Rapport sur la filière L : commentaire composé
Commentaire composé Le rapport de l’Inspection générale sur le bilan de la réforme destinée à revaloriser la
filière L a déjà suscité diverses réactions et sur ce site même des liens permettent d’en
apprécier la diversité dans l’unanimité de la condamnation. On pardonnera à un professeur
blanchi sous le harnois la déformation professionnelle qui lui fait appréhender tout écrit
comme un texte à expliquer : c’est sous un angle « pédagogique » qu’il va être étudié ici. I. Un concept nouveau ... ou l’hyperspécialisation généraliste. « La nouvelle série « littéraire », rénovée en profondeur (...) voit, dans ce scénario, sa
dimension de formation générale fortement réaffirmée ; les enseignements communs sont
diversifiés (...) » (90) La partie du rapport qui fait bondir les dinosaures est la proposition de rénovation de la
filière par l’introduction de sous-filières baptisées « dominantes » (5 heures par semaine) avec
options « majeures » et « mineures » (3 heures de plus) : littératures et civilisations, arts et
culture, communication et maîtrise des langages, sciences humaines, institutions et droit. Le postulat qui sous-tend l’ensemble est une certaine conception de l’élève de
première (et même de seconde, puisque c’est dès la seconde qu’on commence à parler de
philosophie) comme un bouquet d’aptitudes en bouton immédiatement et précocement lisibles
(chacun a bien sûr son « projet ») que l’école doit épanouir – ce que d’aucuns ne manqueront
pas de taxer de rousseauisme anachronique. Il paraît difficile de nier l’hyperspécialisation. La dominante « communication »
prévoit un enseignement de psychologie et sociologie, la dominante « sciences humaines »,
associerait un enseignement d’anthropologie et une composante mathématique forte (76). Les
élèves qui feraient le choix « arts et culture » (dominante d’une série littéraire donc) se
verraient proposer une « formation aux pratiques induites par l’évolution des technologies
numériques (télévision, radio, internet, multimédia, jeux video (sic)...) » La suite : serieLjv.pdf 02/2007
Et je ne demande pas mieux que de m’excuser si j’ai mal compris.
Si le jeune n’est pas trop certain de ses goûts, on lui proposera des enseignements à
« dominantes » diverses. En somme, on lui donne à choisir son originalité dans un catalogue.
Les auteurs du rapport préconisent donc un « scénario » maintenant les trois filières actuelles,
fondé sur une formation générale tout en diversifiant à l’extrême, sous couleur de « lisibilité »
en matière d’emploi, les enseignements optionnels.
Inversement, la « maîtrise de la langue » sera réservée aux futurs « communicants »,
l’histoire des arts aux « artistes », etc. (pourquoi la dominante « littératures et civilisations n’y
aurait-elle pas droit ?). Notons que si comme le rapport le préconise, on commence la
philosophie en 1e, l’élève aura moins d’heures de philosophie en terminale (78). Les élèves
feraient donc moins de philosophie quand ils auraient plus de maturité.