Rendre les sciences humaines

Nouvel Observateur du 19/06/2003 (extrait)


" N. O. -Quels remèdes proposez-vous pour redonner aux jeunes le goût des sciences?

M. Porchet. -Cessons d'abord de les en dégoûter! Il faut multiplier à l'école les expériences de type la Main à la Pâte, fondées sur une approche ludique et concrète de l'expérimentation scientifique. Au collège, on devrait proposer un enseignement unique des sciences et non une balkanisation, une ultraspécialisation qui, à ce niveau, n'a pas de sens entre physique, chimie, sciences de la vie, etc. Au lycée, il faut s'adapter à des jeunes qui ont beaucoup changé. Dans la plupart des concours aux grandes écoles, les questions sont les mêmes depuis des années, comme si le monde n'avait pas changé. Les enseignants parlent de baisse de niveau des jeunes: il n'en est rien! Le problème est qu'ils persistent à attendre d'eux les réponses qu'on leur a enseignées il y a dix, vingt ans ou plus. C'est une approche dogmatique en décalage complet avec ce qui peut être utile dans un monde complexe et en changement perpétuel.

N. O. - Pensez-vous qu'il serait utile dans cette optique d'envisager un bac général sans filières distinctes, lettres, sciences, économie?

M. Porchet. - En effet, une telle mesure me paraîtrait de bon sens. Plutôt que de créer des tuyaux de plus en plus rigides, comme on l'a fait ces dernières années au lycée, on pourrait instituer un vrai bac généraliste qui laisse le temps aux jeunes d'opérer des choix d'orientation sans se fermer des portes. Les sciences ne sont pas réservées à une élite! Il faudrait aussi faire découvrir ces métiers concrètement aux jeunes, à travers des témoignages, les incarner. Rendre les sciences humaines, en somme. "

- Lire le texte intégral de l'entretien sur le site du Nouvel Observateur

- Lire le rapport de M. Porchet sur http://www.education.gouv.fr : Attrait et qualité des études scientifiques universitaires (fichier au format pdf - 374 Ko - 36 pages)