Sciences expérimentales et technologie, histoire et géographie
Leur enseignement au cycle III de l'école primaire À lire sur le site du ministère (rapports de l'IGEN http://www.education.gouv.fr/syst/igen/rapports.htm) le rapport ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/sciencesTechnoHistGeo.pdf (octobre 2005, 662 ko) dont vous trouverez ci-dessous quelques extraits. [p. 5] Des horaires effectifs en général inférieurs aux horaires officiels [...] On doit noter que, dans les programmes de 2002, l’enseignement des différents champs
disciplinaires inclut les aspects liés au caractère transversal de la maîtrise de la langue. Or les
observations faites (cf. infra) montrent que ces aspects sont peu ou pas traités par les enseignants
dans les séances de sciences expérimentales et technologie ou d’histoire et géographie. On peut
supposer que, par crainte de nuire à la cohérence de l’enseignement du français, les enseignants
hésitent pour l’instant à faire basculer dans les divers champs disciplinaires des apprentissages
relatifs à la maîtrise de la langue, et, par conséquent, n’utilisent pas la totalité de l’horaire imparti à
ces champs. [p. 7] Des programmes inégalement suivis [...] L’interdisciplinarité conçue comme un thème général « fédérateur » à décliner dans toutes les
disciplines (l’eau en physique, en poésie, en arts plastiques), fort en vogue à une certaine époque, a
pratiquement disparu des cahiers observés. Les rares cas cités (centrer tout le travail d’une partie de
l’année scolaire, dans la plupart des champs disciplinaire sur le déroulement d’un évènement sportif
très médiatisé suivi sur internet) confirment le peu de pertinence de cette méthode, qui tend à
gommer toute la cohérence des apprentissages prévus par les programmes pour privilégier
l’occasionnel et aboutir à la dispersion. [p. 8] OBSERVATION DES LEÇONS [...] 4. Observation réfléchie de la langue [pp. 9-10] La quantité d’écrits À la date de l’observation (fin du deuxième trimestre de l’année ou début du troisième), nous avons
dénombré 24 pages en moyenne par cahier. Nous pouvons dire que les élèves écrivent peu dans
leurs cahiers d’histoire, de géographie, ou de sciences, 88 lignes en moyenne par cahier, soit, par discipline, une moyenne de 4 lignes par semaine de classe. La photocopie est omniprésente, 16 sur
24 pages en moyenne par cahier. [p. 10] La qualité usuelle de la liaison avec la maîtrise de la langue En général, les enseignants disent accorder une grande importance à la qualité de la langue dans les
cahiers, mais nous devons souligner que 40% des travaux des élèves sont peu satisfaisants à cet
égard. Nous n’avons observé que très rarement, la correction des fautes de grammaire et
d’orthographe, de vocabulaire ou de style, par l’élève à la demande du maître. [p. 11] Les connaissances [...] On constate avec surprise l’absence de connaissances relatives à des points majeurs des
programmes : étude des grands personnages historiques, des grandes métropoles par exemple. Cela
s’explique peut-être par la difficulté qu’éprouvent les enseignants à privilégier un juste milieu entre les
deux extrêmes observés : des études trop difficiles ou sur lesquelles on passe trop de temps
(exemple : les invasions normandes ; l’analyse d’un cahier de doléances…) ou, au contraire, vides de
sens (répondre par oui ou par non aux questions suivantes : « on ne trouve aucun commerce dans
les villages » ; « dans chaque village on trouve une école et un collège »). ENSEIGNER LES SCIENCES ET L’HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE :
DES SUGGESTIONS SCIENCES EXPERIMENTALES ET TECHNOLOGIE [pp. 18-19] Suggestions pour le déroulement d’une séquence [...] Le maître doit être bien persuadé, eu égard aux inconvénients liés à certaines
réminiscences des activités d’éveil dans ce qu’elles avaient d’excessif, qu’il doit se montrer
suffisamment directif. Même si cela peut paraître paradoxal, c’est sa rigueur dans sa manière de
diriger la classe qui permet à une démarche d’investigation d’être conduite à terme [...] [p. 19] Suggestions concernant la trace écrite En matière d’enseignement scientifique, c’est la place réservée à la maîtrise du langage et de la
langue française qui différencie de la manière la plus marquée les programmes de 2002 de ceux de
1995. Afin d’aider les enseignants à intégrer plus aisément la dimension « maîtrise de la langue » à
l’enseignement des sciences, les horaires affectés à cette discipline ont été sensiblement accrus.
