Les lacunes des écoliers provençaux
Le journal "la Provence" du vendredi 13 janvier 2006 a publié un très long
article sous le grand titre de 1ère page "Les lacunes des écoliers
provençaux", avec deux sous-titres de 1ère page : "Difficultés : Selon un
rapport de l'Education nationale qu'on a pu se procurer, trop d'élèves
arrivant au collège présentent d'énormes retards" et "Moyenne : Les
résultats des tests démontrent que le niveau dans l'Académie d'Aix-Marseille
reste toujours inférieur à la moyenne nationale". Le journaliste détaillait
en page 22 (presque toute une page) lesdites lacunes. Extraits :
"A l'heure où au plan national, l'efficacité des méthodes d'apprentissage
scolaire fait l'objet des plus vives critiques, le bilan 2005 de
l'évaluation des connaissances en mathématiques des élèves de l'académie
d'Aix-Marseillle avant leur entrée en 6ème, vient conforter l'argumentaire
de ceux qui demandent une réforme urgente et profonde du système.
Systématiquement inférieure à la moyenne française, les résultats de
l'académie ont de quoi inquiéter parents et enseignants, mais aussi les
pouvoirs publics."
"Dans bien des cas ce sont les connnaissances les plus élémentaires qui font
défaut. Avec un exemple symptomatique révélé par cette évaluation dont nous
avons pu nous procurer la copie : à la fin du CM2, à peine plus d'un élève
sur deux est en mesure de dire combien font 6x8..."
"La restitution des compétences dont l'acquisition figure au programme des
classes primaires, ne répond pas aux attentes minimales de la société. Signe
évident que dans l'académie, et plus encore dans les Bouches du Rhône, la
réussite scolaire est loin d'être au rendez-vous".
Sous le sous-titre "La maîtrise du français reste un défi" : extraits : "Les résultats de l'évaluation 2005 apparaissent tout aussi préoccupants
en ce qui concerne la maîtrise du français où Aix-Marseille est en retrait
de 4,9 points par rapport à la moyenne nationale. Ainsi au sortir du CM2, 23%
des enfants ne savent pas placer la majuscule initiale, à peine plus d'un
élève sur dix maîtrise l'orthographe grammaticale et moins d'un sur deux est
capable de retrouver trois informations explicites dans un texte. Un tiers
ne sait pas repérer le début d'une histoire..." "70% ne comprennent pas le titre d'un texte. Trouver un mot "racine"
constitue un obstacle pour trois enfants sur dix et 68% sont incapables de
produire une forme verbale à la 2ème personne du singulier du présent de
l'indicatif. Seulement 4 sur 5 savent correctement placer le point
d'interrogation. 63% ne savent pas assurer les accords sujet - verbe..." etc. Sous le sous-titre "Les écoliers savent-ils encore compter?" : je cite : "Parmi les exercices de mathématiques qui ont été soumis aux enfants dans le
cadre de l'évaluation, les fractions constituent l'un des moins bien
maîtrisés. Ainsi, moins d'un élève sur deux est capable de construire un
segment représentant 1/4 de la longueur d'un segment de 12 carreaux et
seulement trois élèves sur dix sont en mesure de représenter les 4/5 de ce
même segment. A peine deux sur dix savent identifier les deux nombres égaux
parmi 0,25 - 0,4 - 1,4 - 1/4 ; la plupart entourent les deux
derniers, persuadés que la virgule et la barre de fraction signifient la
même chose. De même, trois enfants sur dix savent encadrer 895,53 par deux
nombres entiers. Concernant le calcul mental, outre le fameux " 6x8 " si
difficile à retenir, 70% des élèves de CM2 sont incapables de calculer de
tête "35,2 x 100 " ; un élève sur quatre agit sur la seule partie entière
ou sur la seule partie décimale ou sur les eux à la fois pour proposer
comme réponse " 3500,2 " ou " 35,200 " ou " 3500,200 ". Et à peine
plus d'un enfant sur deux sait combien de fois 8 se trouve dans 56. Pour ce
