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Communiqué du 03/07/01 : ÉAF 2002

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Communiqué de presse

Le bac de français 2002 :
le Ministère choisit le coup de force.

 

Le Ministère de l’Éducation Nationale a choisi, en publiant au B.O. n° 26 du 28 juin 2001, le texte officiel définissant les nouvelles épreuves anticipées de français (ÉAF) en application à compter de juin 2002, de ne tenir compte ni des élèves, ni des professeurs ni des exigences du baccalauréat.

 

Le Collectif Sauver les Lettres dénonce les conditions hâtives dans lesquelles se déroulera, au mépris des textes, la préparation des élèves.

Contraints d’apprendre à maîtriser en une seule année des exercices nouveaux (à titre d’exemple, le troisième sujet, " d’invention ", donne lieu à six formes différentes d’écrits qu’il faudra préparer), ils vivront une année de Première dans une accélération permanente très préjudiciable à leur formation.

On prend ainsi la mesure de la " formation exigeante " que promet M. Lang aux élèves des lycées français.

 

 

Le Collectif Sauver les Lettres s'élève à la fois contre le contenu de cette nouvelle ÉAF et contre la procédure inqualifiable qui l’institue.

En choisissant la date du 28 juin, le ministère entend que les professeurs, dispersés par la passation des examens, soient placés devant le fait accompli à la rentrée de septembre. Et il n'est pas même certain qu'ils en aient connaissance rapidement à la rentrée si l'on en juge par la façon dont a été faite, à la rentrée 2000, auprès des professeurs concernés, l'information de la passation désormais anticipée des épreuves de mathématiques et de physique de la série L.

Il a donc été délibérément arrêté que les professeurs de français ne seraient informés, dans les faits, des caractéristiques de l’épreuve que neuf mois, au mieux, avant son déroulement.

Outre cette irresponsabilité, le Collectif Sauver les Lettres dénonce le coup de force imposant aux professeurs des sujets dont ils ont à une forte majorité dénoncé l’inconsistance, le peu d’exigences littéraires, réflexives et rédactionnelles, et le risque de dérives vers une pensée obligatoire et une opinion captive. De nombreuses organisations professionnelles (outre le collectif, les associations Sauvegarde des enseignements littéraires, Reconstruire l’école, l’Association des professeurs de lettres mais aussi les syndicats S.N.E.S., F.O. et S.N.A.L.C.) ont demandé un moratoire d’un an pour cette réforme, et se sont fait l’écho d’oppositions sérieuses.

 

Le Collectif Sauver les Lettres dénonce le mépris dans lequel le Ministère tient le baccalauréat.

Il impose en français des épreuves d’examen peu exigeantes, de faible niveau (proche de celui du collège), inaptes à préparer les élèves à l’entrée dans l’enseignement supérieur.

Il démontre d’ailleurs, en fixant les épreuves d’examen à un an de leur passation, que réduire de moitié la préparation des élèves est sans importance.

On mesure ce qu'est devenu le baccalauréat dans l'esprit de ceux qui sont censés en être les gardiens : un diplôme sans valeur qui n'exige qu'une préparation bâclée. La session 2001 a de toute façon déjà servi de banc d’essai : le sujet 1 proposé le 12 juin dernier demandait de rédiger un " discours d’invention " d’une invraisemblable stupidité, au mépris absolu des textes régissant l’examen. (Cf. communiqué du 19 juin.)

Ce lamentable nouvel épisode de la réforme du bac de français confirme, si besoin en était encore, le mépris dans lequel sont tenus simultanément les élèves, les professeurs et le baccalauréat par MM. Viala, président d’un groupe d’experts qui a inféodé nouveaux programmes de lycée et épreuves de bac à des intérêts de carrière, et Baconnet, doyen de l’Inspection générale de lettres, qui entend être, à quelques semaines de sa retraite, le fossoyeur de l’enseignement de la pensée.

Le Collectif Sauver les lettres ne sera complice ni de l’un, ni de l’autre et dénie en l’état actuel à l’Inspection générale de lettres toute autorité morale sur les professeurs.


Condamnant sans équivoque comme exercice d’évaluation l’écriture " d’invention " définie par le texte du B.O. du 28 juin, le Collectif Sauver les lettres appelle d’ores et déjà les professeurs à privilégier massivement la préparation des deux autres types de sujet en dépit de leur insuffisance déjà évoquée. (Cf. communiqué du 21 avril.)

Le Collectif Sauver les lettres prend également toutes les dispositions nécessaires pour que se tiennent dès la semaine de la rentrée des conseils d’enseignement se prononçant sur la réforme ainsi que des assemblées générales rassemblant plusieurs établissements.

Le Collectif Sauver les lettres met tout en œuvre pour que les professeurs de français unissent dès la rentrée leurs protestations à celles de tous les enseignants qui refusent la destruction d'un enseignement secondaire de qualité, au premier rang desquels les professeurs de philosophie.

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