Comme l’indiquent les observations faites, les enseignants intègrent pour l’instant assez peu cette
dimension, ce qui explique sans doute le fait que, aussi bien en sciences qu’en histoire et géographie,
les horaires effectifs sont inférieurs aux horaires officiels, le temps consacré à la maîtrise de la langue
étant insuffisamment utilisé. HISTOIRE ET GEOGRAPHIE [p. 20] L’évolution des attentes de l’institution Cette évolution rapide a pu déstabiliser de nombreux enseignants. Après une relative stabilité des
instructions officielles tout au long de la troisième et de la quatrième République, l’arrêté du 7 août
1969 qui réserve six heures aux disciplines d’éveil et les textes de 1977 qui les définissent marquent
une rupture profonde. Pendant plus d’un demi-siècle l’histoire, la géographie, la morale et l’instruction
civique ont été des enseignements indissociables au service de la patrie et de la République. Les
programmes, très structurés, insistaient sur la nécessité de faire connaître les plus grands
personnages et les faits principaux de l’histoire nationale. En géographie, le coeur du programme
portait sur la France physique et politique ainsi que sur ses colonies. En histoire, la méthode
pédagogique préconisée s’appuyait sur le récit et sur un dialogue entre le maître et ses élèves. Les
instructions officielles (I.O.) insistaient de plus sur l’observation, la mémorisation et la localisation.
Avec les textes du début des années soixante-dix, l’objectif a été d’éveiller la curiosité des élèves, de
leur apprendre à réfléchir à partir d’observations, en partant du plus proche pour aller au plus lointain,
avec une forte insistance sur l’exploitation de l’environnement proche. Les activités d’éveil ont suscité
de fortes résistances, elles étaient objectivement difficiles à réussir, elles étaient contestables dans
l’approche des deux disciplines, dans la mesure où elles présentaient les faits, les évènements, les
situations de façon occasionnelle sans l’exigence de la chronologie et sans prise de conscience de la
relativité des valeurs. [pp. 21-22] Les limites des démarches centrées sur l’étude de documents Sans contester l’utilité du document dans une pédagogie active qui ambitionne de former les élèves à
une démarche s’apparentant à celle de l’historien et du géographe, sans minimiser l’intérêt du
document outil pour formuler des hypothèses et rechercher des preuves ou pour exercer son esprit
critique, l’histoire et la géographie ne peuvent être enseignées uniquement par l’étude du document.
À force de vouloir tout découvrir et démontrer par l’analyse de documents, les enseignants
construisent des séquences certes riches, mais très longues qui peuvent lasser les élèves et ne
permettent de construire que quelques îlots de connaissances peut-être précises mais ponctuelles et
sans relations entre elles. On perd ainsi de vue une des ambitions majeure des programmes.
