Analyses / Consultation sur les projets de programmes de l'école élémentaire et du collège, contribution de Sauver les lettres à l'attention du Conseil Supérieur des Programmes : Rachel Boutonnet, Agnès Joste, Véronique Marchais.
Analyse 1 -
Analyse 2 -
Amendements
« Inefficaces quant aux buts proposés, inadéquats devant les défis à relever, nocifs aux élèves à venir, ces obscurs projets de programmes consternent leurs lecteurs et font se gausser la place publique. Il faut les réécrire. »
Contributions /
Émotion.
Je ne réagis jamais aux événements politiques, et ma faible capacité d'éprouver une émotion d'ordre collectif n'y est pas pour rien. D'autant que, plus ou moins, la politique est devenue aujourd'hui l'art de gérer l'émotion et, si possible, de l'exploiter.
Bibliographie
Dictionnaire amoureux de la laïcité, Henri Pena-Ruiz, Plon, 2014
L'école face à l'obscurantisme religieux, Paul-François Paoli et Alain Seksig (dir.), éd. Max Milo, 2006
Petit cours d'auto-défense intellectuelle, Normand Baillargeon, illustrations de Charb, Lux éditeur, 2006
Les territoires perdus de la République, Mille et une nuits, 2002
Presse /
Le Monde du 14-01-15 :
La laïcité contre le fanatisme. (Henri Pena Ruiz)
Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinsky n’ont jamais confondu le respect de la liberté de croire, conquis par l’émancipation laïque, et le respect des croyances elles-mêmes. Ils ont su qu’on peut critiquer voire tourner en dérision une religion, quelle qu’elle soit, et que ce geste n’a rien à voir avec la stigmatisation d’une personne en raison de sa religion. Ils ont pratiqué la laïcité par la liberté de leur art, sans l’affubler d’adjectifs qui attestent une réticence hypocrite. Ni ouverte ni fermée, leur laïcité avait l’évidence nette de leurs dessins créateurs.
Presse /
Le Monde du 16-01-15 :
Le « musulman modéré », une version actualisée du « bon nègre ». (Ahmed Benchemsi)
L’islam, c’est d’une ridicule évidence, n’est inscrit dans le patrimoine génétique de personne. C’est une idée à laquelle chacun est libre d’adhérer – ou pas – y compris quand on s’appelle Mustapha ou Fatima. Les Français enfants d’immigrés ont été aux mêmes écoles républicaines que les autres, y ont étudié Voltaire et les Lumières autant que les autres. Sauf à considérer que leur origine ethnique conditionne leur façon de penser (ce qui est la définition même du racisme), il n’y a pas de raison qu’ils soient moins sensibles à ces idées-là que les Français « de souche ». Pourtant, le discours commun repris jusqu’au sommet de l’Etat, les renvoie à leur supposée islamité sans leur demander leur avis. Ce faisant, il les confessionalise de force, les condamnant inexorablement à la différence. Liberté, égalité, fraternité, vous dites ?
Presse /
Marianne du 22-01-15 :
Aucune valeur ne peut s'enraciner sur un socle d'ignorance. (Fanny Capel)
Aucune valeur ne peut s'enraciner sur un tel socle d'ignorance. L'unique, l'immense tâche de l'école, reste donc l'instruction de futurs citoyens, qui seule les rend capables d'apprendre et de raisonner une fois sortis de l'école. Car s'il est bien un virus qui se transmet, via en particulier les nouvelles technologies prétendues d'information, c'est l'obscurantisme.
10-06-14
Réforme /
Préparation de la rentrée scolaire 2014 . (MEN)
L'année 2014-2015 sera une année déterminante au cours de laquelle seront élaborés, débattus et publiés les nouveaux programmes de la maternelle, de l'école élémentaire et du collège. Les programmes actuels de l'école élémentaire feront l'objet d'ajustements au printemps 2014 pour une application dès la rentrée. Les enseignants seront consultés sur le projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture, les programmes d'enseignement moral et civique et le nouveau programme de maternelle en septembre-octobre 2014. Ils seront consultés entre janvier et mai 2015 sur les nouveaux programmes de l'école élémentaire et du collège, qui seront publiés en juin 2015.
Analyses /
Les programmes de français : de la stabilité au soupçon. 3. 1970 – 2010, illusions perdues (GRDS)
Les remises en cause pédagogique, culturelle et politique d’un enseignement socialement marqué du français semblent paradoxalement, au début des années 70, ouvrir une voie de salut à ses professeurs ; pour véritablement démocratiser le français, il suffirait de continuer l’œuvre de purification commencée avec l’éviction du modèle latin : le débarrasser des méthodes traditionnelles en repensant l’abord de la langue et des œuvres sur le mode linguistique et structural, le délivrer des connivences culturelles en objectivant son étude, enfin le purger de l’humanisme disciplinaire et historique en instaurant une démarche d’appropriation individuelle sans médiation ni maître, trop marqués du sceau dominant. Deux courants concomitants et finalement convergents vont plus particulièrement remettre en cause et déstabiliser les contenus de l’enseignement du français : la contestation du « maître » et la promotion de l’élève par les pédagogies nouvelles, et la critique du corpus littéraire par une association de spécialistes qui étend ses thèses jusqu’aux syndicats. Si l’un et l’autre provoquent des réflexions salutaires, ils crispent aussi un débat qui n’est à l’heure actuelle ni tranché ni apaisé, la baisse régulière du niveau des élèves dans toutes les statistiques montrant bien que ni les horaires, ni les contenus, ni les méthodes ne conviennent.
Analyses /
Les programmes de français : de la stabilité au soupçon. 2 - Le tournant des années 1970 (GRDS)
Cette période fait connaître à l’enseignement du français une mutation profonde amorcée dès le début de la Ve République. Les modifications structurelles radicales du second degré à partir de 1959 rencontrent et accélèrent un renouvellement de la réflexion didactique accompagné de vifs débats, au sein d’une évolution idéologique et sociologique où se développent des préoccupations égalitaires.
Analyses /
Les effectifs d'élèves étudiant le latin et le grec au collège et au lycée.
Le grec a progressé, mais en quinze ans le latin a perdu plus de 80 000 élèves. Si cette baisse est globalement parallèle à celle des effectifs totaux des établissements, elle est cependant plus forte. Le latin a perdu, entre 1999 et 2010, 3 % des élèves de collège, 1,5 % des élèves de lycée. Le discours habituel met en avant une désaffection supposée des élèves pour les langues couramment déclarées « mortes ». Il n'en est rien : au contraire, les mesures incessantes prises pour limiter les effectifs de latinistes et d'hellénistes démontrent leur pouvoir d'attraction. Tout a été fait en effet pour juguler leur expansion.
Analyses /
Loto dictée. (Laviemoderne.net)
Le groupe Lettres de l’Inspection générale a donc proposé ce 1er avril 2014 un tout nouveau « barème graduel de correction », promis à un grand succès. Ce barème ascendant se présente en effet sous la forme d’un tableur logiciel à paramétrer à chaque nouvelle dictée : il faut entrer le barème spécifique de chaque texte, en indiquant pour chaque mot le ou les types d'erreurs possibles, recopier dans le tableur la copie de chaque élève avec toutes ses erreurs, rectifier le calcul des erreurs pour chaque mot pouvant comporter plusieurs types d’erreurs... et cette véritable usine à gaz calcule, en toute simplicité et automatiquement, une note statistiquement meilleure !
Analyses /
L'acculture en Serres. (Laviemoderne.net)
L’optimisme philosophique de Michel Serres, auteur d'une thèse sur la pensée de Leibniz, n’est qu’un jeunisme qui serait simplement désolant et navrant, s’il n’était écouté avec tant de piété et de ferveur religieuse. Combattons cet optimisme, défaisons-nous du numérisme – sans pour autant rejeter le numérique. Au nom de cette culture qui nous a été transmise et que nous devons transmettre, interrogeons le monde qui vient avec un regard critique et lucide, et – espérons-le – salutaire : c'est de là – et de là seul – qu'une refondation de l'école doit partir.
Presse /
Le Monde du 11-02-14 :
Cour des comptes : les « carences » des internats d'excellence.
Le rapport 2014 de la Cour des comptes est une seconde mort pour les internats d'excellence. Intitulé « La conduite chaotique d'une politique éducative et sociale », cette analyse méticuleuse de 26 pages pointe comment ces structures très onéreuses ont été une aberration politique doublée d'un fiasco, de leur conception en février 2008 à leur mort en 2013.
Presse /
Marianne du 16-03-14 :
L'école en panne de transmission.
« Une société sans école », le livre du penseur de l'écologie politique Ivan Illich, paru en 1971, qui entendait «déscolariser la société» et mettre fin au règne de l'école, avait-il une valeur prophétique ? Le constat aujourd'hui posé par Marie-Claude Blais, Marcel Gauchet et Dominique Ottavi dans Transmettre, apprendre paraît paradoxal. On n'a jamais autant scolarisé. Une «sur-scolarisation» opérée dans un processus de délégitimation totale de l'institution. L'imposition d'un contenu par un maître plus instruit a fini par apparaître comme terriblement autoritaire, dans un système démocratique qui rejette par principe toute forme de hiérarchie entre les individus. L'école ne transmet plus. Au modèle traditionnel, l'individualisme contemporain a substitué une «économie de la connaissance». Celui qui veut s'instruire saura ce dont il a besoin. Il n'y a qu'à demander - ou chercher sur les réseaux. «Une victoire sans appel du camp de la liberté d'apprendre sur celui de l'obligation de transmettre», écrivent les auteurs.
Presse /
Vousnousils du 02-05-14 :
"Les enseignants doivent réfléchir davantage à leur rapport aux écrans".
Entre 0 et 3 ans, un enfant communique de manière essentiellement motrice. Mais cette motricité se trouve court-circuitée par les médias audiovisuels. Résultat, les enfants ont de grandes difficultés au niveau du langage et de l'écriture. On ne peut pas construire l'apprentissage de la lecture s'il n'y a pas de bonnes fondations de l'appareil psychique, c'est-à-dire un apprentissage de la langue et, avant cela, de la motricité. C'est particulièrement nocif parce que les enfants, entre 0 et 5 ans, sont pris dans ce que Freud appelle l'identification primaire. Ils adhèrent aveuglément aux objets de leur attention. En principe, ce doit être l'environnement familial mais si ce sont les écrans, les effets peuvent être désastreux : c'est notamment à cet âge qu'ils acquièrent le rapport à la loi et à la société. Aujourd'hui, il y a de grands problèmes d'incivilité à l'école. Ce ne sont pas les parents les responsables mais l'industrie audiovisuelle !
Presse /
Franceculture.fr du 09-05-14 :
Des écoles sans écran.
