Lycée et Bac Blanquer
LA REFORME BLANQUER...QUOI QU'IL EN COÛTE ?
Bilan de deux ans de réforme du lycée
Cette seconde année scolaire par temps de COVID correspond
aussi à la seconde année de l'application de la réforme du lycée.
La gestion ubuesque de l'épidémie par le ministère de
l'Education nationale, la succession de protocoles inapplicables,
la mise en place d'une « continuité pédagogique » et d'un
« enseignement distanciel » qui ressemblent pour l'un à un>
oxymore et pour l'autre à une antiphrase, et aujourd'hui la fierté
de proclamer que l'Education continue de fonctionner alors que
les classes ferment par centaines chaque semaine depuis la
rentrée des vacances d'hiver... pourquoi un tel déni, pourquoi
tant d'acharnement à sauver les apparences d'une école qui
tournerait « normalement » ? C'est oublier, entre autres, que M.
Blanquer joue le sort de SA réforme du lycée et du bac, entrée
en vigueur en 2019-2020. Il veut donner l'impression que
s'applique envers et contre tout cette réforme mal pensée,
délétère, contre laquelle nous alertons depuis sa conception.
En apparence, l'épidémie l'a empêché de se déployer : annulation des E3C puis de toutes les épreuves de bac en 2020 au profit du contrôle continu, annulation des épreuves de spécialités à miparcours en 2021... ce qui ressemble à un enterrement annoncé serait en réalité une aubaine pour le ministre, une façon de masquer les faiblesses inhérentes d'une véritable usine à gaz, qui ne tiendrait pas en temps « normal » - on se souvient de la fronde des lycéens en janvier 2020, qui dénonçaient une course d'obstacles intenable lors de la toute première session d'épreuves en cours de formation (ex « E3C », rebaptisées « épreuves communes »). Sauver les lettres tente de tirer un premier bilan de cette réforme qui change le lycée en profondeur, contenu et sens des études compris.
Mireille Kentzinger suggère que la mise en place d'un « bac de crise » recouvre une crise du bac – ce qui permet d'accélérer la liquidation d'un examen républicain, but initial de cette réforme.
Du côté des nouveaux enseignements, Didier Guilliomet démonte ce qui se cache sous le séduisant intitulé de la spécialité « Humanités, Littérature et Philosophie » , et Florence Costa Chopineau nous éclaire sur le contenu de l' « enseignement scientifique » qui a remplacé la physique-chimie , les sciences de la vie et de la terre et les mathématiques dans le tronc commun des premières et terminales.
Si Geneviève Belleflamme se réjouit de la réintroduction de la grammaire au programme de français des lycées, et réaffirme la nécessité de l'enseigner, elle s'interroge sur l'efficacité de cet enseignement, dans un cadre horaire toujours plus contraint, toujours ignoré par nos autorités de tutelle.
Véronique Marchais rappelle que cet enseignement
repose sur du sable : elle montre à quel point, en amont, le flou
règne sur les contenus des programmes de grammaire du
collège, et elle pointe le manque de rigueur, sinon les erreurs qui
plombent la « grammaire officielle », pourtant censée apporter
de la clarté dans les esprits après des années d'errements dans la
didactique de la discipline.
Analyse / Le Monde du 16/07/2019 / Résultats du baccalauréat 2019 : « L’idéal sacré d’égalité vient d’être bafoué » (collectif)
Des ordres contraires à la loi.
Il y a quelques jours à peine, un événement exceptionnel est intervenu dans l’histoire de notre profession et dans l’histoire récente de notre démocratie : un ministre n’a pas respecté la loi. Il a donné des ordres contraires à la loi, contraires à l’esprit de notre institution. Une note de service annoncée par voie de presse a considéré que l’on pouvait destituer des jurys pourtant définis comme « souverains » par le code de l’éducation. Elle a donné la possibilité à des personnels administratifs – chefs de centres d’examens, proviseurs ou adjoints – de remplacer des enseignants et de définir des résultats à leur place, sans même avoir une connaissance des copies et des règles spécifiques d’évaluation propres au baccalauréat.
Analyse / AOC Média du 10/07/2019 / Pourquoi j'ai fait la grève pendant le bac (Marjorie Galy, enseignante agrégée de sciences sociales)
En juin 2021, il n’y aura plus que 3 épreuves organisées nationalement : le français en épreuve anticipée de première, la
philosophie et le « Grand oral » en terminale (contre 12 épreuves en moyenne actuellement sans compter les options).