Comment construire, en histoire, « une intelligence du temps historique fait de simultanéité et de
continuité, d’irréversibilité et de rupture, de courte et de longue durée » ? On s’interdit en même
temps d’aider l’élève à atteindre la première compétence énoncée : « être capable de distinguer les
grandes périodes historiques, pouvoir les situer chronologiquement, commencer à connaître pour
chacune d’entre elle, différentes formes de pouvoir, des groupes sociaux et quelques productions, en
particulier dans le domaine artistique ». Une démarche à renforcer : la transmission par le récit et l’exposé du
maître [p. 23] Accompagner les enseignants dans leur appropriation des programmes Toutes les remarques et propositions énoncées ci-dessous figurent explicitement ou implicitement
dans les programmes, mais leur exploitation suppose de la part des enseignants une bonne maîtrise
scientifique des principaux concepts et démarches des deux disciplines, ce qui n'est pas toujours le
cas, de la part d’enseignants du premier degré polyvalents et recrutés après des cursus universitaires
divers. Couvrant de larges champs de connaissances, les programmes sont construits selon un ordre
logique ou chronologique qui nécessite une lecture synthétique que seule une maîtrise académique
et épistémologique permet. Il est donc indispensable d’accompagner les professeurs des écoles pour
les aider à concevoir leur enseignement de l’histoire et de la géographie. [p. 27] L’APPROCHE TRANSVERSALE DE LA MAÎTRISE DE LA
LANGUE LES CONSTATS EFFECTUES LORS DES LEÇONS Dans l’immense majorité des leçons observées, le maître est le conducteur de la séquence,
organisée très souvent en ateliers, surtout en sciences expérimentales. En fait, c’est le cours
dialogué qui l’emporte, à partir de l’analyse de documents photocopiés, rarement d’un
manuel et d’un questionnaire. Les élèves sont convenablement sollicités. L’enseignant
emploie un lexique précis dans 75% des cas et reprend parfois (60%) les élèves qui ne le
maîtrisent pas. Cependant, 25% des enseignants utilisent un langage relâché, à la syntaxe
approximative. [pp. 28-29] L’EXAMEN DES TRACES ECRITES DES ELEVES [...]
Quel est le pourcentage de cahiers au sein desquels la prestation relative à chacun des 4
objectifs suivants peut être considérée comme globalement satisfaisante ? Un aspect général : des « cahiers de vacances » Les réelles productions écrites d’élèves sont rares. Au mieux, l’écrit se cantonne à la copie
d’un résumé. Pour le reste, la tâche de l’élève consiste à compléter quelques mots des
polycopiés, des tableaux et des schémas. Le travail demandé à l’élève manque d’ambition et
d’exigence, à l’instar de l’exemple ci-dessous, tiré d’un exercice où il est demandé aux
élèves de compléter la phrase : « En plaine les rivières coulent len… ; certaines sont nav… » [p. 31] Utiliser les possibilités offertes par l’enseignement des sciences L’obligation de faire lire et écrire les élèves de cycle 3 deux heures chaque jour, implique de
mobiliser, au service de cette prescription, les disciplines autres que le français et, parmi
elles, les sciences expérimentales et la technologie. [p. 33] Écrire en histoire et en géographie pour comprendre et retenir L’obligation de faire lire et écrire les élèves de cycle 3 deux heures chaque jour, implique de
mobiliser, au service de cette prescription, les disciplines autres que le français et, parmi
elles, les sciences expérimentales et la technologie. LE RESPECT DES PROGRAMMES [p. 36] CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS CONCLUSIONS [p. 39] La pédagogie générale
Le manque de rigueur des enseignants constitue une donnée essentielle. Tout se passe
comme si ces derniers, peut-être déstabilisés dans leur culture professionnelle par certaines
méthodes mal assimilées (telles que, par exemple, les dérives observées sur la pratique des
activités d’éveil), avaient abandonné leur rôle traditionnel de modèle, de porteurs de
connaissances et de valeurs pour leurs élèves et s’accommodaient désormais d’un faible
niveau d’exigence. La maîtrise de la langue
Histoire, géographie, sciences expérimentales et technologie ne sont pas mises à profit pour
développer les compétences des élèves dans le domaine de la maîtrise de la langue
française. Ce manque est particulièrement criant en ce qui concerne l’écrit : l’horaire imparti
à ces activités de maîtrise de la langue est peu utilisé, ce qui explique sans doute la
faiblesse des horaires consacrés en fait à l’histoire et géographie et aux sciences
expérimentales.