J’ai été très intéressée par un article trouvé sur le blog de Médiapart, en date d’octobre 2013. On y lisait qu’aujourd’hui aux Etats Unis se sont ouvertes des écoles privées fort chères, des écoles sans écrans, sans ordinateurs et autres tablettes. L’ « élite » est prête à dépenser beaucoup pour avoir des enfants qui grâce au stylo et à la feuille de papier seront capables d’imagination, d’abstraction, et d’aisance dans le maniement des concepts, Une aisance qui est en train d’échapper aux nouvelles générations exposées de plus en plus précocement aux écrans. Ce sera ça, la fracture numérique : une masse abêtie par la drogue numérique, et une élite ayant accès au raisonnement et à la pensée par l’apprentissage méthodique du langage au travers de la lecture et de l’écriture manuelle.
Presse /
Libération du 06-06-14 :
«Internet oblige le prof à remettre de l’ordre dans du désordre».
Pour les bons enseignants, le numérique m’apparaît comme un excellent moyen de stimuler l’esprit de curiosité et d’opposition. Cela pousse à chercher, à creuser encore. Très souvent, c’est l’occasion aussi de rectifier les sornettes, voire les énormités figurant dans une notice de Wikipédia. Surtout, cela apprend une chose essentielle : le fait que personne ne sait. Nulle part, il n’existe un détenteur ultime. L’enseignant a ainsi l’opportunité d’expliquer qu’il existe plusieurs versions d’une même chose et que savoir, c’est se confronter à l’incertitude et non réciter bêtement. C’est un apprentissage qui me paraît extrêmement positif.
Presse /
Le Monde du 09-06-14 :
Chargé de réformer les programmes scolaires, Alain Boissinot jette l'éponge.
Le socle cristallise toutes les oppositions que connaît l'école, et l'idée d'un socle fort rencontre de nombreuses oppositions parmi les partisans d'un collège qui ressemble déjà au lycée. Cette opposition était notamment marquée chez certains membres du CSP qui ont poussé pour que le « socle » finalement adopté reste bien à l'ombre des programmes disciplinaires (comme c'est le cas depuis 2005). M. Boissinot s'est trouvé pris entre les deux camps, en quête d'un difficile consensus.
23-12-13
Réforme /
Bilan de la mise en œuvre des programmes issus de la réforme de l'école primaire de 2008. (MEN)
Si quelque chose a évolué dans les dernières années, c’est sans doute la conscience de ce qui est exigible au cours préparatoire et la nécessité alors de mettre en oeuvre un enseignement systématique, structuré, exhaustif des correspondances graphophonologiques. Mais cette avancée a un revers : l’enseignement du code et de la combinatoire est souvent devenu l’affaire du seul CP avec un manque de suivi approfondi au CE1, une absence du renforcement nécessaire pour parvenir à l’automatisation, seul gage de plein succès en lecture. Les élèves les plus faibles ne sont pas pris en charge à proportion de leurs besoins dès cette seconde année du cycle 2, ce qui fait dire à certains inspecteurs que le début du « décrochage » date de ce moment-là.
Analyses /
Pourquoi les socialistes haïssent-ils les professeurs ? (Le blog de Denis Collin)
Avec Peillon, c’est « Allègre : le retour ». Il impose au nom de la « refondation républicaine de l’école » un train de réformes qui conduisent à accélérer la dislocation de l’école républicaine et préparent l’entrée massive du privé sur le terrain de l’éducation.
Analyses /
Tolérance et laïcité.
Avec le dispositif de la laïcité, les religions se dépouillent de tout ce qui ne leur est pas vraiment fondamental - désir de domination politique, souci non négligeable de biens matériels, caractère ostentatoire et, au fond, pesamment social(isateur) des rites, cultes et prescriptions morales. Ne trouvent-elles pas ainsi de bonnes conditions pour s’affirmer dans leur sphère particulière et pour se recentrer sur l’essentiel ? La séparation des Eglises et de l’Etat serait ainsi comme un divorce réussi - et même providentiel ! - où ceux qui ne faisaient pas bon ménage et s’empêchaient mutuellement de s’épanouir, trouvent enfin leur voie.
Presse /
Marianne du 29-06-13 :
Education : le niveau des élèves baisse, celui des « pédagogistes » aussi !
Antoine Prost vient en effet de reconnaître subitement le désastre scolaire qu’il niait jusqu’ici : « Soyons sérieux, nous prétendons vouloir que nos enfants apprennent plus et mieux et nous avons fait jusqu’ici tout ce qu’il fallait pour qu’ils apprennent moins, et moins bien. Les élèves ne passent pas plus de temps en classe aujourd’hui en cinq années d’école primaire qu’ils n’en passaient en quatre ans il y a une génération. C’est comme si l’on avait obligé tous les élèves à sauter une classe. Nous avons organisé l’échec ».
Presse /
Le Monde du 22-11-13 :
D’où viennent les mauvais résultats de l’école primaire en France ?
L’inspection générale a observé tout au long de son enquête que les 10 heures hebdomadaire de français en cycle 2 et les 8 heures en cycle 3 sont respectées. La demande des enseignants serait même d’en faire plus. « Globalement, les équipes pédagogiques qui ne jugent pas les programmes de français trop lourds, voire "infaisables", sont rares ; ce fut le cas, durant l’enquête, dans une seule école (située en secteur rural, accueillant des élèves de milieux sociaux divers, connaissant une stabilité de ses enseignants). Mais même quand ils considèrent que la charge est excessive, tous les maîtres ne sont pas favorables à un trop grand allégement, notamment quand ils enseignent dans les milieux les plus défavorisés. Ils expriment alors leur conviction que la maîtrise du français – que leurs élèves ne peuvent acquérir qu’à l’école – doit être la première des priorités, mieux calibrée sans doute pour chaque étape de la scolarité. Mais selon eux, ce sont d’autres parties du programme qu’il faudrait supprimer pour mettre l’accent sur l’enseignement de la langue. » Un débat pour le contenu des futurs programmes.
Presse /
Vousnousils du 22-11-13 :
"Renoncer à l'écriture manuscrite serait une grave erreur".
Des recherches en neurosciences ont d'ailleurs montré que l'écriture cursive facilite l'accès à la lecture. Je l'ai moi-même expérimenté de manière empirique par le retour d'enseignants : les enfants qui apprennent à écrire directement en cursive, de façon structurée, sont plus rapidement autonomes et accèdent facilement à la combinatoire, c'est-à-dire qu'ils apprennent de façon implicite à associer les lettres pour lire.
Presse /
Le Monde du 29-11-13 :
Nos ridicules tracasseries scolaires .
La tracasserie dépasse de loin la question vestimentaire. Le ministère, depuis quelques années, accompagne le mouvement et pinaille à tout-va. C'est le même mouvement, la même logique sous d'autres formes. Valide tes compétences (la scolarité comme une liste de courses), passe ta sécurité routière, assieds-toi bien sur ton socle. Ecoute ton biorythme. « – Tu sens que tu es davantage en état d'apprendre, non ? – En état d'apprendre quoi ? – Petit insolent, file dans ta chambre et mange tes cinq légumes ! »
Presse /
Le Monde du 29-11-13 :
La grosse colère des profs de « prépas ».
« C'est un message de mépris qu'on nous envoie, celui qui consiste à dire qu'on est des privilégiés. Notre salaire, on ne le vole pas ! », ajoute Philippe Heudron, président de l'Association des professeurs de prépas économiques et commerciales (APHEC). Sébastien Cote estime, lui, que « le système des classes prépas est utile, il fonctionne bien. Il ne me semble pas que nous ayons démérité. »
Presse /
Le Monde du 20-12-13 :
Enseigner est une science.
Pour quiconque sait que « l'enfant est l'avenir de l'homme », l'enquête PISA est un véritable électrochoc. [...] Ce résultat est-il inéluctable ? Non. La complexité de la langue française n'est pas en cause car, à difficulté égale, le Québec et la Belgique réussissent nettement mieux que la France. Le sociologue Jérôme Deauvieau, dans un rapport récent, identifie le nœud du problème : l'enseignement de la lecture au cours préparatoire (CP).
20-06-13
Réforme /
ÉAF 2013 - Sujets de l'épreuve écrite
Série L - Les réécritures, du XVIIème siècle jusqu'à nos jours.
Séries ES & S - Le personnage de roman, du XVIIème siècle à nos jours.
Séries technologiques - Écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours.
Analyses /
Gober les moocs. (Laviemoderne)
Les moocs, ces cours du futur, font rêver. Finis les vieilles universités aux murs défraîchis, les professeurs soporifiques, les amphithéâtres pleins à craquer et le vieux modèle « présentiel » : vive la modernité sur écran plat, l’université à haut débit et mondialisée, bref l’école enfin dématérialisée et ramenée à son essence de pur apprentissage.
Analyses /
Instruire d'abord ! (Mezetulle)
La finalité de l’école est l’instruction : tel est mon point de départ. Je vais montrer ce qui arrive inévitablement quand cette finalité cesse d’être le principe de l’école : quelles conséquences nécessaires résultent du seul fait que cette finalité se trouve subordonnée à d’autres ?
Presse /
Le Figaro du 19-06-13 :
Des profs de français invités à surnoter les élèves.
En raison des piètres résultats de leurs élèves au bac 2012, les professeurs de lettres de l’académie d’Orléans-Tours sont appelés à surnoter l’édition 2013… Quitte à trafiquer le barème en notant l’épreuve orale de français sur vingt-quatre points au lieu de vingt.
30-05-13
Contributions /
Discours de velours mais ciseaux de fer : dans l'ombre du ministère, on retaille les concours...
Le 19 avril dernier, un arrêté ministériel paraît au Journal Officiel (NOR : MENH1310120A). Il fixe les modalités d'un nouveau Capes (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement Secondaire) de lettres à deux options, "lettres modernes" et "lettres classiques", qui fusionne les deux concours spécifiques antérieurs, Capes de lettres modernes et Capes de lettres classiques. Il paraît sur le site du ministère et est communiqué aux syndicats.
13-05-13
Communiqué /
Le nouveau CAPES option " lettres classiques " : mais où est passé le nombre de postes ?
Le collectif Sauver les lettres réclame que le CAPES option « lettres classiques » soit un CAPES à part entière, c'est-à-dire assorti d’un nombre de postes publié qui assure la pérennisation et le développement des sections existantes et la présence dans chaque établissement d’au moins un professeur de lettres classiques. Cela doit donc impérativement s’accompagner en amont d’une politique ambitieuse de soutien aux sections de latin et de grec au collège et au lycée, seule capable de garantir à tous les élèves cette offre d’ouverture linguistique et culturelle qui les aide puissamment, par le recul historique unique qu'elle leur donne, à se doter d’outils propres à mieux se situer dans la complexité du monde et donc à éclairer leur jugement.
Presse /
Le Monde du 25-04-13 :
"Refusons le sabordage du français", par Claude Hagège.
Le projet de loi Fioraso, qui veut imposer, en faveur de l'anglais, une très large extension des exceptions au principe du français langue de l'enseignement, des examens et des concours, pourrait avoir pour conséquence, du fait de la valeur symbolique d'un acte de sabordage du français par la France officielle elle-même, un doute croissant quant à la légitimité de la promotion de cette langue par les autres pays francophones.