À partir de la prochaine rentrée, toutes les autres disciplines vont être évaluées localement, dans chaque lycée, en cours
d’année, dès la classe de première, soit avec des « examens partiels » en décembre et au printemps pour les disciplines
du tronc commun, soit, pour les spécialités, avant ou après les vacances de printemps, afin que les notes puissent être
prises en compte dans Parcoursup.
L’économie budgétaire réalisée est donc énorme pour le ministère mais le transfert de la charge supplémentaire de
travail gratuit, effectuée localement, dans chaque établissement, par les équipes de direction, de vie scolaire et les
enseignants sera considérable. […] Le « bac Blanquer » impose un régime permanent d’évaluation qui peut être
contraire aux apprentissages et à l’épanouissement des élèves.
[…] La liberté de choix proposée aux élèves n’est qu’un leurre, et les élèves et parents de seconde cette année le savent
parfaitement. Toutes les spécialités ne sont pas proposées dans tous les lycées, le nombre de places par spécialité est
contingenté du fait de la taille des salles de classe et des dotations budgétaires en baisse dans chaque lycée. Sur le
terrain, toutes les combinaisons de spécialités ne sont pas possibles. Les élèves peuvent être amenés à changer
d’établissement ou à recourir à l’enseignement à distance du CNED en cas d’offre de spécialité manquante ou
insuffisante dans leur lycée d’origine.
Analyse / Le Monde du 15/07/2019 / « Baccalauréat : « C’est l’entêtement du ministre qui a généré ce chaos » (Fanny Capel, Professeure au lycée Paul Eluard de Saint-Denis)
Professeure de lettres à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et présidente de l’association Sauver les lettres, Fanny Capel,
dans une tribune au « Monde », s’insurge contre le « gigantesque retournement des rôles » qui voit les grévistes du bac
accusés d’avoir perdu le sens du service public.
Qui a été sacrifié ? Les quelques milliers d’élèves qui risquaient de voir leur inscription à la fac retardée – ou les
centaines de milliers de lycéens qui, dès l’an prochain, plancheront sur le bac six fois en deux ans, sans qu’on leur laisse
le temps de progresser, sur des épreuves élaborées localement, au mépris de la plus élémentaire égalité républicaine ?
Qui a pris les lycéens « en otages » Nous, ou cette réforme qui les contraint désormais de construire leur « parcours » à
l’aveugle, sans information fiable sur les attentes du supérieur, de choisir des spécialités virtuelles car leur lycée ne les
ouvrira pas faute de moyens ?
Qui a perdu « le sens du service public » ? Nous, ou ce gouvernement qui va supprimer 2 600 postes de profs dans le
secondaire, grâce à un tour de passe-passe qui consiste à supprimer les filières pour bourrer toutes les classes dites
générales à plus de 30 élèves, pour « inclure » les élèves handicapés sans aide, pour orienter sans personnels qualifiés,
pour faire passer des nouveaux programmes à l’ambition démesurée sans les horaires nécessaires ?
Texte complet : C'est l'entêtement du ministre qui a généré ce chaos.pdf
Réforme / Bulletin officiel spécial n°1 du 22/01/2019 / Nouveaux programmes du lycée général et technologique
Réforme / Conseil supérieur des Programmes, 15/10/2018 / Élaboration des projets de programme du nouveau lycée / Projets de programme des classes de seconde et de première (voies générale et technologique)
La réforme du baccalauréat et du lycée (voies générale et technologique) annoncée le 14 février 2018 par le ministre de l’Éducation nationale appelle l’élaboration de nouveaux programmes ainsi que de nouvelles modalités d’évaluation des élèves qui s’inscrivent dans l’esprit de cette réforme.
Actions / 10/10/2018 / Déclaration de 44 professeurs de philosophie de l'académie de Rouen.
Contrairement à ce que les commentateurs répètent à l’envi, une réforme ne répond jamais seulement, ni d’abord, à des exigences techniques, ni même économiques. Elle vise essentiellement des effets d’ordre politique, au sens le plus large du terme : les formes de conscience et les conduites qui déterminent l’organisation de la société. C’est de ce point de vue qu’il faut donc d’abord la juger. L’enjeu est d’autant plus grave que ce projet concerne l’école, c’est-à-dire la
jeunesse. Nous ne voulons pas d'une école d'inspiration ultra-libérale, «territorialisée», qui flatte hypocritement le consumérisme, s'appuie trompeusement sur une idéologie du libre choix accordé à des élèves de 14/15 ans, fait miroiter des perspectives mirobolantes de réussite et aboutit à une réduction drastique des possibilités réelles d'enseignement au lycée et à une compétition dans laquelle les familles (parents et enfants) en seront pour leurs frais.