401. Le maître a fait un moment de grammaire pendant la séquence. 5% [des classes
observées]
402. Le maître a signalé un fait de langue délicat en proposant d’y revenir dans
une autre leçon.
5%
403. Le maître rappelle pendant les temps d’écriture les principales règles
orthographiques.
5%
Finalement, les élèves acquièrent des connaissances ponctuelles et superficielles, dont la maîtrise
n’est pas inutile mais qui n’entrent pas dans une problématique précise et ne permettent pas la
construction de notions essentielles (ex : des élèves apprennent le nom des plumes d’un oiseau mais
ne savent rien sur le rôle des plumes dans le vol et dans la thermorégulation).
On doit ici attirer l’attention des maîtres sur certaines dérives auxquelles a pu conduire l’expression
«l’élève participe à la construction de son propre savoir». Les programmes insistent sur la démarche
d’investigation, sur l’activité manuelle et intellectuelle de l’élève au cours de cette démarche, sur
l’utilité d’une phase (bien cadrée par le maître) d’expression des pré-représentations : par cette
démarche active, l’élève est associé à la construction de ce qu’il apprend. Mais il ne construit pas
« le » savoir : les connaissances que l’on apprend à l’école primaire sont stabilisées et l’élève n’est à
aucun moment dans la situation du chercheur qui produit de nouvelles connaissances. On ne peut
donc qu’inciter vivement les maîtres à utiliser dans cette phase d’expression des connaissances, les
livres, manuels, livres du maître, encyclopédies, fiches connaissance des documents d’application qui
permettront de confronter les résultats de la démarche d’investigation au savoir constitué et
d’exprimer, en termes accessibles aux élèves, mais rigoureux sur le plan scientifique, les
connaissances résultant de cette démarche.
Il convient de considérer désormais que le temps durant lequel les élèves se trouvent en situation
d’écriture doit occuper au moins le tiers du temps consacré aux activités scientifiques.
Depuis les programmes de 1985 jusqu’à ceux de 2002 les finalités scientifiques et civiques des deux
disciplines sont réaffirmées, au cours du cycle des approfondissements particulièrement.
L’histoire et la géographie viennent nourrir l’éducation civique qui est désormais considérée comme le
second pôle organisateur de l’école, après le langage et la maîtrise de la langue française.
L'intention explicite des programmes de 2002 est de "favoriser, par la comparaison avec des sociétés
différentes dans le temps et dans l’espace, la construction chez les élèves d’une identité forte, à la
fois sûre d’elle même et ouverte, fondée sur la conscience de s’inscrire dans un héritage et de
participer à l’aventure d’un espace commun à tous les hommes". (Programmes p. 65 du BOEN hors
série N° 1 du 14 février 2002)
L’histoire et la géographie ont aussi retrouvé des finalités propres. Pour l’histoire, il s’agit d’aider
l’élève à « construire une intelligence du temps historique ». Le cycle 3 vise à poser des jalons et des
repères, dans le respect du déroulement chronologique. La géographie est située clairement comme
l’étude de l’espace organisé par les sociétés. L’accent est mis sur la lecture et la compréhension du
paysage, ainsi que sur la mise en relation des paysages avec l’étude de cartes.
Les contenus laissent une place prépondérante à l’histoire de France et à l’étude du territoire français
avec néanmoins une dimension européenne et mondiale.
Le programme d’histoire est organisé autour des points forts qui aident à comprendre comment se
construit notre pays, dans un contexte européen et mondial. On met en place des repères, on
commence ainsi à installer la notion de durée, sans rechercher l’exhaustivité ni l’illusion de la
continuité historique.
L’omniprésence du document en histoire et en géographie résulte vraisemblablement de la
conjonction d'une part de l’ambition louable, mais traduite de manière un peu excessive, de faire
comprendre aux élèves le travail de l’historien ou du géographe et d'autre part de l’héritage d’une
démarche d’éveil : on nous parle encore fréquemment, dans les classes visitées, des disciplines
d’éveil.