Presse /
Ragemag du 26-04-13 :
Jean Robelin : « C’est l’école garderie qui est en marche. »
Le problème du PS n’est pas de concevoir une école du peuple, c’est de satisfaire les exigences de formation immédiate de la main-d’œuvre pour les entreprises, définies dans les documents de la Communauté européenne et dans ceux de l’OCDE. De ce point de vue, son programme n’est pas différent de celui de la droite. Apprendre à apprendre, c’est tout simplement remplacer la culture — c’est-à-dire la façon dont les individus se font eux-mêmes — par des procédures extérieures, des méthodes sans contenu qui correspondent à la transformation du travail intellectuel ou semi-intellectuel dans les entreprises, en application de procédures mécanisables, en particulier par l’informatisation des processus de travail… Ces procédures sont ce qui rend les individus substituables, avec comme conséquence qu’on peut plus facilement les virer parce qu’on peut les remplacer. Le problème c’est que des individus formés ainsi n’ont pas la culture nécessaire à se recycler ; ils sont jetables. Chacun sait que dans vingt ans la moitié des métiers actuels aura disparu. Le problème est : pour se préparer à ces changements, pouvoir se réinsérer dans de nouvelles professions, il faut une solide formation, pas celle du socle commun.
23-04-13
Réforme /
Projet d'arrêté fixant les modalités d'organisation des concours du Capes. (pdf MEN)
Section lettres
Les candidats ont le choix au moment de l’inscription entre deux options :
Option lettres classiques ;
Option lettres modernes.
Les candidats proposés pour l’admissibilité et pour l’admission par le jury du concours font l’objet de classements distincts selon l’option.
Réforme /
BO n°15 du 11/04/2013 : Circulaire d'orientation et de préparation de la rentrée 2013.
Sous réserve des choix que fera le Parlement, la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République devrait renvoyer à des dispositions réglementaires la définition des cycles d'enseignement, celle du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, ainsi que les conditions de certification à la fin du collège. Le Conseil supérieur des programmes émettra des avis et fera des propositions sur ces points fondamentaux pour une organisation cohérente de l'ensemble de la scolarité obligatoire. Il se prononcera aussi sur l'évolution des programmes de l'ensemble du cursus scolaire. Compte tenu du temps nécessaire à l'élaboration de ces dispositions nouvelles, les choix qui présideront à l'évolution du collège ne pourront être arrêtés qu'en 2014.
Analyses /
Les programmes de français : de la stabilité au soupçon. 1 - Jusqu’en 1970 (GRDS)
Les soixante dernières années ont vu l’enseignement du français considérablement bouleversé : d’une relative stabilité depuis l’instauration de l’école obligatoire à la fin du XIXème siècle jusqu’aux années 1960, il a depuis été traversé par de profondes remises en cause disciplinaires, pédagogiques, idéologiques et politiques qui n’ont pas trouvé leur issue.
Analyses /
L’enseignement des lettres au royaume de Trissotin. (stalker)
Aujourd’hui, tout professeur de français ayant à la fois une conscience exigeante de sa tâche et le recul que donnent plusieurs années d’expérience le confirmera : il lui faut se battre sur deux fronts – l’inculture de plus en plus décomplexée qui monte inexorablement d’«en-bas», et la sottise qui se déverse d’«en-haut» par tombereaux de prescriptions méthodologiques, protocoles d’apprentissage et séquences pédagogiques. Deux fronts dont il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour comprendre qu’ils se renforcent mutuellement : plus les Tables de la loi didactique renchérissent sur leur sophistication formelle, plus les élèves y opposent une résistance butée; plus les performances des élèves s’effondrent, plus il faut inventer de dédales scolastiques qui escamotent l’évidence de cet effondrement.
Presse /
Le Monde du 22-03-13 :
Marcel Gauchet : "Une pédagogie vraiment éclairée est à inventer".
Nous sommes dans un moment de culte de l'enfant qui nous masque son expérience réelle. Nous avons besoin de le redécouvrir pour ce qu'il est vraiment. Ce à quoi un enfant aspire sans trop en avoir conscience, c'est à devenir un adulte autonome. Cela ne passe pas forcément par ce que nous croyons être son bonheur immédiat. L'une des plus grandes difficultés pour l'institution scolaire est le regard des parents sur leurs enfants. Ils ont de la peine à admettre qu'il faut en passer par une acquisition de la virtuosité et que cela demande des efforts. Car en lecture, en mathématiques comme en piano ou dans le sport, ce sont bien la répétition et la mémorisation qui donnent ensuite de l'aisance.
Presse /
Le Monde du 22-03-13 :
Que de moments volés à la littérature.
L'arrivée du fameux "socle commun des compétences et des connaissances" détruit résolument le travail de ceux qui sont sur le terrain et qui tentent, avec toute leur énergie et leur savoir, de faire de l'école, du collège et du lycée des lieux d'apprentissage et de plaisir. L'enseignant, de littérature en particulier, voit sa mission réduite à cocher des cases par milliers tout au long de l'année pour savoir ce que l'élève a acquis, n'a pas acquis ou serait en train d'acquérir.
Presse /
Le Monde du 22-03-13 :
Les enfants d'immigrés ont droit aux classiques.
"Pourquoi ne pas étudier la versification à travers le rap ou le slam ?" m'a-t-on finement suggéré en haut lieu. J'ai répondu à ces philanthropes que le professeur devait arracher les élèves à leur ghetto linguistique, lieu redoutable où tout va sans dire, où l'on vit dans une telle proximité sémantique qu'il n'est plus utile d'enrichir son vocabulaire ni de déplier une syntaxe complexe.
Presse /
Le Monde du 22-03-13 :
Transmettre les textes ne se limite pas à transférer des connaissances.
L'enseignement de la littérature participe davantage de l'entraînement athlétique ou de l'initiation mystique que du transfert de connaissances. Si l'enseignant croit savoir quelle est la signification d'un texte littéraire, et s'il se contente de la transmettre à ses étudiants, il dégrade la fonction de chaman au statut de caporal : il remplace une expérience par un commandement. Tous les commandements ne sont pas absurdes ; mais certaines activités humaines résistent au commandement, l'amour, l'invention, l'interprétation : la littérature.
Presse /
Le Monde des lecteurs du 27-03-13 :
Education : enseigner demande une formation.
De ces tractations inégales entre l’État et des universités que l’on dit " autonomes ", il ressort une réalité simple et crue : la formation disciplinaire des étudiants de Master se destinant à l’enseignement secondaire est tout bonnement divisée par deux. [...] Quant au projet de nouveau CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré) de l’actuel gouvernement, la part disciplinaire y est réduite à un sixième de la note globale d’admission.
02-03-13
Analyses /
La Finlande au tableau noir. (Cordoba)
La Finlande est réputée avoir une école à la fois très performante et très égalitaire. Nous verrons plus bas ce qu’il faut en penser. Mais même si cela était le cas, il ne faudrait pas oublier que ce paysage idyllique s’assombrit brusquement dès qu’on franchit le cap des 15 ans. Une sélection brutale envoie alors près des deux tiers des élèves en lycée professionnel et seuls les meilleurs peuvent accéder aux lycées généraux (il n’y a que deux secteurs en Finlande : études générales et formation professionnelle). Cette sélection s’est d’ailleurs fortement aggravée dans les dernières années suite à la baisse des résultats dans l’école obligatoire que j’ai déjà évoquée dans « Finlandisation de la Finlande ». C’est ainsi que, en 2000, 43 775 élèves entraient en seconde générale et 57 223 en seconde professionnelle. En 2008, ces chiffres sont devenus 38 744 pour les premiers et 61 895 pour les seconds.
Presse /
LeTemps.ch du 24-01-13 :
Les Unis suisses restreignent leurs accès à certains bacheliers français.
La nouvelle a provoqué quelques remous en France, certains y voyant la preuve que le système scolaire national se détériore. Les universités suisses ont revu cet automne l’admission des bacheliers français. Dès la rentrée 2013, les titulaires d’un bac littéraire (L) ne pourront plus se présenter dans une institution suisse, à moins qu’ils n’aient choisi l’option mathématiques en première et terminale.
Presse /
Le Monde du 09-02-13 :
Laisser les enfants devant les écrans est préjudiciable.
L'Académie des sciences a publié, le 17 janvier, un avis intitulé "L'enfant et les écrans". Les recommandations avancées sont si surprenantes, au regard des données d'ensemble de la littérature scientifique et des prises de position récentes de plusieurs institutions sanitaires majeures, que l'on peut s'interroger sur le soin apporté à la rédaction de ce travail.
Presse /
Le Monde du 16-02-13 :
L'illettrisme des cadres, un phénomène méconnu et tabou .
Comme 2,5 millions de Français, des cadres sont en situation d'illettrisme dans l'entreprise. Le phénomène, impossible à quantifier, échappe à tous les dispositifs prévus en matière de lutte et de détection. Les responsabilités qu'ils occupent en font des illettrés à la marge de la marge.
19-12-12
Communiqué /
" Projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l'école " : rebâtir sans fondations ?
La refondation de l'école, pour retrouver le chemin de l'instruction, doit passer par une insistance sur les savoirs, sur la culture qui les relie, et sur des programmes revus avec la juste ambition de corriger, par la maîtrise progressive de solides connaissances et de savoir-faire efficaces, les inégalités culturelles croissantes qui minent notre société. Le collectif Sauver les lettres demande donc que ce projet soit sensiblement amélioré avant d’être soumis au Parlement.
Analyses /
La morale de l'instruction. (Mezetulle)
Quand règnent l'opinion et ce qu'on appelle aujourd'hui les affects, les puissants n'ont qu'à manipuler l'opinion et les affects par la voix des médias pour s'assurer de leur pouvoir sans craindre la critique. Il serait toutefois illusoire de voir là un complot, car il faudrait pour l'ourdir des intelligences exceptionnelles. Il suffit que cette dégradation de l'instruction s'accorde avec les intérêts dominants pour qu'elle domine les esprits. Tel est le pouvoir de l'idéologie. Mais si un peuple exige que l'école instruise ses enfants, alors résister à l'idéologie est possible.
Analyses /
L'école juge de l'École - Analyse du Rapport de la « concertation Peillon » sur la refondation de l'école. (Mezetulle)
Les rédacteurs du récent Rapport ne sont certes pas cartésiens : la refondation ne sera pas pour eux une « tabula rasa » (p.3). Entendez par là qu'ils ne jugent pas nécessaire de revenir sur les réformes qui ont précisément destitué le modèle républicain auquel ils se référent indûment. La situation actuelle est pour le moins inédite : c'est l'institution qui croit trouver son salut en s'obstinant dans le discours suicidaire qu'elle tient sur elle-même.
