L’éducation nationale perd son latin
Télérama du 10/03/04 Les langues mortes, les arts, le sport font les frais de restrictions budgétaires : les profs s’insurgent. L’éducation nationale perd son latin Au printemps, les profs sont dans la rue. Le vendredi 12 mars, c’est la grève générale, soutenue par les fédérations de parents d’élèves. Les raisons ? De nouvelles restrictins budgétaires et des enseignements supprimés. A Paris, un grand lycée comme Louis-le-Grand " perd " 68 heures hebdomadaires. Ici, comme partout, le latin et le grec trinquent. Le sport aussi. Tractations, protestations, pétitions : " On a récupéré 9 heures " dit une représentante FCPE des parents d’élèves. A Cergy, en grande banlieue parisienne, le lycée Galilée annonce 90 heures en moins. Alice Pelletier, jeune prof de sciences physiques : " Plus de latin, plus de grec, moins de langues vivantes, une classe de première d’adaptation qui disparaît, alors que le nombre d’élèves ne diminue pas. Quel mépris pour notre travail ! ". Même scénario au lycée et dans les deux collèges de Dinan, petite ville des Côtes d’Armor : " Le latin, c’est relativement peu d’élèves, une douzaine par classe, dit Valérie Martin, enseignante en lettres classiques. Mais c’est aussi deux mille cinq cents ans de culture commune à beaucoup de pays européens. " Partout, les langues et les disciplines artistiques subissent des restrictions : partout, les proviseurs et les enseignants font des comptes d’apothicaires, les parents pétitionnent, l’énergie passe à défendre des heures, voire des demi-heures, face à un ministère qui se comporte en pur gestionnaire. " Comme s’il n’y avait pas de projet éducatif dans ce pays ", disent les profs. Dominique Louise Pélegrin Pétition de défense du latin et du grec : www.sauv.net