- Colloque prévu en 2002 / 2003 (sur le même sujet).
Depuis deux ou trois décennies, les autorités de l'Education nationale font
disparaître de l'école l'enseignement des humanités, des lettres, de la
littérature, de toutes ces disciplines (langues anciennes, langues
vivantes, littérature, histoire, philosophie, langue française) qui, depuis
plusieurs siècles (la Renaissance ?), contribuent à former en Europe des
hommes et à leur apprendre ce qu'est l'humanité dont ils font partie.
Dans l'enseignement primaire et secondaire, cette volonté est devenue
réalité à partir de 1973 (10% Fontanet) et de 1975 (loi Haby) et elle s'est
poursuivie dans le projet Legrand (1982) et la loi Jospin (JO du 14 juillet
1989) : déconstruire ces disciplines, en rendant impossible leur
transmission et en dénaturant le message humaniste dont elles sont
porteuses. Pour cela, les divers ministres qui ont eu en charge
l'instruction publique ont retiré aux littéraires la formation des maîtres
pour la confier aux experts auto-proclamés en " sciences " de l'éducation,
en didactique transversale, en sciences sociales, en communication
interculturelle, etc. Quant aux universitaires, en faisant la part belle
dans leurs cours et leurs recherches aux prétendues sciences humaines et
sociales (linguistique, sociolinguistique, anthropologie, sociologie) qui
définissent le pouvoir culturel d'aujourd'hui, ou aux présupposés sur
lesquelles elles sont fondées, ils ont contribué (malgré eux ?) à éliminer
de la formation des jeunes Européens les fondements mêmes des disciplines
qu'ils sont censés faire vivre.
C'est dans cette perspective et sans trop nous bercer d'illusion (le
nouveau " pouvoir culturel " est puissant et les hommes politiques, qui
n'ont plus aucune ambition pour l'école, se résignent à ne pas l'affronter)
que nous situons notre réflexion sur le sens et les enjeux de cette volonté
affichée de ne plus enseigner les humanités.
- 23 novembre 2001 de 8 h 30 à 17 h, Université de Pau, amphithéâtre de la Présidence : "Veut-on encore que soient enseignées les lettres ?", journée d'étude organisée par le groupe " Défense de la littérature " et le centre de recherches " Poétiques et histoire littéraire " dans le cadre du DEA Histoire, Langue, Littérature.
Texte d'orientation de la journée du 23 novembre 2001 :
matin de 8 h 30 à 12 h
Christine Escarmant : présentation
JG Lapacherie : analyse critique du paradigme socio, anthropo, linguo, logique qui légitime la haine de la littérature
Michel Testefort, Du risque de philosopher
Christine Chemali : l'enseignement du français au collège
François Lorgue : sur l'enseignement des humanités et de la littérature au lycée
Dominique Pauvert : l'enseignement de l'histoire au collège et au lycée
Après-midi : de 14 h à 17 h : table ronde " veut-on que soient enseignées les lettres ? "
Participants :
Christian Desplat, historien, UPPA
Michel Eliard, sociologue, Toulouse le Mirail,
Gérard Lahouati, lettres, UPPA,
Bertrand Le Meheust et M. Testefort, philosophes
Jean-Yves Pouilloux, lettres, UPPA
Bernard Sergent, helléniste, spécialiste d'indo-européen, CNRS Paris