15-10-12
Réforme /
Compte rendu de l’audience du SNES avec le doyen de l’Inspection Générale de Lettres. (SNES)
Texte et langue sont au coeur de la discipline. Il convient toutefois de sortir d'une vision « essentialiste » ou techniciste du texte car celle-ci a fait beaucoup de dégâts. Il faut donc sortir de l'idée que travailler sur un texte, c'est seulement travailler de manière interne car l'approche stylistique ferme le texte. Il faut tenir compte du contexte historique et social de production de celui-ci. Ainsi devons-nous mettre au centre de nos pratiques le sens et l'interprétation du texte, davantage que des outils. [...]
Enseigner la langue, c'est réfléchir sur celle-ci, donner du sens aux phénomènes que l'on étudie. Il est également nécessaire de faire un minimum d'entraînement systématique pour créer des automatismes indispensables. Cela suppose que l'on conserve la perspective de leçons de grammaire et que l'on laisse de côté les dérives du décloisonnement, néfaste à l'étude de la langue comme à celui du texte quand il est érigé en système.
Analyses /
La gauche et l’éducation. (lafauteadiderot.net)
Voulez-vous améliorer le fonctionnement de l’école, de la maternelle à l’université ? Commencez par « foutre la paix » aux enseignants. C’est à cette condition que vous pourrez en exiger beaucoup. Redonnez-leur l’initiative et la responsabilité de leur métier. C’est à cette condition que vous pourrez aussi sanctionner utilement les carences et les manquements. Redéfinissons simplement les missions des enseignants : connaître pour éduquer, vous redonnerez légitimité et respectabilité à l’école. Bien sûr, c’est là un long chemin, car on ne forme pas des hommes en deux ou trois ans. C’est plus difficile que de prendre quelques mesures spectaculaires et électoralistes. Mais la France a désormais le dos au mur : perdre son seul atout économique véritable, c’est-à-dire la qualification et la compétence de ses travailleurs, ou bien en revenir au sérieux d’un vieux mot aujourd’hui lui aussi si décrié : l’instruction.
Actions /
" Refondons l’École de la République " : un rapport inquiétant.
Le rapport « Refondons l’École de la République », qui vient de paraître, affiche dans son titre de grandes ambitions. Cependant, si l’on approuve la sévérité du constat et la volonté de lutter contre toutes les inégalités, on s’inquiète des solutions et pistes proposées, qui relèvent trop souvent du recyclage de poncifs ayant largement fait la preuve de leur inefficacité, voire de leur nocivité, et par idéologie verrouillent le débat, alors que sont écartés des éléments essentiels.
Contributions /
À propos de "premier poste".
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'article intitulé "premier poste". Mon histoire y ressemble beaucoup mais je crois qu'elle a été plus dure encore.
Presse /
Le Monde du 05-07-12 :
La session 2012 du brevet des collèges jugée trop facile par nombre d'enseignants.
Réputé pour ses communiqués rageurs, le collectif d'enseignants "Sauver les lettres" a titré, sur Internet : "DNB, c'est plié". "C'est à la première année du collège qu'il faut remonter pour saisir l'esprit du questionnaire proposé aux candidats", assure Luc Richer, membre du collectif et enseignant au collège.
Presse /
Vousnousils.fr du 20-07-12 :
"Le Brevet des collèges est devenu trop facile".
84,5% des élèves de 3e ont décroché cette année le D.N.B. (ex Brevet des collèges), soit un taux de réussite en hausse de 1,1 point. Le collectif "Sauver les lettres" dénonce cependant sa facilité, en particulier celle de l'épreuve de français. Entretien avec Luc Richer, professeur de lettres modernes au collège et membre du collectif.
Presse /
Le Monde du 05-09-12 :
Construisons une formation des maîtres de bon sens.
La façon dont furent créés ces IUFM fut à l'évidence une erreur : en donnant le pouvoir aux agrégés et aux universitaires, on confia le pilotage des IUFM à ceux qui ne connaissaient que peu de chose aux problèmes de l'enseignement primaire et qui cachèrent donc leur incompétence derrière un modèle unique d'apprentissage qui avait "l'immense" intérêt de dégager l'enseignant de ce qui est sa responsabilité première : mettre tout en œuvre pour transmettre des connaissances et former des esprits libres. L'élève, élu constructeur du savoir, effaça donc le comportement magistral, l'animateur se substitua au maître, l'occasion fit disparaître la programmation. Dans bien des IUFM, on incita les futurs maîtres à jeter par-dessus bord la grammaire de la phrase, la fixation du vocabulaire, la précision du déchiffrage des mots, le calcul mental et le respect des règles. "Accès direct et heureux à l'expertise contre le triste labeur de l'apprentissage" : tel fut le slogan de la nouvelle illusion pédagogique ; encouragée par les nébuleuses sciences de l'éducation qui trouvaient là une heureuse légitimation.
Presse /
Ufal.info du 11-09-12 :
Laïcité : Pas de sermons à l’école, davantage d’instruction, M. Peillon !
Le ministre de l’Éducation nationale veut un enseignement de la « morale laïque » à l’école publique, abordant notamment « le sens de l’existence humaine, (…) ce qui fait une vie heureuse ou une vie bonne. » Vaste programme… mais la morale ne peut ni ne doit remplacer les contenus disciplinaires diminués depuis des années.
Presse /
Télérama du 12-09-12 :
Comment sauver l'école ? Dialogue entre le ministre Vincent Peillon et le sociologue Jean-Pierre Terrail
« Refondons l'école de la République ! » Le slogan, en lettres noires, claque sur la gigantesque bâche qui recouvre les murs en travaux du ministère de l'Education nationale. A l'intérieur, le ministre Vincent Peillon, détendu, a accepté de débattre avec le sociologue de l'éducation Jean-Pierre Terrail, un esprit frondeur. Fin 2010, avec une cinquantaine de chercheurs (Groupe de recherches sur la démocratisation scolaire), ce dernier avait lancé à l'adresse de la gauche un appel « pour une grande réforme démocratique de l'école ». L'heure a sonné...
Presse /
Le Café pédagogique du 09-10-12 :
Concertation sur l’école : le compte n’y est pas !
Une référence récurrente au « changement de pédagogie » ? Ce changement est indispensable mais le propos demeure bien général. Opposer l’innovation, sans la définir aux « pédagogiques traditionnelles frontales », sans en faire l’analyse, revient à une critique formelle aussi convenue que dépassée des anciens contre les modernes. Qui s’est vraiment donné la peine de comprendre la genèse des pratiques pédagogiques et d’outiller efficacement les enseignants ?
Presse /
Vousnousils.fr du 12-10-12 :
Bruno Benoit : "en dessous de 5h d'histoire en série S, pas de discussion possible".
Sauf surprise, l'histoire-géographie redeviendra obligatoire à la rentrée 2013 en terminale S, après avoir été reléguée au rang d'option depuis un an. Un allègement du programme est prévu cette année pour les élèves de première S, qui passeront encore une épreuve transitoire en juin 2013. Entretien avec Bruno Benoit, président de l'Association des professeurs d'histoire géographie (APHG) et enseignant à Sciences Po Lyon.
Presse /
Mediapart.fr/blog du 14-10-12 :
Le rapport sur l'école bien décevant malgré de grandes ambitions.
Le rapport « Refondons l’École de la République », qui vient de paraître, affiche dans son titre de grandes ambitions. La volonté gouvernementale de redonner à l’école les moyens matériels d’accomplir sa mission exige des acteurs de l’éducation une réflexion sur la bonne utilisation de ces moyens, notent à juste titre les auteurs du rapport. Si l’on partage évidemment le constat sévère de la situation dressé par le rapport et la volonté de lutter contre toutes les inégalités, on est cependant très déçu par les solutions et pistes proposées, qui relèvent trop souvent du recyclage de poncifs ayant largement fait la preuve de leur inefficacité, voire de leur nocivité, alors que des éléments essentiels sont totalement omis.
30-06-12
Analyses /
DNB c'est plié !
Dans l'épreuve de français du D.N.B. 2012, une question en effet portait sur le style indirect libre. Pour le reste, on n'interrogeait sur aucun des points du programme de troisième. Est-ce à dire qu'on questionnait les candidats sur un extrait fantastique relevant du parcours littéraire de quatrième, et dont l'étude des indices semant le doute entre logique et surnaturel leur permettait de manifester une certaine finesse d'analyse ? Non, pas de programme de troisième, pas de programme de quatrième non plus. Les invitait-on alors à plancher sur quelque translation moderne d'une belle page médiévale, sur l'exploit d'un Perceval en quête du Graal et puisant sa force dans l'inébranlable espoir que lui donne un Chrétien de Troyes abordé en cinquième ? Pas davantage. C'est à la première année du collège qu'il faut remonter pour saisir l'esprit du questionnaire proposé cette année aux candidats. On leur demandait en effet de repérer la formule "Il était une fois" au début d'un extrait de Michel Tournier, de comprendre que cet extrait a pour décor une ancienne cour évoquant le sultanat des Mille et une Nuits, et que son intrigue comporte une épreuve (deux cuisiniers s'affrontent en concoctant tour à tour les plats d'un festin, et le meilleur des deux sera le cuisinier en titre de la cour). Nous étions donc dans la proximité du conte merveilleux et le questionnaire portait quasi intégralement sur la seule compréhension littérale du texte ; bref, à une seule question près le D.N.B. 2012 était une épreuve de sixième.
Actions /
Rentrée 2012 : pour une véritable évaluation de l'orthographe et de la grammaire.
Comme en 2000, 2004 et 2008, le collectif Sauver les lettres organise une évaluation du niveau en orthographe et en grammaire des élèves entrant en seconde en septembre 2012. Pour lui donner une valeur, il est important que le plus grand nombre possible de classes soient soumises à ce test. La durée prévue est d’une heure complète, pendant un des tout premiers cours de l’année.
Actions /
Communiqué de presse du 29 juin 2012 - Le français au brevet 2012 : niveau sixième.
Après la dernière refonte des programmes, après les diverses circulaires parues ces dernières années, où l'on a clairement insisté sur la nécessité d'une bonne maîtrise du français et donc de son enseignement, après les travaux récents des chercheurs pointant tous l'urgence d'un enseignement raisonné de la grammaire, on pouvait espérer que le sujet du D.N.B. 2012 (Diplôme National du Brevet, passé en fin de troisième du collège) eût ménagé une part consistante à la connaissance de la langue. Il n'en est rien.
Presse /
Nonfiction.fr du 25-06-12 :
Le lycée Chatel : le legs d’une réforme ambiguë.
Le nouveau gouvernement de gauche arrive alors que le lycée vit au rythme de la réforme impulsée par Luc Chatel en décembre 2009. Son objectif était de personnaliser l’enseignement, d’encourager l’innovation pédagogique au moyen d’une plus grande autonomie des établissements et enfin de faciliter les réorientations. Quel bilan en tirer ?
22-06-12
Analyses /
La nécessité d'enseigner la littérature des Lumières.