Réforme : Bulletin Officiel, n°32 du 06/09/2018 / Lycées d'enseignement général et technologique – Enseignements de spécialité.
Le recteur d'académie ou le vice-recteur arrête la carte académique des enseignements de spécialité. […] Les enseignements de spécialité plus spécifiques (arts, littérature et LCA, ainsi que numérique et sciences informatiques, et sciences de l'ingénieur, dont l'offre sera amenée à progresser dans les prochaines années) feront l'objet d'une carte académique, voire nationale pour les plus rares d'entre eux. (sic)
Réforme / Juin 2018 / Transformer le lycée professionnel : former les talents aux métiers de demain. (Jean-Michel Blanquer)
Télécharger le dossier
Réforme / Site SNUEP-FSU du 28/05/2018 / Réforme voie Pro 2018 – Projets de grilles horaires.
Après la perte d’une année de formation en 2009, la formation des élèves est de nouveau tronquée. Les grilles horaires proposées le 28 mai 2018 viennent contredire le discours du ministre autour des savoirs fondamentaux, qui font son fond de commerce depuis sa nomination au ministère de l’Éducation nationale.
Les matières générales sont les premières concernées par une baisse de volume [-138 heures soit 18 %] . La globalisation de la PSE et de l’éco-gestion/éco-droit constitue un point de vigilance particulier : l’absence de fléchage pour ces disciplines peut sous-tendre une menace pour leur maintien.
Presse / Libération du 05/06/2018 / Blanquer porte le coup de grâce à l'enseignement professionnel (Tribune de V.
Durey et E. Joshua).
Qui peut imaginer donner une formation correcte à nos élèves en les privant sur trois ans de 16% d’heures de mathématiques, 13% en lettres-histoire ? On s’en remet à l’apprentissage qui serait la solution de tous nos maux et on abandonne les fondamentaux. On abandonne l’égalité des chances. Ces futur.es salarié.es n’ont donc pas besoin de
savoir ; il suffit de leur apprendre les gestes de l’exécution. Qui voudrait d’une telle école pour ses enfants ? [...]
En 2009, pour «revaloriser l’image de la voie professionnelle» – l’obsession de nos gouvernants – le gouvernement de M. Sarkozy décide la réforme du bac pro en trois ans. Jusque-là nous avions quatre années pour amener nos élèves au bac pro. […] Au final, cette réforme a permis de supprimer de nombreux postes d’enseignants mais de bilan pédagogique, il n’a jamais été question… Le bac pro a 30 ans. 30 ans c’est un bel âge, celui des premiers bilans et de tous les espoirs possibles. Votre réforme, M. Blanquer, est en train de les tuer.
Réforme / Information - Jean-Michel Blanquer - 04/05/2018 / Baccalauréat 2021 : un tremplin vers la réussite (Seconde version)
Réforme / Ministère de l’Éducation nationale, mai 2018 / Projets d'arrêtés pour la classe de Seconde et le cycle terminal des voies générale et technologique.
01_Arrete_organisation_et_horaires_classes_de_seconde_GT.pdf
02_Arrete_organisation_et_horaires_cycle_terminal_voie_generale.pdf
03_Arrete_organisation_et_horaires_cycle_terminal_voie_technologique.pdf
Analyse / Sauver les lettres, 17/03/2018 / Version longue » du communiqué de presse du 25/02/2018,
Ce nouveau bac n’aura de valeur que pour les élèves issus d’établissements haut de gamme et réputés tels, non parce que ces lycées seraient plus performants, mais parce qu’ils ont bénéficié d’un régime d’affectation des élèves qui a hypocritement favorisé les processus de tri et donc de ghettos. […] Dans cette configuration déjà inégalitaire et hypocrite, il est évident que le nouveau bac, avec l’augmentation de la part d’autonomie laissée aux établissements, ne fera qu’accroître les inégalités de niveau entre ces mêmes établissements.
Analyse / Sauver les lettres, 14/03/2018 / Contribution adressée au Conseil Supérieur des Programmes à la suite
de l'entrevue du 09/03/2018.
Les « bénéfices » attendus de la réforme par le gouvernement ne concernent pas les élèves ni la qualité de leurs acquis, mais les économies et le statut des professeurs (étranglement à l'entrée du supérieur, baisse des heures de cours des lycéens au niveau de la moyenne européenne, diminution du nombre de postes de professeurs, annualisation de leurs services, effacement de leur qualification d'origine dans des enseignements mal définis). Mettre en avant la nécessaire évolution du baccalauréat pour produire en retour un ébranlement majeur du métier d'enseignant et de la qualité des apprentissages scolaires est une opération biaisée qui ne peut susciter l'adhésion.
