BOYCOTTER LES NOUVEAUX
MANUELS
Les conseils régionaux proposeraient pour la
rentrée prochaine aux élèves de Seconde, par un système de
chèques-livres à faire valoir auprès des libraires ou des
fédérations de parents, la gratuité des manuels scolaires.
Cette nouvelle disposition conduit chaque établissement à
établir une liste de manuels par matière.
En français le boycott des manuels de la réforme,
lancé l'an passé sur Sauver les Lettres, est bien sûr à
reconduire. En effet, si cette gratuité représente certes une
aide considérable pour les familles, elle va aussi permettre
malheureusement dans certains établissements de faire passer
les réformes par le biais des manuels. Il nous faut donc nous
montrer vigilants et prêts à réagir, et prévoir un autre type
de manuels pour notre matière, puisque même si nous n'en
voulons pas, il y aura de toutes façons de l'argent pour en
acheter.
Un modèle de lettre à adresser aux éditeurs: editeur.rtf.
Quatre arguments...
1) Pour une raison
objective : les nouvelles épreuves anticipées de français ne
sont pas encore définies, il n’est pas donc question d’adopter
des manuels qui se consacrent à des formes d’écrit dont rien
ne dit officiellement qu’ils auront cours à l’examen, et qui
bien sûr n’abordent pas du tout les épreuves actuelles
d’argumentation, de commentaire composé et de dissertation qui
peuvent encore être un certain temps les objectifs de nos
élèves. Ces manuels sont donc peut-être d’emblée inadéquats et
il n’est pas question de pénaliser nos élèves ou leurs
familles en les faisant acheter. Il suffit de reconduire les
anciens manuels.
2) Parce que ces manuels sont d'une pauvreté consternante,
sans aucun rapport avec les exigences des épreuves actuelles,
et que leur contenu témoigne d'un tel abaissement de la
formation et d'une telle stérilité intellectuelle que nous ne
pouvons décemment proposer à des parents et à des élèves
l'achat de livres qui présentent une image aussi dégradée de
la matière que nous enseignons.
3) Parce que ces manuels sont le résultat et le reflet
exact de programmes que nous contestons : ils en ont tous les
défauts : éparpillement des notions, éclatement des
apprentissages, réduction des objectifs du baccalauréat à
celui du brevet des collèges, formalisme creux, utilisation
instrumentale des grands textes, disparition d'une véritable
formation littéraire au profit de quelques éclairages
arbitrairement choisis.
4) Parce que nous n'avons pas été consultés pour
l'élaboration de ces programmes, que nous les avons combattus
par des pétitions, des protestations et des mouvements de
grève que nous ne trahirons pas, que nous avons de nos élèves
une idée plus haute que celles des réformateurs, et de notre
enseignement une conception plus élevée que celle que l'on
veut nous imposer.
L'examen raisonné de la plupart de ces manuels les condamne
de lui-même. Par ailleurs, il constitue à lui seul un
excellent commentaire des programmes, en montrant concrètement
par les réalisations auxquelles ils conduisent, quelles
dérives, quels errements et quel abêtissement ils
représentent.
une analyse....
et des propositions :
Inscrire sur les listes de Seconde et Première, en les
répartissant sur les deux années, les manuels dont nous nous
servions auparavant : collections de textes chronologiques et
d'histoire littéraire, ou anthologies par siècles, récentes
mais devenues en peu de temps, du fait de leur qualité, des
classiques. Le principe étant de court-circuiter les nouveaux
manuels au profit des seules anthologies littéraires.
Par exemple :
Collections complètes en
cinq ou six tomes, avec histoire littéraire développée et
synthèses sur œuvres et auteurs :
- Littérature, NATHAN (1988-1989), sous
la direction de Henri Mitterand.
- Itinéraires Littéraires, HATIER
(1988-1991), sous la direction de Georges Décote et Hélène
Sabbah (intéressant parce que A. Armand, maintenant membre du
GE, en a assuré le premier tome Moyen-Age – XVIème, en 1988,
et qu’on peut la placer devant ses contradictions).
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Anthologies en deux
tomes (Moyen-Age XVIIIème / XIXème-XXème), comportant
des repères de méthode, moins coûteuses, qui peuvent
correspondre aux sommes allouées :
- Langue et littérature, NATHAN (1992),
sous la direction de Henri Mitterand
- Littérature, BORDAS (1997), sous la
direction de M. Avierinos, D. Labouret, M.H. Prat.
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Intérêt : empêcher bien sûr la vente massive des nouveaux
manuels ; faire rééditer les anciens, et montrer le besoin
qu'on en a ; travailler au profit des élèves et du respect de
notre discipline.
Pour information : voir "Les manuels de la réforme ; une
démonstration par l'exemple".
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05/2001
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