Bien qu'étant professeur de lettres, j'emprunterai mon introduction à un professeur de philosophie, Inspecteur général, Jacques Muglioni, écrivant il y a vingt ans : « [Il y a] deux conceptions de l'école. La première lui assigne pour fin d'inculquer l'amour de l'ordre, ou plutôt d'entretenir des sentiments favorables à la conservation de l'ordre existant, aux intérêts, aux privilèges, aux inégalités. A l'opposé, la seconde veut que l'on se tourne résolument vers le progrès, mouvement qui serait pure agitation sans les Lumières. Se combattaient ainsi, il y a un siècle, les tenants de l'éducation religieuse, morale, sociale, inquiète de gouverner les âmes, et d'autre part les militants de l'instruction qui, s'adressant d'abord à l'intelligence, vise à libérer le jugement. »
Presse /
Le Monde du 25-05-12 :
Vincent Peillon publie 17 études passées sous silence par son prédécesseur .
Clair avait été annoncé par Luc Chatel lors des états généraux de la sécurité à l'école en avril 2010. Il s'agissait alors de "substituer aux dispositifs existants [de l'éducation prioritaire] une nouvelle cartographie des établissements concentrant le plus de difficultés sur le front du climat et de la violence", avait déclaré le ministre. Le dispositif a été expérimenté dans 105 collèges et lycées au cours de l'année scolaire 2010-2011. C'est sur cette "année zéro" du programme que porte le rapport des inspections générales.
Presse /
Le Monde du 30-05-12 :
"La réduction du temps de travail des élèves est un formidable gâchis".
Résultat de cette mesure adoptée non seulement sans concertation mais sans réflexion : une réduction du temps de travail des élèves qui, par son ampleur et ses modalités, handicape durablement les apprentissages élémentaires. Inutile de verser des larmes de crocodile sur les élèves qui entrent en sixième sans être capables de la suivre. Nous avons organisé l'échec.
Presse /
Télérama du 02-06-12 :
Devenons-nous incultes ?
Cet optimisme pédagogique suscite inévitablement quelques sarcasmes. « On voit que Michel Serres n'enseigne pas dans nos classes, dit une enseignante du collectif Sauver les lettres. Ce qu'on trouve sur Internet, ce sont des informations, pas des connaissances. Sans le savoir de base, les élèves n'ont plus d'ordre de grandeur : il leur suffit de tomber sur une coquille de Wikipédia pour placer sans ciller Napoléon après la Première Guerre mondiale. » « Seuls les meilleurs élèves savent se servir d'Internet, confirme Agnès Joste, professeure de latin-grec au lycée Claude-Monet (Le Havre). Les autres sont submergés et incapables de faire le tri. Cette impuissance les désespère. Il n'y a pas de savoir-faire sans savoir. C'est la mémoire qui fonde la qualité du jugement. »
23-04-12
Actions /
Lettre ouverte aux candidats à la Présidence de la République française.
La réussite des jeunes passe par la maîtrise du français, qui doit être un objectif prioritaire de toute politique éducative. La pratique correcte de notre langue et la connaissance de sa littérature ne sont pas des signes de distinction mais un moyen nécessaire de l'égalité et de la liberté de penser, qu'il appartient au Président de la République d'encourager. Dans cette perspective, l'apprentissage des langues et cultures de l'antiquité gréco-latine doit être accessible dans tous les collèges et lycées et le travail accompli pour cet apprentissage doit être pris en compte au baccalauréat, quelles que soient les filières.
Presse /
Libération du 31-01-12 :
«La culture générale n'est pas un simple vernis».
La suppression de l'épreuve de culture générale à l'admission à Sciences Po Paris va dans le mauvais sens. Elle coïncide avec un rabaissement catastrophique des ambitions intellectuelles et culturelles de l'enseignement secondaire et même de la formation des maîtres. Elle entérine l'idée que procurer au plus grand nombre possible d'élèves une solide culture générale n'est plus du tout un objectif de notre système d'enseignement.
Presse /
Libération du 02-02-12 :
Eclair: le savoir-être avant le savoir tout court.
Le dispositif "Eclair" pour les établissements difficiles provoque bien des orages. Les profs du collège "Eclair" Lenain de Tillemont, à Montreuil, sont en colère: ils viennent de se voir conseiller de consacrer, à la rentrée, les deux premiers mois de l'année au comportement et au "savoir-être" des élèves plutôt qu'au programme. Les parents comprendront, a assuré l'inspecteur, ce même sera plus facile pour eux de suivre...
Presse /
Libération du 14-02-12 :
Le taylorisme entre dans l’école française.
Pendant qu’au lycée les enseignements d’exploration transversaux et l’accompagnement personnalisé promeuvent un nouveau type de professeur «multicartes», au collège, le Livret personnel de compétences (LPC) atomise les connaissances en quatre-vingt dix-huit savoir-faire parcellisés et souvent si transdisciplinaires qu’ils révèlent bien la logique du socle commun : peu y importent les contenus. Dans les documents ministériels, un «comment apprendre» désincarné vampirise le «quoi apprendre» ; puis le couple «folie de l’évaluation et phobie de la notation» achève de subordonner toute activité pédagogique à son adéquation a priori à un projet d’établissement et à sa validation a posteriori par une enquête de satisfaction auprès des élèves.
Presse /
Mezetulle du 15-02-12 :
De l'inutilité du savoir.
C’est aujourd’hui la « culture générale » qui semble totalement intempestive à l’École. La bannir des épreuves écrites des concours d’entrée aux grandes écoles n’est donc pas seulement nécessaire, c’est parfaitement naturel et souhaitable au regard de nos classes dirigeantes, parfois des media et de certains intellectuels, et évidemment de ceux qui représentent l’institution scolaire elle-même. Il est intéressant de réfléchir sur cet étrange renoncement, qui n’est pas seulement paradoxal pour l’École, mais qui est aussi révélateur d’une forme très particulière de décadence : car il ne se perçoit absolument pas comme tel !
Presse /
Libération du 10-03-12 :
Inspection mitigée pour la réforme du lycée.
Les deux grandes nouveautés de la réforme étaient l’introduction de deux heures d’«accompagnement personnalisé» par semaine et la liberté laissée aux proviseurs d’affecter 25% des heures de cours d’une classe sur l’année. Là encore, le bilan est mitigé. Chaque établissement fait un peu ce qu’il veut - entraînement à la prise de notes, soutien en petits groupes, travail interdisciplinaire, etc. - et il en ressort une certaine confusion.
Presse /
Le Monde du 20-03-12 :
Le socle : ce "chemin de croix" qui sacrifie l'école.
Le socle a pourtant déjà sévi au primaire où les grilles ont pris la place des notes, et donc de l'habitude du résultat ; il y a un moment, cependant où une réponse (opération, conjugaison) est vraie ou fausse, mais peu importe le résultat tant que la compétence est en marche... Attendons que les futurs adultes, confrontés au monde peu tendre du travail, payent au prix cher leurs erreurs... La relativité s'est installée ; et avec elle les doutes des parents. Beaucoup de leurs enfants arrivent en 6ème sans encombre, mais sans réelle maîtrise "du lire, écrire, compter", vivent un passage bien douloureux.
Presse /
Laviemoderne.net du 21-03-12 :
Comment j'ai pourri le web.
Petite expérience amusante sur l'usage du numérique en lettres. [...] Sur 65 élèves de Première, 51 élèves - soit plus des trois-quart - ont recopié à des degrés divers ce qu’ils trouvaient sur internet, sans recouper ou vérifier les informations ou réfléchir un tant soit peu aux éléments d’analyses trouvés, croyaient-ils, au hasard du net.
Presse /
Le Figaro du 13-04-12 :
Les babouins capables de lire.
«Le singe fait comme l'homme un vrai traitement orthographique, il apprend des groupes de lettres» ajoute Johannes Ziegler. «Ils montrent eux aussi que le cerveau ne fait pas de lecture globale mais décompose le mot en des centaines d'unités plus petites que le mot». Une forme d'apprentissage qui est donc partagée par différentes espèces et nouvelle reconnaissance de la méthode syllabique par rapport à la méthode globale pour l'apprentissage de la lecture!
Presse /
Télérama du 18-04-12 :
Dossier - Où va l'école républicaine ?
"On ne dégraisse plus le Mammouth, on attaque l'os", s'insurgent les enseignants. Avec des effectifs toujours réduits et un modèle éducatif tourné vers la compétitivité économique, les valeurs de l'école républicaine sont en danger. Un candidat prêt à s'y coller ?
24-01-12
Analyses /
Après l'élève au centre, le vent au milieu.
Enseigner est devenu impossible mais ce n'est pas encore tout à fait suffisamment impossible : ceux qui chargent notre barque devraient songer à rajouter encore quelques réunions et astreintes supplémentaire à la liste déjà un peu fournie des réunions et activités diverses hélas souvent débilitantes et improductives, qui empêchent littéralement d'enseigner... Enseigner c'est en effet instruire les élèves et donc préparer des cours, corriger des copies, et (ceci n'est pas négligeable) reconstituer ses forces psychiques après une dépense nerveuse et une tension émotionnelle dont chacun s'accorde à reconnaître qu'elle n'est pas minime dans ce métier. Avoir le temps de respirer, c'est aussi avoir un cours qui respire. Actuellement le professeur n'a plus le droit de respirer.
Presse /
Le Monde du 13-12-11 :
Dissimulées ou retardées, les données sur l’école sont jugées peu fiables.
Deux nouvelles enquêtes, l'une comparant le niveau de maîtrise de la langue entre 2003 et de 2009, l'autre entre 1997 et 2007, montrent que les lacunes des plus faibles se sont aggravées. Mais ces deux travaux attendaient dans les tiroirs du ministère de l'éducation depuis le mois de juin. C'est l'Insee qui, le 16 novembre, les a divulgués dans son Portrait social. Le jour de la parution de l'ouvrage, les statisticiens de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) ont été priés de ne pas commenter ces résultats qui ne suivaient pas la "bonne" courbe.
Presse /
Suivez-Moix du 15-12-11 :
Sciences-Pol Pot.
L’IEP ne fait qu’entériner, sous forme élégante de “discrimination positive” (discrimination positive qui est le contraire de la personnalité, le déni de l’originalité, l’abandon de toute forme de singularité) la démission absolue de l’école laïque et républicaine. Elle formait hier des élites, laissant maints cancres sur les bords du chemin (parmi lesquels maints cancres bourgeois) ; elle formera aujourd’hui tout le monde, puisqu’il n’y aura plus de bons et de mauvais étudiants, mais seulement des étudiants différents, de personnalités disjointes, d’originalités incompatibles. L’école n’est précisément pas là, ni l’IEP, pour former des tempéraments ni repérer des personnalités, des individualités, autant d’atouts qui viennent, normalement, s’ajouter à la violence obligée qu’est le passage d’un concours, à la difficulté que représente une épreuve d’examen. Les grandes gueules l’emporteront sur les grosses têtes ; et ce n’est pas normal – car la vocation des établissements scolaires n’est pas d’auréoler les ténors, mais d’affermir les esprits.
