Quel bonheur de voir votre encadré dans "Le Monde" sur les dérives de l'enseignement du français !
Étant universitaire en médecine, je suis affligé de voir des étudiants en médecine de troisième, quatrième année, incapables d'écrire une courte observation d'une page sans faire un nombre incroyable de fautes de français. Ceci n'existait pas il y a une vingtaine d'années mais la
situation s'aggrave rapidement. Cette absence d'enseignement du français n'est pas la seule à déplorer. Les programmes de mathématiques, de sciences physiques (surtout), de SVT sont
inacceptables. Dirigeant un laboratoire de recherche médicale et étant en contact avec des scientifiques de haut niveau (Normale sup, polytechniciens...), j'écoute avec attention les commentaires de ces scientifiques sur l'enseignement des sciences dans le secondaire : ils sont tous surpris par l'inintelligence des programmes scientifiques. Certains enseignent en faculté et se retrouvent devant des étudiants pleins de bonne volonté mais dont l'esprit a été tellement mal formé qu'ils sont incapables de rattraper un défaut de formation princeps. Ne parlons pas de l'enseignement des arts... Il se résume à faire réaliser des dessins stupides, à tenter de faire souffler dans une flûte... alors qu'il y a tant à enseigner sur l'histoire de l'art.
Notre monde éducatif du secondaire tourne vraiment mal.
À quand le retour à de vrais programmes structurés et intelligents ?
Professeur Pierre Bonfils
Faculté de Médecine Necker - Enfants Malades
Université Paris V
Paris
03/2002