Ubu correcteur : les consignes du bac en SVT (F. Costa Chopineau)
Les correcteurs de l’épreuve de SVT (Sciences et Vie de la Terre) disposent d’un « curseur » pour noter la copie et, par exemple, pour noter la question 1 dite de « restitution de connaissances », il ne faut pas moins de trois pages pour en expliquer le maniement ! Cette surenchère laisserait croire à une notation plus objective et rigoureuse…laissons ceci à votre appréciation .
On peut mettre les notes suivantes : 0 ( bien improbable vu les conditions ) ; 0.5 ; 1 ; 2 ; 2.5 ; 3 ; 3.5 ; 4.5 ; 5 . Pourquoi pas 4, ou 1.5 ? Pourquoi ces disparitions ? Mystère… Le coordonnateur du jury ne sait pas répondre et se cache derrière la hiérarchie qui réfléchit forcément mieux que la base et qui a ses raisons, que la raison ne connait pas !
Sur quels critères note-t-on ? Il faut déjà regarder si la synthèse est réussie, maladroite ou absente. Comment le savoir ? C’est là que les choses se corsent….car une liste de critères est donnée mais on indique que « cette liste est indicative et que ce sont des indices qui permettent de repérer la qualité formelle sans que l’on attende que tous soient présentés ». En vrac pour la qualité formelle : introduction ; exposé construit ; schéma demandé intégré ; conclusion récapitulant la réponse à la problématique posée. Ces critères semblent acceptables, mais par exemple, ce que l’on appelle « introduction » est une coquille vide puisque recopier l’énoncé tel quel ( qui comprend la problématique) donne droit à valider la présence d’une introduction !
Pour avoir droit à synthèse réussie, il faut donc des qualités de forme (mais pas tous ceux énumérés forcément : syntaxe, grammaire ; orthographe ;schémas clairs ; mise en page , facilité de lecture) et, ouf !, un contenu scientifique de qualité, c’est-à-dire, au contenu scientifique « suffisant ». On dit bien « suffisant ». On peut donc avoir la note maximum si au moins quelques connaissances sont énoncées en lien avec le sujet. Pour le sujet de cette année, 3 idées essentielles devaient y figurer (elles tiennent en 3 phrases très courtes) et 2 détails parmi les 7 possibles, au programme de la classe, mais dont l’un était hors sujet !, étaient suffisants. Il faut rappeler que le programme de l’année est très lourd, avec certains pré-requis qui ne sont pas dans les programmes des classes antérieures : un professeur absent doit forcément rattraper son ou ses heures.
Bref, pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ? pourquoi faire compliqué pour in fine, mettre de bonnes notes à des élèves qui n’ont pas compris leur cours, et/ou, qui rédigent en faisant des fautes de grammaire grossières ?
L’éducation nationale se tire une balle dans le pied et surtout décrédibilise le travail de l’année de ses professeurs en laissant le message suivant aux élèves : « inutile de travailler et de suivre les conseils durant l’année des professeurs, nous aurons au moins la moyenne ».
Florence Costa-Chopineau