Presse /
Vousnousils du 21-12-11 :
Education: faible succès des expérimentations pédagogiques selon le HCE.
Il en donne les raisons: "charge du travail d'écriture et d'évaluation, investissement considérable dans la constitution d'un nouveau matériel pédagogique et évaluatif (...) mais aussi instabilité liée à l'absence de pérennité des moyens, au changement de personnel enseignant et de direction" ou encore "échanges trop rares avec d'autres équipes".
Presse /
Vousnousils du 22-12-11 :
Éducation : neuf notes d'information en une semaine.
La semaine dernière, une polémique avait éclaté sur la communication du ministère. L'Association des journalistes éducation (Ajé) avait « regretté » dans un communiqué « la non publication de travaux d'inspection » et de « notes statistiques », qui prive, en particulier les journalistes, de « précieux outils de travail ».
Presse /
Le Point du 26-12-11 :
Pierre Nora : "Le travail intellectuel est un service public" .
Notre société hyperdémocratique peut-elle tolérer l'existence d'une aristocratie du savoir ?
Elle ne la tolère pas et pourtant j'ai la faiblesse de croire qu'elle en a toujours besoin. Parce que la transmission, le lien avec le passé sont indispensables à notre survie. Et notre passé, c'est une littérature, une histoire et une langue, cet ensemble dit des "humanités". Dans ce mot, qui sent aujourd'hui le fagot, il y avait dans ma jeunesse une espèce d'éros.
Presse /
Le Monde.fr du 04-01-12 :
Education nationale : le gouvernement compte renforcer le pouvoir des recteurs.
Le décret précise que les recteurs pourront désormais "définir l'organisation fonctionnelle et territoriale de l'académie, afin de l'adapter aux caractéristiques locales", et disposeront dans l'académie "de l'ensemble des compétences relatives au contenu et à l'organisation de l'action éducatrice ainsi qu'à la gestion des personnels et au suivi du fonctionnement des établissements qui y concourent".
Presse /
L'école démocratique du 06-01-12 :
La taille des classes est bel et bien un facteur de réussite !
L’étude la plus célèbre et de loin la plus sérieuse est la recherche expérimentale américaine STAR (Student/teacher achievement ratio). Entre 1985 et 1990, un peu moins de 8000 élèves ont été répartis pendant 5 ans, pour moitié dans des classes de 13 à 17 élèves et pour moitié dans des classes de 22 à 26 élèves [1]. Les cinq années couvraient le « Kindergarten » (notre dernière année maternelle) et les quatre premières primaires. Ensuite les élèves furent à nouveau mélangés et l’on a pu suivre leurs performances pendant toute leur scolarité, jusqu’à l’entrée dans l’enseignement supérieur.
Presse /
L'Humanité du 13-01-12 :
Jean-Yves Rochex « Les inégalités scolaires se construisent aussi dans la classe ».
Ce glissement de l’activité intellectuelle vers des activités à faible enjeu cognitif nuit en priorité à ceux qui n’ont pas d’autres endroits d’apprentissage que l’école. Autre évolution notable?: le souci de faciliter la tâche aux élèves, de la rendre plus attractive, de s’inspirer de situations de la vie quotidienne, qui peut conduire à rabattre le travail et le langage propres à l’étude sur ceux de l’expérience ordinaire. De même peut-on observer l’importance des usages peu exigeants du langage, restreints à la communication ordinaire dans la classe ou à des fonctions de restitution et de réponse à des questions fermées, au détriment de sa fonction d’élaboration et des exigences d’écriture longue. Ce sont ceux qui sont le moins entraînés et disposés à écrire et à user du langage d’élaboration à qui l’on demande le moins de le faire?! Encore une fois, plutôt que de s’affronter à ce qui fait difficulté, on propose des tâches avec un enjeu intellectuel réduit.
Presse /
L'Humanité du 16-01-12 :
Éducation : retour sur cinq ans de casse.
Lutte contre l’échec scolaire. «Je prends un engagement devant vous : nous allons diviser par trois, d’ici à la fin de la mandature, le taux d’échec scolaire à la fin du CM2», avait promis Nicolas Sarkozy. Passer de 15% à 5% ? La bonne blague. Les tests nationaux de janvier 2011 montrent que 30% des élèves de CM2 continuent d’avoir des acquis « fragiles » ou « insuffisants » en mathématiques et 26% en français.
Presse /
Le Monde du 20-01-12 :
Ne bradons pas les diplômes de la licence !
Après avoir donné aux universités un plan réussite en licence (PRL) qui prévoyait l'injection dans le premier cycle de moyens financiers pour, en effet, permettre au plus grand nombre d'obtenir leur licence, le ministère a décidé d'y mettre un terme sans prendre le risque de se fâcher avec l'UNEF, et a trouvé un moyen simple de ne pas afficher en fin de mandat un résultat trop mauvais à l'électorat français, si chatouilleux parfois : "Ne surélevez pas le pont, faites baisser la rivière !"
07-12-11
Analyses /
2001-2011 : réflexions sur les programmes de français au lycée. (L’École des lettres)
La conception et l’écriture d’un programme d’enseignement constituent à coup sûr un exercice difficile : il faut du talent pour en présenter un nouveau, cautionné et promu par l’institution, sans désavouer l’ancien, qui fut prescrit quelques années plus tôt… De nos jours, les auteurs voudraient donner l’impression qu’ils bâtissent à chaux et à sable quand ils ne font que planter les décors éphémères du théâtre pédagogique. D’où ces textes, si habilement composés et argumentés qu’ils paraissent devoir échapper à toute contestation, d’autant que leur publication au BO les rend aussitôt sacrés. Pourtant, une question simple se pose : le nouveau programme corrige-t-il les défauts du précédent et est-il plus adapté aux conditions réelles d’enseignement ?
Analyses /
30 propositions destinées à achever l’école de la République. (Ufal)
« En base annuelle, les temps de travail des enseignants est : pour les agrégés, de 38 heures 38, pour les certifiés de lycées de 39 heures 30, pour les PLP de 38 heures 18. Selon une étude comparative élaborée par le ministère de l’Éducation nationale en mars 1998, le nombre d’heures dues par les enseignants français se situerait dans la moyenne européenne. » (Source : rapport du Sénat, 29 avril 1999). La conséquence est simple : surcharger de travaux périphériques les enseignants va peser sur la qualité de l’enseignement.
Communiqué /
Romilly.com
Et voici qu'en lieu et place d'une politique volontariste de développement du latin et du grec, le ministère, dans un document de style marchand et aux relents managériaux, propose, « pour valoriser les initiatives pédagogiques innovantes en langues et cultures de l'Antiquité », un « prix Jacqueline de Romilly » où la « maîtrise de la langue ancienne » n'occupe que 10% d'un « projet » ou d'un « outil pédagogique inventif », à égalité avec des « compétences sociales ou civiques », l'ensemble passant par la mention d'« outils produits » et d'« effets obtenus » par une « pédagogie innovante », dans un contexte de « plus-value de l'action » (sic). Les prix à décerner ne sont pas des voyages en Grèce ou à Rome, mais des « tablettes », des « ressources numériques », ou « des vidéos ».
Presse /
Libération du 23-11-11 :
Les profs du primaire ne veulent pas de contractuels.
Jusqu'à présent, en cas d'absence d'un professeur des écoles (malade, en formation, en congé maternité, muté, en disponibilité...), les académies puisaient dans un double vivier : celui des titulaires remplaçants (apellés «brigades» ou «ZIL», pour Zone d'intervention localisée, selon la durée et la zone de remplacement), et celui de la liste complémentaire du concours de professeur des écoles, sorte de liste d'attente des lauréats.
Presse /
Marianne2.fr du 26-11-11 :
Comment 5 ans de sarkozysme ont massacré le réseau culturel français.
Jusqu'ici l'un des plus puissants au monde, le réseau culturel français est partout en charpie. Coupes budgétaires drastiques, mise en place chaotique du nouvel Institut français sur fond de guéguerres sarkozystes, l'avenir paraît bien sombre pour notre rayonnement international.
15-11-11
Analyses /
L’Avenir des Langues Anciennes.
Quoiqu’il s’en défende, le propos de l’auteur est fondamentalement polémique. S’il reprend le titre de l’ouvrage de Pierre Judet de La Combe et Heinz Wismann, c’est parce qu’il veut régler avec eux des comptes philosophiques, comme l’annonce la double épigraphe jungienne. Sous cette invocation sont posées les bases d’un débat entre deux attitudes intellectuelles bien reconnaissables : l’une est accusée de surestimer la place de la conscience, émettrice de concepts et de règles ; l’autre entend réhabiliter celle de la nature dans l’activité de l’esprit, particulièrement en pédagogie, laquelle doit donc selon l’auteur privilégier la psychologie sur l’aspect théorique de la discipline.
Presse /
La Gazette.fr du 10-11-11 :
Les députés adoptent un budget de l’Education raboté de 20 millions d’euros.
Les crédits destinés aux bourses de collèges et de lycées seront réduits de 11 millions d’euros, en raison de leur sous-utilisation et du nombre d’élèves à la rentrée 2011, et de 2 millions d’euros les crédits pour les fonds sociaux. La subvention des opérateurs de l’Enseignement scolaire pour charges de service public sera diminuée de 6 millions d’euros et les crédits de l’Enseignement technique agricole baissés d’un million d’euros.
17-10-11
Analyses /
Pauvre Poucette.
" Ils peuvent manipuler plusieurs informations à la fois " nous dit Michel Serres. Soyons clair, le multitasking n'existe pas. Il est antinomique de notre fonctionnement cérébral. Placé en demeure de faire plusieurs choses à la fois, le cerveau se contente de passer d’une activité à l’autre, séquentiellement. Chaque transition coûte des erreurs et du temps. Par ailleurs, une bonne partie des ressources cognitives est alors happée par la gestion du processus de multitasking (il faut garder les infos en mémoire, arbitrer entre les tâches, ramener les données pertinentes en mémoire de travail, etc.). Il n'est dès lors pas étonnant que les mécanismes d’apprentissage et de mémorisation soient altérés, au niveau neuronal le plus basique, lorsqu’un sujet doit jongler entre deux tâches. Au plan comportemental, nos brillants " multitaskeurs " développent à long terme de sérieux troubles de l’attention, une grande distractibilité et, c'est plus inattendu, une moindre capacité à administrer de concert plusieurs tâches cognitives.
Analyses /
"L'Estrade" n°12, septembre 2007.
Editorial - Les enseignants, la Région et la formation tout au long de la vie - A propos du rapport du HCE sur l’école primaire - Perles du passé - L’enseignement mis à mort d' A. Barrot.
Presse /
Le Monde du 03-09-11 :
Contre l'idéologie de la compétence, l'éducation doit apprendre à penser.
