Nous étions quelques uns de Sauver les lettres à l'avoir rencontré et à nous être entretenus longuement avec lui dans une brasserie parisienne pour lui parler de l'état de l'enseignement des lettres, même si son livre à venir devait être centré sur les rapports parents/profs (Maschino avait été intéressé par le livre Sauver les lettres, des professeurs accusent, Textuel, 2001, postface de D. Sallenave)

Nous sommes restés en relation avec lui durant l’élaboration de son livre, lui envoyant quelques textes, quelques informations et lui recommandant quelques contacts, son livre étant constitué de nombreux témoignages d’enseignants.

Le résultat est là : un livre libre et détonant qui aide le réel à remonter et pose les bonnes questions. On prendra connaissance notamment des quatre derniers chapitres où Maschino évoque plusieurs fois le combat et les textes du collectif, ainsi que le site. On trouvera des extraits, par exemple, du remarquable témoignage de R.B., professeur des écoles (cf. Premier poste : http://www.sauv.net/premposte.php ), la référence de l’article de C. Billon et P. Petit paru dans Marianne , Comment sauver le collège unique (http://www.sauv.net/marian6.htm), la mention de la vraie dictée que le collectif fit passer à des élèves de seconde à la rentrée 2000 suite à l’indigence scandaleuse de la dictée et des consignes de correction proposées au brevet 2000 (http://www.sauv.net/dict0900ana.htm). On pourra lire aussi l’extrait de manuel de quatrième, hallucinant, que nous avions déjà épinglé ( Quand c’est trop… c’est Tropico http://www.sauv.net/tropico.htm), etc.

Pour la bonne bouche, on découvrira dans l’appendice une contribution d’Antoine Desjardins (SLL) en forme de " bouffonnerie édifiante " sur l’horizon de l’enseignement des lettres : De la rencontre sur la tableau noir d’un presse-purée et d’un professionnel des sciences de l’éducation et du monstre horrifique qu’il en est résulté. Pédagogistes atrabilaires, obsédés de l’objectif et vieux témoins de Jéhovah-Meirieu, s’abstenir !

On ne manquera pas, finalement, au terme de ce même appendice ( Un espoir en vue ?), le peu politiquement correct Manifeste des parents en colère émané du collectif des parents pour sauver l’école, http://www.autonomie.org/parents/ : une bonne bolée d’air frais garantie, loin des impostures institutionnelles, de l’hypocrisie et de la lâcheté ambiante.

Un livre salutaire et roboratif, donc, par un homme, ancien professeur de philosophie, qui a toujours cultivé la liberté de voir, d’interroger et de penser, bien loin de tout esprit domestique et de toute chapelle idéologique. Un journaliste (miracle !) qui ne fait rien dire d’autre aux gens qu’il interroge (parents ou enseignants) que ce qu’ils ont dit, qui ne confisque pas la parole à son profit, qui ne déforme pas la parole vive pour l’ajuster aux préjugés du moment ou pour la rendre compatible avec la pensée dominante ; qui ne récuse pas le réel pour faute de mauvais goût, mais le prend comme il est, comme il se dit dans le quotidien modeste du terrain. Une sociologie de proximité, attentive, sans grandiloquence, qui ne s’interdit ni l’humour ni l’empathie et envoie à tous les diables les dogmes des maîtres-censeurs et des xyloglottes professionnels. Voilà un livre qui aidera sans doute à grossir les rangs de ceux qui ne se résignent pas à la liquidation quasiment programmée de l’école.

<4^ème de couv.>

Si l'on observe dans la société française une démission croissante des parents, on constate simultanément, depuis une dizaine d'années, une irruption des mêmes dans l'enceinte des établissements scolaires. Depuis qu'en 1989 une " loi d'orientation ", confiant l'école à la "communauté éducative ", les a placés au rang de " partenaires permanents de l'école ou de l'établissement scolaire ", de plus en plus nombreux sont les parents d'élèves, organisés ou non en association, qui se croient autorisés à faire la leçon aux enseignants quant à l'instruction qu'ils dispensent à leurs enfants. Quelle est la situation exacte, comment en est-on arrivé là, et que faire pour apaiser cette nouvelle guerre scolaire ?

Fruit de nombreux entretiens avec des chefs d'établissements, des conseillers principaux d'éducation, des professeurs des collèges et lycées, des instituteurs, ce document témoigne pour un corps enseignant malmené, discrédité, et relate des faits extravagants, certains parents se permettant par exemple de juger le contenu des cours, le bien-fondé de telle sanction disciplinaire et de faire valoir leur prétendu droit de décider.

Dédié à " ceux qui veulent sauver l'école ", ce livre est un plaidoyer en faveur de la survie du noble métier d'enseignant et de l'intelligence active des parents en milieu scolaire.

<4^ème de couv./>

Maurice T. Maschino a été professeur de philosophie. Il est actuellement journaliste au Monde Diplomatique. Il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, dont plusieurs abordent de front des questions relatives à l'univers de l'éducation et de l'enseignement en France.

Lire interview de Maschino dans le Nouvel Observateur n° 1973, semaine du jeudi 29 août 2002 ( http://www.nouvelobs.com/dossiers/p1973/a24000.html )