Loin de nous l’idée de valoriser une didactique fondée sur le cours magistral, mais bien d’étayer par
des savoirs transmis, l’initiation de l’élève à la méthode du questionnement scientifique (hypothèses,
recherche de sens, justification…).
Une présentation soignée 60 %
Un vocabulaire précis et juste 60 %
Un style de rédaction conforme à ce qui doit être attendu au cycle 3 50 %
Des écrits où les fautes d’orthographe sont absentes ou corrigées 40 %
Remarques :
Les pourcentages relatifs à la présentation et au style traduisent mal une réalité
préoccupante. Ils peuvent s’expliquer, en grande partie par la nature des écrits : photocopies
de documents du commerce, très généralement bien présentés et bien rédigés.
Le faible pourcentage relatif à l’orthographe traduit davantage un manque de rigueur et
d’exigence qu’un réel abandon : les écrits sont souvent corrigés mais des fautes
disséminées çà et là subsistent toujours.
En ce qui concerne le vocabulaire, les contenus disciplinaires se prêtent assez bien à la
précision lexicale. La déception vient surtout de la pauvreté du vocabulaire courant : il
semblerait que, hors contexte, le niveau d’exigence s’abaisse sensiblement.
Toutes nos observations convergent vers le même constat : les travaux sont bâclés à cause
d’un manque de rigueur dans la réalisation, reflet d’un manque de rigueur et d’exigence de la
part de l’enseignant :
- manque de rigueur dans la présentation : absence de titre, de date, de nom
d’auteur ; absence de légende et d’échelle ; calligraphie défaillante, mots écrits dans
tous les sens ; traits réalisés à la main, qui s’entrecroisent dans toutes les
directions ;
- manque de rigueur dans l’orthographe. Exemple, après correction : « je remerci les
arbres de nous données l’air qu’il nous faut » ;
- manque de rigueur dans le style. Exemple, après correction : « l’eau arrive des
nuages, tombe dans la terre puis absorbe la terre et la terre de plus en plus noir » ;
- manque de rigueur dans le vocabulaire. Exemple : « dans l’oeuf, il y a tout le
matériel nécessaire à la construction d’un poussin » ;
- manque de rigueur dans le libellé des questions. Exemple, relatif à l’analyse d’une
pyramide des âges en géographie : « y a-t-il plus d’enfants chez les garçons que
chez les filles ? ».
Pour ce qui concerne les insuffisances en matière de contenus, nous pouvons être
relativement compréhensifs envers des enseignants non spécialistes d’une discipline et
confrontés à des programmes ambitieux. En revanche, les pénibles constats effectués dans
le domaine de la maîtrise de la langue renvoient, pour l’essentiel, à ce qui touche au coeur
même du métier de professeur des écoles : délivrer un enseignement méthodique, structuré
et rigoureux, qualité qui devrait être très largement partagée, ce qui, hélas, n’est pas le cas.
Les deux exemples ci-dessous, extraits de cahiers de deux classes différentes en
constituent l’illustration :
« En assemblant les os du corps, ça forme un squelette ».
« Le tube digestif est constitué de différents organes. Les aliments y
subissent une action chimique ».
Il n’est guère utile d’épiloguer sur les conséquences des deux types de pratiques
pédagogiques dont ces exemples témoignent : les différences de rigueur, d’exigence et
d’ambition créent les conditions d’insupportables inégalités en matière de réussite scolaire.
Les programmes officiels créent les conditions d’une mise en application de cette directive :
l’approche transversale de la langue occupe désormais 13 heures de l’emploi du temps
hebdomadaire. À cette fin, l’horaire relatif à l’enseignement des sciences est passé, en
moyenne, de 1h 30 à 2h dans les programmes de 1995 à une fourchette comprise entre
2h 30 et 3h dans les programmes de 2002.