Ce jeu entre contraintes et ressources relève d'un travail pédagogique irréductible à l'accumulation de savoir-faire et à la pratique d'exercices mécaniques. Il renvoie à la capacité à inventer des situations génératrices de sens, qui articulent étroitement découverte et formalisation. Or, nous nous éloignons aujourd'hui à grands pas de cela avec des livrets de compétences qui juxtaposent des compétences aussi différentes que "savoir faire preuve de créativité" et "savoir attacher une pièce jointe à un courriel".
Que peut bien signifier alors "l'élève a 60 % des compétences requises" ? La notion de compétence renvoie tantôt à des savoirs techniques reproductibles, tantôt à des capacités invérifiables dont personne ne cherche à savoir comment elles se forment. Ces référentiels atomisent la notion même de culture et font perdre de vue la formation à la capacité de penser.
Presse /
Le Monde.fr du 20-09-11 :
La réforme Chatel des lycées est injuste et élitiste.
Les différentiels en termes d'offre de formation (plus ou moins une heure de mathématiques par exemple par élève d'un établissement à l'autre) commencent à apparaître en Seconde comme le montre notre enquête. Cette situation risque certainement de s'aggraver encore (nous avons relancé une enquête sur notre site) à partir de la rentrée 2011, avec la nouvelle classe de Première qui propose elle aussi des aménagements d'horaires différents d'un établissement à l'autre. Sur une scolarité entière (Seconde, Première, Terminale), un différentiel de deux à trois heures de mathématiques sera par exemple possible pour un élève d'une série S (il sera possible de la même manière en lettres) selon l'établissement qui l'accueillera. On peut désormais affirmer que cette réforme a pour conséquence immédiate l'émergence d'un lycée français à deux vitesses.
Presse /
L'Humanité du 28-09-11 :
Christian Laval : "l’école est au centre des nouvelles luttes des classes".
Pour ce qui est de l’UMP, rien ne freine plus la droite dans son projet de construction de l’école la plus purement capitaliste qui soit. Il s’agit de façon très ouverte de mettre en place une école concurrentielle, fonctionnant pour l’élite, et qui vise à faire de chaque établissement une petite entreprise avec à sa tête un "patron" qui aura tout pouvoir sur les enseignants. C’est en somme un programme à la fois néolibéral et néoconservateur des plus radicaux. Pour ce qui est du programme des socialistes, ce qui est frappant, c’est sa pauvreté. Il donne l’impression d’une simple répétition d’orientations très anciennes tirées des rapports des années 70 ou 80. C'est un programme, si on peut l'appeler ainsi, qui ne parvient pas à saisir le contexte nouveau dans lequel nous sommes. Les socialistes se sont interdit de comprendre depuis trente ans que l’école était soumise de plus en plus à une norme néolibérale. Lorsqu’ils promeuvent l’autonomie des établissements, ils ne semblent pas du tout comprendre que cette autonomie peut être prise dans des sens très différents et que, dans le contexte actuel de concurrence entre établissements, elle peut avoir des effets extrêmement négatifs sur l’objectif officiel que se donne le programme de lutte contre les inégalités. Il y a là une méconnaissance, volontaire ou non, du nouveau paradigme mondial de l’éducation.
29-08-11
Analyses /
"L'Estrade" n°13, janvier 2008.
Sommaire : Editorial - Apprendre à lire - Maternelle et lecture - A propos du SNUipp - Sur un texte de Dehaene - Enseignement professionnel - Service minimum - Alléger le cartable - L’école mise en pièce - Informatique et orthographe.
Presse /
Télérama du 24-08-11 :
Malaise dans l'école : la bataille du primaire.
Des instituteurs qui refusent d'appliquer les nouveaux programmes. D'autres qui rendent leurs palmes académiques. Des parents qui occupent des écoles pour protester contre les fermetures de classes. L'école primaire, d'ordinaire la « grande muette » de l'Education nationale, crie au secours. Le malaise est plus ancien qu'il n'y paraît. En opérant des coupes claires (près de 9 000 postes en moins en 2011, 16 000 prévus en 2012), le gouvernement donne l'impression de tirer sur une ambulance. En 2007, dans son bilan annuel, le Haut Conseil de l'éducation révélait que « chaque année, quatre écoliers sur dix, soit environ 300 000 élèves, sortent de CM2 avec de graves lacunes ». Pire, les élèves en difficulté en CP le restent tout au long de leur scolarité.
14-06-11
Analyses /
TV lobotomie de Michel Desmurget.
Ce livre, écrit par un chercheur en neurosciences, malgré son titre aguicheur laissant présager le pire, s’appuie sur des références (1193 références dont des livres grand public ne traitant pas directement du sujet, des articles de journaux à grand tirage, d’hebdomadaires, mais avec surtout des références d’articles de revues spécialisées pour chercheurs en neurosciences et médecins). Le style est alerte, acerbe. Le discours est très clair, soutenu par un plan rigoureux.
Analyses /
Apprendre à lire : l’enjeu de la syllabique, de Janine Reichstadt. (democratisation-scolaire.fr)
On a voulu réduire la syllabique à l’inculcation d’automatismes détournée du souci de la compréhension et du sens culturel de la lecture. L’auteure montre pourquoi il n’en est rien, en développant les raisons pour lesquelles il n’est pas possible de séparer la compréhension et le déchiffrage, qui en est la voie d’accès absolument incontournable : seule la lecture précise des mots, de la ponctuation, et de tout ce qui organise l’écrit, permet au lecteur de savoir ce qu’il comprend ou pas d’un texte.
Contributions /
Suites de la bourde du jury à l’agrégation d’histoire. (SLU)
Les étudiants agrégatifs et les enseignants-chercheurs en histoire sont heureux de vous annoncer que Catherine Vincent, Professeur à l’Université de Nanterre et démissionnaire du jury d’agrégation d’histoire le 30 mai 2011 pour avoir donné à l’épreuve de commentaire un pastiche de document médiéval présenté comme authentique, a été triomphalement élue présidente de la Société d’histoire religieuse de la France par le Conseil d’Administration le 31 mai.
24-05-11
Analyses /
Les effectifs d'élèves étudiant le latin et le grec au collège et au lycée.
Le résultat a dû combler les espérances officielles : les lycées ont enregistré une baisse de 3 000 élèves latinistes et hellénistes entre les rentrées 2009 et 2010, alors qu’une augmentation de 8 000 élèves avait été constatée entre 2005 et 2009. Le phénomène promet d'être indéfiniment productif, jusqu'à l'extinction totale : ce tarissement artificiel, provoqué par la réforme, sert maintenant d'argument spécieux pour de nouvelles fermetures, et la seconde langue, en effectif, de l'enseignement français (un élève sur cinq étudie une langue ancienne) est dorénavant proclamée « rare », l'idéologie prenant le pas sur la réalité.
Analyses /
Apprendre à "lire" : un point de vue vygotskien. (skholè)
Ainsi l’aspect « mécanique » et formel le l’enseignement scolaire, et la relative « passivité » ou hétéronomie de sa réception, s’expliquent et se justifient par le fait qu’il s’agit de s’adresser à ces fonctions supérieures encore immatures et de forcer pour ainsi dire leur développement, ce qui ne peut se faire que par un certain exercice formel assisté, dont la nature ne doit pas être confondue avec celle d’un quelconque « dressage ». Vygotski montre au contraire ce qui distingue dressage et apprentissage : ce que vise et produit le premier, c’est une imitation servile ; ce que vise et produit le second, c’est un accroissement des pouvoirs cognitifs, par leur plus grande maîtrise réfléchie. Or il s’agit là d’un processus qui, en raison de sa non-spontanéité, doit passer par certains mécanismes d’habituation.
Analyses /
"L'Estrade" n°15, avril 2008.
Sommaire : bac Mc Donald's, ça y est ! - rapport Attali - texte de la conférence du 16-2-2008 - rapport Pochard - note2be - l’affaire Berlaimont - pédagogie émotionnelle - l’enseignant, la retraite et le Recteur - nouveaux programmes.
Presse /
Le Figaro du 09-03-11 :
Réapprendre les bases de l'écriture aux collégiens.
Dans les copies de 3e, les phrases, extraites de Maupassant, ressemblent à celles-ci: «Puis je me chouche et jatent comme on atendrai le bouro» ou «j'attend le sommeille comme on n'attenderé le douraut». Mots disparus corps et biens, sons retranscrits de façon totalement aléatoire… ces élèves n'ont tout simplement pas compris le fonctionnement du code alphabétique et le principe de la correspondance entre les sons et les signes. Ce sont 30% de ses élèves qui écrivent ainsi.
Presse /
Le Monde du 30-03-11 :
"Nous, princesses de Clèves" : la princesse de Clèves, héroïne des cités.
Cela aurait pu être un documentaire social de plus, un film sur l'école comme la France les aime tant. Tourné au lycée Diderot, dans les quartiers nord de Marseille, Nous, princesses de Clèves scelle la rencontre entre la culture classique et la culture des cités autour du roman qui lui donne son titre.
Presse /
Rue89 du 25-04-11 :
Le français, grand perdant de 2012, redoute Danièle Sallenave.
« Une langue pure et compréhensible par tous, c'est un devoir démocratique », dit-elle lors de l'entretien qu'elle nous a accordé. Elle appelle les Académiciens à ne pas se cantonner à leur dictionnaire et à aller « sur le terrain ».
Presse /
Télérama du 28-04-11 :
Grammaire amère.
Un discours grammaticalement correct est-il forcément « amphigourique », comme l'affirme Luc Chatel, qui défend la syntaxe familière de Nicolas Sarkozy ? C'est oublier qu'en l'absence d'une langue complexe et articulée seuls subsistent les slogans et les clichés – bref, le degré zéro de la pensée... – et que prospèrent les ghettos linguistiques : « Je me comprends », répliquent les jeunes gens pris en flagrant délit de charabia, sans songer que l'enjeu de l'intégration sociale comme de l'échange intellectuel est justement de se faire comprendre.
21-03-11
Analyses /
Les effectifs d'élèves étudiant le latin et le grec au collège et au lycée.
Le résultat a dû combler les espérances officielles : les lycées ont enregistré une baisse de 3 000 élèves latinistes et hellénistes entre les rentrées 2009 et 2010, alors qu’une augmentation de 8 000 élèves avait été constatée entre 2005 et 2009. Le phénomène promet d'être indéfiniment productif, jusqu'à l'extinction totale : ce tarissement artificiel, provoqué par la réforme, sert maintenant d'argument spécieux pour de nouvelles fermetures, et la seconde langue, en effectif, de l'enseignement français (un élève sur cinq étudie une langue ancienne) est dorénavant proclamée « rare », l'idéologie prenant le pas sur la réalité.
Analyses /
"L'Estrade" n°16, septembre 2008.
Sommaire : Des robots... - Redoublements... - Libéralisme et syndicalisme d’appareil - Réforme du lycée - « aucoeurdesécoles.com » - Cultures régionales - Berlaimont.
Communiqué /
L'avenir du latin et du grec : il faut joindre le geste à la parole !
