Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie ; enfin une chose dont on ne trouve aucun exemple dans les siècles passés ; une chose que nous ne saurions croire à Paris (comment la pourrait-on croire à Lyon ? ) ; une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie M. de Meirieu et la grande Katherine ; une chose qui paraît sur une page d’un document du très officiel site de l’Académie de Nancy-Metz [1], où ceux qui la verront croiront avoir la berlue . Je ne puis me résoudre à le dire. Devinez-la ; je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens et aux didacticiens ? Eh bien ! il faut donc vous la dire : Je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix ; je vous le donne en cent. Le presse-purée de Massimi Pacifico [2] est en passe de… ─ Valoir à son auteur une rétrogradation d’échelon assortie d’une auto-critique publique et d’un stage pour faire pénitence ? ─Point du tout, cher collègue. ─ Mais alors ? ─ Le presse-purée, traduit dans plusieurs langues, repris par les meilleurs auteurs satiriques et qui fit rire au-delà des frontières figure désormais… en tête d’une liste très sérieuse de thèmes de " travaux-croisés ", à l’ombre des palmes académiques.

Voilà un beau sujet de discourir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu’on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer, allez voir sur le site officiel qu’on vous donnera ; si enfin vous nous dites des injures, nous trouverons que vous avez raison ; nous en avons fait autant que vous.

Adieu. M.P.