Sciences et langage interagissent : le langage est vecteur de savoirs mais il se nourrit luimême
des processus d’acquisition des connaissances. Le langage de la science est
exigeant et rigoureux, il est même parfois éloigné de l’usage courant des mots. Parler un
langage scientifique c’est adopter un point de vue général et neutre qui implique une
distanciation vis-à-vis de l’expérience personnelle et de l’affectif.
Les programmes officiels créent les conditions d’une mise en application de cette directive :
l’approche transversale de la langue occupe désormais 13 heures de l’emploi du temps
hebdomadaire. À cette fin, l’horaire relatif à l’enseignement des sciences est passé, en
moyenne, de 1h 30 à 2h dans les programmes de 1995 à une fourchette comprise entre
2h 30 et 3h dans les programmes de 2002.
Sciences et langage interagissent : le langage est vecteur de savoirs mais il se nourrit luimême
des processus d’acquisition des connaissances. Le langage de la science est
exigeant et rigoureux, il est même parfois éloigné de l’usage courant des mots. Parler un
langage scientifique c’est adopter un point de vue général et neutre qui implique une
distanciation vis-à-vis de l’expérience personnelle et de l’affectif.
Les enseignants, les parents d’élèves ressentent souvent les recommandations didactiques
comme une contrainte mettant en cause leur compétence professionnelle ou (pour les
parents) comme l’expression d’exigences absconses éloignant l’école de sa mission « toute
simple » d’enseigner. Les hussards de la République savaient ce qu’ils avaient à faire,
pourquoi les en empêcher par des considérations sur la pratique de la démarche
d’investigation et la formulation d’hypothèses par les élèves, sur la distinction graphophonologique
ou le groupe nominal ?
Il demeure que la rédaction et la présentation actuelle des programmes et documents
d’accompagnement et d’application visent plusieurs publics simultanément, ce qui leur
enlève beaucoup d’efficacité.
Il est légitime et important que les parents des élèves soient clairement informés des
objectifs du système éducatif et de la façon dont leurs enfants sont évalués. La forme
actuelle des programmes, la rédaction des livrets d’évaluation des élèves ne permettent pas
d’y parvenir convenablement. Les recommandations rédigées à l’intention des
professionnels ne peuvent concerner l’ensemble des parents et accentuent chez eux
l’incompréhension par rapport à ce qui est visé (pourquoi le vocabulaire « traditionnel » de la
grammaire a-t-il disparu ?) et l’idée que l’on n’apprend plus à l’école (puisqu’ils n’y
reconnaissent plus ce qu’ils y ont appris).
De même, il est légitime et important que les acquis didactiques faisant l’objet d’un
consensus fassent partie des instructions officielles. Mais il est irréaliste de penser que le
professeur des écoles, polyvalent, peut être un spécialiste pointu de la didactique de tous les
champs disciplinaires et surtout peut bâtir par lui-même tous les outils d’apprentissage dans
tous les champs, en utilisant à bon escient tous les acquis didactiques. Cette conception de
la professionnalisation des enseignants est si vaste qu’elle en devient évidemment écrasante
et donc inappliquée.
Il convient donc de distinguer dans les outils qui accompagnent les programmes les outils à
destination des formateurs de la formation initiale et continue, les recommandations à
l’intention des auteurs de manuels, les recommandations à l’attention de professeurs.
Ils doivent se montrer à la fois plus directifs, ne pas craindre de transmettre des savoirs et
des valeurs, et plus soucieux de prendre en compte la diversité de leurs élèves.
Les élèves écrivent très peu (4 lignes en moyenne par semaine dans chacune des 3
disciplines). L’observation réfléchie de la langue est totalement ignorée.
À l’oral, les exigences sont faibles : peu d’usage réfléchi des connecteurs logiques ou de
l’argumentation construite, par exemple.
12/2005