Aujourd’hui, la mise en place de la réforme du lycée à la rentrée 2010, par sa complexité et son opacité, cause encore une évaporation subreptice d’élèves qui souhaitaient suivre ces enseignements, et la rage d’économies qui préside à la préparation de la rentrée 2011 fait des ravages : tous les prétextes, variant d'une académie à l'autre, sont invoqués pour supprimer des sections. Déjà, et selon les chiffres du ministère lui-même, les lycées ont enregistré une baisse de 3 000 élèves latinistes et hellénistes entre les rentrées 2009 et 2010, alors qu’une augmentation de 8 000 élèves avait été constatée entre 2005 et 2009.
Pétition /
Non à la fermeture des préparations aux Capes et à l'agrégation à Bordeaux 3 !
Les raisons que vous alléguez sont celles d'une "restriction budgétaire" ; pourtant, vous projetez de créer dans le même temps cinq nouvelles licences, intitulées "Licence Culture humaniste et scientifique", "Licence design", "Licence danse", "Licence création et écriture", "Licence Chanson française". Or, le coût de chacune de ces nouvelles licences est si élevé que même en additionnant les coûts des quatre préparations aux concours qui vont être supprimées à la rentrée 2011, le coût total d'une seule de ces licences n'est pas atteint.
Presse /
Le Figaro du 16-03-11 :
La difficile entrée en vigueur de la réforme du lycée.
Les enseignants sont «fortement déstabilisés» par l'absence de contenus prédéfinis. Les élèves eux-mêmes ressentent cette déstabilisation: «Les profs sont un peu perdus», «Nous sommes la génération crash-test».
Presse /
Mediapart du 17-03-11 :
Faudra-t-il se résoudre à dire adieu à l'Ecole et à l'instruction pour tous ?
Il y a eu les grandes grèves de 2003. La défaite qui s'en est suivie fut une lente, mais certaine, forme de descente aux enfers. Elle a atomisé les professeurs et l'Etat, avide de désengagement, a retiré ses billes. La Seine-Saint-Denis et, plus généralement, les villes et les quartiers populaires peuvent crever. Le consensus capitalo-parlementaire national n'a pas d'yeux pour eux.
13-03-11
Analyses /
Enseigner la littérature, mission impossible ?
L’approche technique, ou plutôt techniciste, qui a trop longtemps été celle des programmes de lycée, a fait paradoxalement perdre de vue la dimension artistique de la littérature. À propos de la linguistique, dont personne à SLL ne conteste évidemment l’intérêt, toute une génération de professeurs, d’inspecteurs et de didacticiens du français s'est enfermée dans une illusion de scientificité acquise en fac dans les années 60-70, et (comme en Histoire avec les Annales, ou en Mathématiques avec la théorie des ensembles et Bourbaki) a cru qu'on pouvait impunément importer dans le secondaire des sciences et des méthodes qui présupposaient des cadres acquis (grammaire « traditionnelle », orthographe, histoire littéraire… ), dont on s'est désormais dispensé, avec les résultats que l’on constate : le malaise dans l’enseignement de la littérature, du côté des étudiants comme de celui des professeurs…
Analyses /
La deuxième mastérisation : communiqué de Reconstruire l’Ecole. (RE)
Dès le mois de juin 2008, alors que la « mastérisation » n’était qu’un projet et que nul ne pouvait prévoir le mouvement universitaire du printemps 2009, l’Association Reconstruire l’École avait signalé dans un rapport remis au Ministère que ce dispositif n’était pas viable. Preuve en est faite puisque de Nicolas Sarkozy à Gilles Baillat, président de la CDIUFM, et de Luc Chatel à Alain Boissinot, recteur de Versailles, tout le monde s’accorde à vouloir « réformer la réforme » : les masters d’enseignement, que les universités ont été contraintes de mettre en place malgré elles, n’auront pas tenu plus d’un an.
Analyses /
L'Estrade - publiée par l’ADER.
En septembre 2010, l'ADER, Association de Défense de l’Ecole Républicaine, a rejoint le collectif Sauver les lettres. Nous mettrons en ligne progressivement sur cette page l'ensemble des dix-sept numéros de la revue "L'Estrade", publiés entre avril 2004 et janvier 2009, en commençant par le plus récent.
Contributions /
Académie de Nantes : Monsieur le Recteur, encore un effort !
"En rétablissant le latin au lycée Europe-Schuman, le recteur a compris l'enjeu que cela représentait pour l'enseignement public, dans une commune où l'enseignement privé confessionnel est majoritaire." Il n'en reste pas moins que le tiers des lycées publics de l'académie voient leurs sections de latin toujours fermées par le rectorat : « A la rentrée 2011, 31 lycées publics de l'académie de Nantes proposeront l'option facultative de latin, contre 46 cette année. »
Presse /
L'Humanité du 17-02-11 :
La filière technologique sabordée .
Le ministère veut remanier de fond en comble cette filière. Fini le fort marquage technologique. Fini les travaux pratiques sur systèmes professionnels, pourtant le principal facteur de réussite des élèves. Fini la diversité des options?: des formations telles que bois, génie des matériaux, optique et d’autres vont tout simplement disparaître.
Presse /
Le Monde du 05-03-11 :
Eduquer au XXIe siècle.
Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c'est fait. Avec l'accès aux personnes, par le téléphone cellulaire, avec l'accès en tous lieux, par le GPS, l'accès au savoir est désormais ouvert. D'une certaine manière, il est toujours et partout déjà transmis.
25-01-11
Actions /
Le rouleau compresseur des « compétences » dans l’éducation.
La pédagogie qu’on nous impose se veut exercice de développement d’armes pour la vie et le sens de l’humain à éduquer tend à devenir celui d’un homme sans qualités sur lequel l’éducateur est convié à coller des « compétences clés » pour une réussite dans la vie essentiellement définie par le critère de l’employabilité. Dans cette « nouvelle » école, on n’enseigne plus à l’être humain pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il vaut. La connaissance n’a de valeur que si elle répond aux besoins du marché, si on peut lui accorder une valeur marchande.
Actions /
Lettre de démission.
J'aime mon métier par-dessus tout mais il ne m'est plus possible, dans ces conditions, de continuer de l'exercer et j'ai perdu tout espoir que cela ne change. C'est pourquoi, Monsieur le Proviseur, j'ai l'immense regret de vous présenter ma démission.
08-01-11
Communiqué /
Hommage à Jacqueline de Romilly.
Le collectif Sauver les Lettres a été profondément attristé par la mort de l’helléniste Jacqueline de Romilly : nous avons en effet admiré et partagé son engagement pour l’enseignement des langues anciennes et nous continuerons à le faire. Les réactions du Président de la République, du Ministre de la Culture et du Ministre de l’Éducation Nationale rendent hommage à cette grande dame et à son combat.
Presse /
Rue89 du 15-12-10 :
Des militaires pour former les profs stagiaires.
Un collègue a posé la question suivante : « Tout ce que vous nous dites est certes intéressant et je suis d'accord qu'en tant que fonctionnaire, nous nous devons de connaître le fonctionnement de notre institution mais qu'en est-il de notre droit à la formation disciplinaire ? Nous n'avons encore eu à ce jour aucune formation ! »
Presse /
Le Monde du 19-12-10 :
Défense de l'art pour tous.
L'effet réel de ce micmac pour chacun serait de créer une culture à deux vitesses : que les riches retrouvent leurs aises à l'Opéra et dans les lieux privilégiés, et qu'on organise partout des stages et des festivals de hip-hop et de slam et des défilés de géants. Les artistes eux, créateurs ou interprètes, et leurs amis animateurs, techniciens, sont bons pour la poubelle de l'Histoire, avec André Malraux par-dessus, malgré l'hommage hypocrite à lui rendu.
Presse /
Politique.net du 20-12-10 :
Education : le Sénat retire 4 millions d'euros au public pour financer 250 postes de profs dans le privé.
Tandis que le ministère de l’Éducation nationale compte faire des économies en 2011, en supprimant 16 000 postes, le sénateur UMP de Haute-Savoie, Jean-Claude Carle, a trouvé un moyen de faire un beau cadeau à l’enseignement privé sous contrat catholique. Le 17 décembre dernier, lors du vote du budget de la mission enseignement scolaire, il est parvenu à faire adopter un amendement assurant l’ouverture de 250 nouveaux postes pour l’année à venir, correspondant à 4 millions d’euros.
Presse /
France Info du 20-12-10 :
2010 : le bilan de Luc Chatel.
Cette semaine dans Mode de vie éducation, bilan de l’année. Aujourd’hui côté enseignement scolaire. Et comme point de départ, l’étude de référence sur l’acquis des savoirs, l’étude Pisa 2009 qui juge et analyse l’acquis des savoirs dans une trentaine de pays. Un bilan peu flatteur pour la France.
Presse /
ActuaLitté.com du 21-12-10 :
Jacqueline de Romilly : la grande émotion de Luc Chatel.
Depuis l’arrivée de l’UMP au pouvoir, le programme éducatif mis en place n’a pas vraiment fait montre d’une réelle volonté de casser le cours des choses. Depuis déjà plusieurs décennies, l’enseignement du latin patine quand celui du grec disparaît tout simplement de nos collèges.
Presse /
Le Monde du 22-12-10 :
Perçu comme plus éprouvant, l'enseignement suscite moins de vocations.
Dans certaines disciplines de l'enseignement secondaire, cette baisse des candidatures est tellement marquée qu'elle pose le problème de la sélectivité des concours. C'est en mathématiques que le phénomène est le plus aigu, avec 1303 candidats pour 950 postes, soit environ 1,4 candidat par poste contre 3,3 lors de la session précédente. En lettres, avec 1 491 candidats pour 800 postes, le taux n'est plus que de 1,9 candidat par poste, contre 3,7 précédemment. En anglais, le taux est tombé à 2 candidats pour un poste, contre 3,3 à la dernière session.
Presse /
Rue89 du 29-12-10 :
Disparition de Romilly : tous les hellénistes n'ont pas 97 ans !
Les médias seraient-ils donc devenus schizophrènes d'élever un dernier baroud d'honneur à Jacqueline de Romilly tandis qu'ils laissent enterrer le grec, et le latin à court terme, sans un bruit ? [...] On m'objectera que le latin et le grec sont « out », « has been » et qu'ils n'intéressent plus les élèves : c'est faux. Que répondre face au désarroi des élèves qui voulaient faire du grec et qui viennent vous dire : « Madame, qu'est-ce qu'on va devenir, s'il n'y a plus de grec ? C'est ma passion… » Voilà peut-être le plus bel hommage rendu à madame de Romilly, dans la bouche d'un élève de seconde.
Presse /
Le Monde du 29-12-10 :
L'école et le collège, principales victimes des réductions de postes.
L'école primaire à laquelle la France consacre déjà 15 % de moins que la moyenne des pays de l'OCDE va voir diminuer encore un peu la scolarisation des moins de 3 ans, une partie des enseignants qui travaillaient sur les réseaux d'aide va être rapatriée dans les classes ainsi que tous les enseignants de langues vivantes.
Suite (2008-2010)