel pour rénover l'INRP et rendre la recherche plus proche du terrain, ne plus être assuré d'un "soutien effectif" de la tutelle ministérielle sur la poursuite de la rénovation engagée mais voir au contraire l'institut "dépossédé" de sa mission par la mise en place d'une structure spécifique chargée de l'innovation, et être enfin confronté à un "silence conjugué face aux débats idéologiques actuels sur les missions de l'école".

"J'ai accepté, il y a deux ans de prendre la direction de l'INRP, je croyais alors que la France avait besoin d'une grande institution de recherche en éducation, attentive aux besoins des enseignants, cadres éducatifs, élèves et parents d'élèves", déclare-t-il dans sa lettre. "J'étais convaincu que cette institution devait articuler étroitement innovation et recherche, identifier les réussites éducatives et leurs conditions de diffusion. Je pensais que pour cela il était nécessaire que les personnels de l'INRP soient plus proches des praticiens", ajoute-t-il.

"Je crois toujours à ces exigences mais je ne pense pas avoir aujourd'hui les moyens de les mettre en oeuvre et je demande donc au ministre de mettre fin à mes fonctions dès la fin de cette semaine", dit-il. M. Meirieu évoque longuement les problèmes internes de l'INRP: "la rénovation se heurte aux résistances de beaucoup et à l'hostilité syndicale", dit-il déplorant "statu quo et immobilisme" esquivant les vrais débats. Il affirme d'autre part que "la rénovation est gravement compromise car il n'est plus assuré d'un soutien effectif de sa tutelle".

Il met l'accent à ce propos sur la mise en place annoncée d'une nouvelle structure spécifique chargée de l'innovation qui effectuerait un suivi systématique des expérimentations et il affirme: "cela constitue à la fois un déni du travail de l'institut et une manière de le déposséder de ce qui pouvait constituer un levier essentiel pour sa transformation".

"Plus globalement, le silence conjugué des syndicats des personnels et de la tutelle politique sur les débats idéologiques actuels sur les missions de l'école et la fonction de la pédagogie constitue pour un directeur violemment pris à partie un désaveu que nul ne saurait nier", déclare-t-il, évoquant sans les citer certains intellectuels, dont Alain Finkielkraut, qui se sont récemment élevés contre ses conceptions de la pédagogie.

Agé de 50 ans, docteur es sciences de l'Education, professeur à Lyon II, Philippe Meirieu avait notamment conduit en 1998 la consultation nationale ayant abouti à la réforme des lycées bien que les idées de son rapport n'aient pas été totalement suivies. Nommé directeur de l'INRP en juin 1998, il était en charge du suivi des expérimentations de réforme de l'école primaire engagées depuis un an.

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