Lettres, tracts
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Les professeurs du lycée Hélène BOUCHER
réunis en assemblée générale
le mardi 27 février 2001
à Monsieur le Ministre
de l'Education Nationale
Mardi 27 février 2001
Monsieur le Ministre,
Nous avons fait parvenir à votre prédécesseur, puis à vous-même, une lettre pétition faisant état de notre opposition à la mise en place de T.P.E. en Première. Nous ne sommes pas le seul établissement à avoir effectué cette démarche. Néanmoins sans tenir compte des réserves d'une majeure partie du corps enseignant, pour plaire aux parents d'élèves et à un certain nombre d'associations, vous avez maintenu l'injonction à effectuer ces travaux. Les enseignants qui y participent font état de l'alourdissement considérable de leur travail et de celui des élèves et restent sceptiques quant à l'apport. Mais nous ne reviendrons pas sur les arguments clairement énoncés dans notre précédent courrier. Aucun bilan chiffré n'a encore été fourni sur les expériences menées l'an passé. Aucun ne peut, bien sûr, être encore tiré, de l'application aux classes de Première. Les stages d'information ont constitué de véritables parodies. Or vous souhaitez que les T.P.E. soient l'an prochain généralisés aux classes de Terminale.
Nous réitérons donc notre opposition à l'instauration des T.P.E. alors que rien ne permet de savoir qu'ils satisfont élèves et professeurs, et qu'ils sont nécessaires tels quels sur le plan pédagogique. Mais nous y ajoutons notre hostilité particulière à leur existence en Terminale : les élèves ont un baccalauréat à préparer et ne pourront consacrer leur temps à glaner ici et là des informations diverses. Par ailleurs, du fait de leur petit nombre dans certaines matières, plusieurs professeurs se verront contraints d'assumer les travaux d'une classe de Première et d'une classe de Terminale. Ils ne résisteront pas à la lourdeur de cette tâche.
Il est important en matière d'éducation de ne pas céder aux phénomènes de mode. Plusieurs réformes ont de ce fait abouti à des catastrophes (mathématiques modernes, approche linguistique des textes etc.) Prenons le temps de la réflexion sur les objectifs et sur les moyens simples de les atteindre. Par ailleurs, il n'est peut être pas souhaitable de perturber pour une fantaisie qu'on regardera avec condescendance dans quelques années, un corps enseignant qui exerce une tâche de plus en plus dure en l'empêchant d'aller à l'essentiel. On ne peut pas dire qu'on respecte les enseignants et les contraindre à effectuer ce que, dans leur majorité, ils ne souhaitent pas. Ils sauraient alors, le moment venu, exprimer leur amertume.
Nous demandons donc que l'idée des T.P.E. soit abandonnée et que soient rétablies les heures de cours ou modules supprimées pour leur mise en place, afin que les élèves aient les bases théoriques indispensables pour dominer ultérieurement des recherches de type universitaire. Enfin nous rappelons que le baccalauréat doit rester un examen national, anonyme et démocratique, ce à quoi porteraient atteinte les T.P.E.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l'expression de notre profond respect.
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03/2001
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