Lettre ouverte des professeurs de lettres

Lettre ouverte rédigée à Montaigne le 16/01/2002


Monsieur Jack LANG, ministre de l'Education Nationale

et Madame Katherine WEINLAND, doyenne de l'Inspection Générale


Nous tenons à vous faire part de notre vive inquiétude en ce qui concerne les modalités prévues pour l'EAF 2002 et à préciser les points suivants :

A l'écrit : nous demandons la réduction du volume du corpus : le temps qu'il faut pour lire et maîtriser ces textes est autant de pris sur l'exercice d'écriture. Or, les élèves doivent ensuite se plier aux mêmes exigences que par le passé, dans un temps réduit. Nous craignons que, sous-estimant la difficulté de l'écriture d'invention, ils ne se précipitent massivement sur ce sujet, avec des résultats dont l'expérience montre qu'ils sont rarement convaincants ; en outre, les exemples des Annales zéro semblent prouver que le corpus peut porter sur un seul aspect de l'objet d'étude ( exemple : le monologue au théâtre ) : cela suppose une préparation d'un niveau inabordable en classe de première et aboutit à un bachotage stérile.

A l'oral : nous demandons
- la suppression de la question préalable à l'étude du texte. Cette question supposerait que le texte ait pu être étudié exhaustivement en classe, de façon que nos élèves soient prêts à traiter toutes les questions essentielles qu'il pose. Or, cette étude exhaustive est impossible, compte tenu du lourd programme imposé cette année.
- la suppression de la question ou des questions préalables à l'entretien, qui risquent de réintroduire l'ancienne question d'ensemble abandonnée en 1996.
La forme précédente de l'examen (première partie vérifiant les connaissances de l'élève sur le texte, deuxième partie, entretien librement mené par l'examinateur, s'assurant que ce que dit l'élève n'est pas une pure restitution du cours) nous paraissait plus satisfaisante.
Nous refusons également le principe de la liste détaillée par séquences dont le modèle a été tardivement fourni dans le BO du 3 janvier 2002 : outre que certaines rubriques se recoupent, aucun examinateur (rappelons que nous faisons passer 9 à 10 élèves par demi-journée) n'aura le temps de se plonger dans le détail des activités de ses collègues. Nous refusons également la communication anticipée des listes : au moment où nous essaierons de terminer en hâte le programme, après que les élèves auront soutenu leurs TPE, il nous sera totalement impossible de boucler les listes à l'avance et encore plus d'étudier celles des collègues !

Nous espérons que nos constats et nos demandes seront enfin pris en compte, dans l'intérêt du service public de l'Education Nationale.

Renvoyer vos signatures à :

Luc Révillon, coordonnateur de lettres
Lycée Montaigne
17, rue Auguste Comte
75006 Paris