Pétition

Contre la casse des concours de l’éducation nationale
en général
et en philosophie en particulier


    A la veille des concours de recrutement de l’éducation nationale, le nombre de postes vient seulement d’être rendu public par le ministère de l’éducation. Dans toutes les disciplines la chute du nombre des postes est de plus de 30 %. Au total et en deux ans, 40 000 emplois de personnel éducatif auront été supprimés, sous prétexte de baisse démographique et de rigueur budgétaire. Cette réduction ne peut aboutir qu'à une chose : généraliser les statuts précaires, multiplier le nombre des vacataires, n’ayant reçu aucune formation, ne bénéficiant pas de congés payés, ni de la sécurité sociale et sous-payés (rémunérés à l’heure).

    Dans ce contexte, la situation de la philosophie est dramatique. L’évolution du nombre de postes au CAPES externe depuis 1993 est en chute libre : 300, 300, 280, 240, 180, 130, 60 (Claude Allègre), 50, 53, 60, 60. A la session 2004, le nombre de postes est de 38 !

    En 2003, le taux de réussite au CAPES externe était déjà de 4%, ce qui en faisait un des concours les plus difficiles de France. Parallèlement, l’agrégation ne cesse de voir diminuer le nombre de  ses places (82 en 2003, 64 en 2004). Dans ces conditions, comment envisager l'avenir même de cette discipline ?

  • Les UFR, notamment celles des petites universités, sont directement menacées de disparition.

  • Les étudiants en philosophie et les élèves des classes préparatoires, après des années de formation, voient leurs perspectives professionnelles devenues incertaines, soumises à des recrutements en partie aléatoires, compte tenu des principes aberrants d’une telle sélection-couperet.

  • Par voie de conséquence, ce sont toutes les filières littéraires, en amont du bac (terminales L) ou en aval (universités et classes prépas) qui sont en ligne de mire, jugées non rentables à l’heure où les menaces de privatisation sur l’ensemble du service public se précisent.

    Cette situation est alarmante à plusieurs titres :

        - En précarisant ses personnels, enseignants et ATOS, en fragilisant élèves et étudiants, l’Etat met à mal l’une de ses missions centrales, l’éducation et la recherche. De ce point de vue, la chute du nombre de postes aux concours est l’un des révélateurs d’une orientation globale et revendiquée.

        -  Il faut le redire : à l’heure où la formation des individus est affirmée par tous comme centrale, ces mesures sont destructrices, elles menacent un enseignement de qualité, qui vise non pas seulement la transmission de compétences restreintes, mais l’acquisition d’une culture large, d’esprit critique, d’ouverture intellectuelle. Et c’est, ce qu’entre autres disciplines, mais de façon singulière et irremplaçable, la philosophie prend en charge.

    C’est pourquoi, personnels de l’éducation, étudiants, élèves, parents d’élèves, il nous faut réagir de toute urgence :

    POUR UN RECRUTEMENT EN PHILOSOPHIE A LA HAUTEUR DES BESOINS,

    EXIGEONS UNE AUGMENTATION DES POSTES MIS AUX CONCOURS DANS LE CADRE D’UNE VRAIE POLITIQUE DE FORMATION DES ENSEIGNANTS !

    Les premiers signataires : Eve Glatkowski (étudiante en maîtrise de philosophie, Lille), Isabelle Garo (enseignante de philosophie en classe préparatoire, Lille), Jean Robelin (professeur de philosophie à l’université de Nice), Véronique Decaix (étudiante en préparation au CAPES de philosophie, Lille), Anne Sauvagnargues (maître de conférence en philosophie, ENS-Lyon), Jean Bourgault (enseignant de philosophie en classe préparatoire, Rouen), Emilie Barbier (étudiante en licence de philosophie, Lille), Marjorie Pilch (élève de classe préparatoire, option philosophie), Yann Coillot, (étudiant en maîtrise de philosophie, Lille), Jean-Michel Leder (enseignant de philosophie, Evreux)


    Signature en ligne