qui est du calcul posé, seul un élève sur deux sait effectuer la division
déjà posée "403 : 12" et sept sur dix ne sont pas en mesure de poser
eux-mêmes ni de calculer "27,5 x 23" . "Autre connaissance de base dont l'acquisition à la fin du CM2 apparaît
sérieusement compromise : celle des grandeurs et mesures. Moins d'un élève
sur deux sait convertir 400 mètres en kilomètres, à peine 58,7% savent
combien de centimètres font 630 millimètres, et seulement trois sur dix
savent transformer 1,5 litres en centilitres. Plus troublant encore : moins
de 70% des élèves sont capables de dire combien de jours il y a dans une
semaine!" "La géométrie n'est pas en reste. Plus d'un élève sur deux ne sait pas
identifier un triangle isocèle et seulement trois élèves sur dix savent
vérifier qu'un angle est droit. Moins de deux élèves sur dix sont capables
de tracer un cercle de diamètre AC." D'autre part, la réaction du recteur de l'Académie d'Aix-Marseille
est parue dans La Provence du 17 janvier 2006 en page 26, sous le titre :
"Le recteur relativise le bilan 2005 des 6°" Texte intégral: La Provence, 17 janvier 2006 page 26
Après la publication dans La Provence de l'évaluation 2005 des
connaissances en français et en mathématiques à l'enrée en 6ème, le recteur
de l'académie d'Aix-Marseille Jean-Paul de Gaudemar a commenté hier ce
document, précisant en préambule, qu'"il ne s'agit en aucun cas d'une
évaluation-bilan, mais d'une évaluation-diagnostic destinée à fournir une
photographie de la situation". Un outil de travail qui, selon lui, doit être
utilisé "dans la perspective de ce que les enfants vont apprendre au
collège". Un exemplaire est d'ailleurs remis à chaque établissement afin
qu'il puisse "se situer au niveau national", mais surtout "tirer des
enseignements sur sa stratégie et préparer un plan d'action". Il s'agit
également de permettre aux écoles primaires de réfléchir à la façon dont
leurs élèves doivent être préparés à aborder la 6ème. Le recteur en souhaite
dès lors "une large diffusion",insistant sur "l'exploitation exhaustive"
qu'en fait depuis quatre ans son académie; institution "qui travaille et
progresse depuis des années, sans faire dans l'événementiel". Des limites "Notre stratégie à l'horizon 2010, est de réduire l'écart entre nos
résultats et la moyenne nationale, sachant qu'il s'agit du seul indicateur
de performance véritablement fiable". Le recteur attire en effet
l'attentionsur "les limites d'une évaluation dont le contenu change
pratiquement tous les ans" et dont les résultats sont calculés "à partir
d'un échantillon académique dont la marge d'erreur est de 3 points". En
français notamment,"la variation des tests" aurait posé "des problèmes
d'interprétation". Un élève sur 4 n'a pas eu le temps d'exécuter les
exercices d'écriture alors que ces derniers représentaient 25% des items.
"Le taux important de non-réponse ne signifie donc pas que les élèves ne savaient pas", fait
remarquer Jean-Paul de Gaudemar en soulignant que son académie "concentre
toutes les contraintes" à commencer par "la part de sa population scolaire
en grande difficulté". De plus, arrivait cette année en 6ème, la première
génération d'enfants formés aux nouveaux programmes du primaire. Jean-Paul
de Gaudemar qui estime que "les générations précédentes ne s'en sortaient
pas mieux", rappelant "qu'au début du siècle, 50% seulement des enfants
étaient présentés au certificat d'étude et tous ne réussissaient pas".
Et le recteur de conclure :"L'important, c'est que les compétences non
acquises finissent par l'être en fin de cycle 2", tout en annonçant la
création d'une évaluation intermédiaire, au début du CE1, qui sera testée en
2006 et officialisée en
2007.
Titre : "Le recteur relativise le bilan 2005 des 6°"