Réforme / Ministèrede l'Éducation nationale, 13/03/2018 / Projets d'arrêtés concernant le baccalauréat 2021
Comparaison_code_bac_G_et_T2.pdf
Projet_arrêté_EA_bac_G_et_T_modif.pdf
Projet_arrêté_Controle_continu.pdf
Projet_arrêté_épreuves_bac_G.pdf
Projet_arrêté_épreuves_bac_T.pdf
Projet_décret_dispositions_bac_voies_G_et_T.pdf
Presse / Le Monde du 13/03/2018 / Enjeu majeur du futur bac, le contrôle continu interroge. (Soazig Le Nevé, Mattea Battaglia, Violaine Morin)
Réduire le nombre d’épreuves terminales du baccalauréat en multipliant le nombre d’épreuves anticipées va-t-il dans le sens de la « simplification » de l’examen promise par le candidat Macron à l’horizon 2021 ?
A la lecture d’une première version des textes législatifs qui devaient leur être présentés mardi 13 mars au matin, tous [les syndicats enseignants] – ou presque – ont sorti leur calculatrice. Pour le SE-UNSA, organisation dite réformiste, le bac « nouvelle formule » pourrait compter une vingtaine d’épreuves au total, estime sa porte-parole, Claire Krepper. Le SNES-FSU, majoritaire, qui devait boycotter la réunion de mardi, a, lui, comptabilisé « 28 voire 29 futures épreuves ».
Une « usine à gaz », redoute Claire Guéville, la responsable du secteur lycée de ce syndicat qui, dans un communiqué lundi 12 mars, a demandé une « remise à plat totale du projet de réforme ». La secrétaire générale du syndicat réformiste SGEN, Catherine Nave-Bekhti, regrette une réforme « incohérente et bâclée ».
Presse / Le Monde du 24/02/2018 / Réforme du bac : vers la fin du sujet d'invention à l’épreuve de français (Violaine Morin)
Fanny Capel, présidente de Sauvez les lettres et enseignante au lycée Paul-Eluard de Saint-Denis, déplore […] : « Les élèves moyens ont tendance à choisir l’invention, alors que c’est l’exercice le plus difficile. » […] Difficile parce qu’elle est « impossible à noter », ce qui a provoqué une « sous-notation » des copies. Les critères de correction sont flous, et le simple « respect des consignes » ne permet pas de déterminer la note. « Je ne sais jamais comment noter une copie d’invention, jamais », assure Fanny Capel, qui planche précisément sur celles du bac blanc au moment où nous nous parlons. […] « La seule chose que je puisse noter, c’est la cohérence des personnages. Tout le reste est implicite. » Or, c’est là que le bât blesse : la part d’implicite est la bête noire des élèves des lycées défavorisés, qui ne maîtrisent pas les codes pour placer « la petite allusion qui va bien, au bon moment ». Ces lycéens se repèrent mieux dans des exercices aux règles claires. De ce point de vue, selon la présidente de Sauvez les lettres, la dissertation devrait rester « l’exercice roi », avec sa méthode et ses objectifs affichés. « C’est mal connaître les élèves de croire qu’ils sont rebutés par l’exigence. Ils le sont au début, parce que c’est difficile. Mais bien préparés, ils sont capables de maîtriser un exercice intellectuellement exigeant, alors que l’invention reposera toujours sur une part de code. »
Réforme / Ministère de l’Éducation nationale, 22/02/2018 / Rapport : La voie professionnelle scolaire : viser l'excellence. (20 Mo)
Au terme de la mission confiée par le ministre à Céline Calvez, députée des Hauts-de-Seine et Régis Marcon, chef étoilé, un rapport a été remis le 22 février 2018.
Réforme / Information - Jean-Michel Blanquer - 14/02/2018 / Baccalauréat 2021 : un tremplin vers la réussite (Première version)
Action / 09/02/2018 / Compte rendu de la rencontre de Sauver les lettres avec la DGESCO
Nous refusons que pour régler des problèmes d'affectation somme toute réduits (les problèmes imputés à APB n'ont concerné que 0,5% des bacheliers), le ministère propose de désorganiser et détruire les trois années de lycée en amont. Pour Fanny Capel, la réponse n’est pas dans des épreuves placées en avril, mais dans des épreuves clairement définies, et dans des programmes aux contenus ambitieux, capables de donner toutes leurs chances aux lycéens dans leurs études supérieures. Elle demande ce qu’il en est de la filière L: autrefois, il existait une filière lettres/maths. Qu’en sera-t-ildans la réforme ?
Lire aussi : Réflexions sur la réforme du baccalauréat par l'association Sauver les lettres, transmises à la commission Mathiot
Presse / Le Monde du 08/02/2018 / Le bac est un rite institutionnel et politique (Entretien avec la sociologue Annabelle Allouch)
Le bac n’est pas seulement un rite individuel : c’est aussi un rite institutionnel et politique. En passant ses épreuves, l’élève rencontre la transcendance de l’Etat. Sa copie, anonyme, porte la mention « ministère de l’éducation nationale » : tout lui indique qu’il passe un examen national. Au baccalauréat, le candidat n’est pas jugé par un professeur, mais par l’Etat. L’anonymat de la copie est la promesse que tous les candidats seront jugés sur la même base - même si ce grand principe égalitaire et méritocratique ne se traduit pas dans la réalité. Depuis le XIXe siècle, le baccalauréat est le symbole du monopole de la République sur la certification des diplômes.
Actions / 29/01/2018 / Lettre ouverte à M. Jean-Michel Blanquer – Pétition. (Conférence des associations de professeurs spécialistes)
Aucune réforme d’une telle ampleur ne peut se faire à marche forcée. Les délais annoncés conduiraient, en l’état, à définir des épreuves, et à écrire des programmes dans la précipitation. Un tel calendrier est manifestement déraisonnable. C’est pourquoi nous vous demandons un moratoire sur la réforme du baccalauréat et du lycée.
Actions / 24/01/2018 / Remise du rapport Mathiot : Bac 2021 Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles (Conférence des associations de professeurs spécialistes)
Analyse / La Sociale du 21/01/2018 / La destruction du baccalauréat et l'offensive générale contre l'école de la République (Denis Collin)
Plusieurs conséquences s’en déduisent. La première étant que l’importante part de contrôle continu fera que le baccalauréat ne sera plus un diplôme national et donc ne donnera pas les mêmes droits à tous suivant l’établissement où ils ont obtenu cet examen. Entre autres conséquences, cela percutera directement les conventions collectives de branche qui déterminent les salaires « plancher » en fonction d’une grille de qualifications reconnues nationalement, le baccalauréat étant aujourd’hui encore l’une de ces qualifications.
Actions / 15/12/2017 / Compte rendu de l’audience au ministère de l’éducation nationale des associations littéraires APFLA-CPL, APLAES, APLettres, CNARELA, SEL et SLL
Bien que la mission porte sur le lycée et le bac, la question de la maîtrise de la grammaire, entre autres, à l’école primaire et au collège, et celle des liens entre le collège et le lycée, ne peuvent être mises de côté. Promettre aux élèves une réussite dans n’importe quelle filière sans maîtriser correctement la langue, c’est leur mentir. […] Il ne faudra pas oublier que, moins l’institution joue un rôle prescripteur, plus le niveau baisse. Par conséquent, on ne saurait amoindrir les exigences en série littéraire ni laisser cette série se fondre dans un menu à vaste choix. […] Nous tenons par ailleurs à rappeler une opposition de principe sur le contrôle continu, car cette pratique reviendrait à faire fluctuer la valeur du baccalauréat en fonction de l’établissement qui prépare et délivre le diplôme, ce qui l’empêchera d’être un titre national.
Analyse / Blog Mediapart du 11/09/2017/ Concurrence scolaire et inégalités : quelles leçons du Québec ? (Jean-Pierre Véran)
Une étude québécoise, analysant les résultats du développement de la concurrence au sein du marché scolaire depuis le
début des années 2000, éclaire utilement les orientations données à notre propre système éducatif.
Quand le ministre français de l’éducation nationale pourfend l’égalitarisme comme facteur d’inégalité scolaire et
affirme le 27 juillet sur France Culture que « c'est par plus de liberté que l'on peut aller vers plus d'égalité [1]», la note
socioéconomique documentée de l’IRIS[2], publiée en septembre 2017, observe la détérioration de la qualité des
enseignements offerts à la majorité des jeunes québécois par un marché scolaire caractérisé par la concurrence entre
privé et public et entre établissements publics.
Presse / Le Monde / 04/07/2017 / Le premier ministre annonce un bac entièrement réformé en 2021 (Aurélie Collas)
Le projet s’articule autour de deux idées. La première est de « resserrer les épreuves finales autour d’un plus petit
nombre de matières et [de] définir ce qui relève du contrôle continu », a déclaré M. Philippe. Pendant la campagne
présidentielle, Emmanuel Macron s’était engagé à limiter le nombre d’épreuves finales obligatoires à quatre, et à faire
passer les autres en contrôle continu. Le chef de l’État entend « moderniser » l’examen bicentenaire. Le « remuscler »,
pour reprendre l’expression de son ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.