Profs, pourquoi ils sont devenus des boucs émissaires...

Par Bernard Maris

Marianne, 5 au 11 janvier 2004


Ils sont exactement 885 770 soldats. Des soldats qui, dans leur écrasante majorité, vont bien, ont la foi et s'estiment satisfaits, sinon fiers, et à juste titre, de leur travail. A considérer cette télévision qui leur donne tant de premiers rôles (" L’instit ", " Mme le Proviseur " et, maintenant, " Le dirlo "), ce travail ou plutôt cette vocation rejoint une sorte de rêve consensuel - ce rêve qu'évoquait Camus lors de la remise de son prix Nobel, quand il rendait hommage à son instit d'Alger, sans qui il ne serait resté qu'un fils d'ouvrier agricole…

Mais cette glorieuse profession est aussi de plus en plus contestée. On devrait louer les profs, les protéger, leur donner les moyens d'accomplir leur mission. Au lieu de cela, on les harcèle, on les blâme, on les accable et, surtout, on leur fait supporter tous les maux de la société - violences urbaines, délinquance, drogue, problèmes religieux, démission des parents... . Au point que certains de ces soldats - ex-hussards de la République se sentent désormais incompris, méprisés, mal aimés, voire déconsidérés. Etre prof, en 2004, ressemble parfois un véritable cauchemar. Témoin, cette famille qui s'acharne contre l'un d'entre eux, " coupable ", lors d'un voyage de découverte, d'avoir laissé une fenêtre ouverte, par laquelle est malheureusement tombée une fillette. Morte. Cinq ans de lutte, et la condamnation du prof à une peine de prison avec sursis, alors qu'on attendait la relaxe: un jugement qui reflète tout l'acharnement et l’exigence haineuse de la société civile vis-à-vis de ses enseignants, "toujours absents, toujours en grève".


Adapter l'élève au "marché"

S'il n'y a jamais eu d'" âge d'or " de l'éducation en France, il y eut en revanche une mystique de l'éducation, porteuse d'un vrai lien social. Après Condorcet (1), pourquoi Ferry (Jules) est-il le second grand moment de notre éducation nationale? Parce que, à la faveur de la raclée prise contre la Prusse en 1870, les Français découvrent une armée allemande beaucoup plus instruite que la leur. Contrairement à la vulgate marxiste, l'alphabétisation des Français et la gratuité de l'enseignement n'ont rien à voir avec la constitution d'une main d'œuvre qualifiée destinée à servir le grand capital; au contraire la conjonction de ces deux idées traduit la volonté d'asseoir le fait républicain (2). Ferry poursuit l’œuvre de Guizot, créateur des écoles normales départementales (1835). Légiférant alors qu'une grande partie de la population enfantine est déjà scolarisée, son projet va bien au-delà: " Former le travailleur, instruire le citoyen, éduquer l'homme à la liberté ", c'est-à-dire autant d'intentions qui participent de la volonté de cimenter la République et la nation.

Rien de tel sous la Vème République. La réforme Haby, en 1975, sur le collège unique et la loi sur l'allongement de la durée de la scolarité à 16 ans (3) épousent la grande révolution démographique des années 60-70, accompagnent l'arrivée des classes d'âge du baby-boom au lycée et à la fac. C’est le temps où l'on construit " un collège par jour ". Révolution de la demande. On pédale désormais derrière " le consommateur d'éducation ". Condorcet et Ferry (Jules) avaient signé deux actes politiques entre générations (liberté et égalité pour les révolutionnaires; gratuité, laïcité et citoyenneté pour les républicains de 1881), Giscard et Haby ont aussi passé un pacte: avec le marché du travail. Il ne sera jamais respecté. Nul besoin d'aller chercher plus loin l'origine de ce manque de respect pour les profs. Fondamentalement, la société du plein-emploi et de la consommation des années 70-75 porte l'idée qu'un bon diplôme donnera un bon emploi. Alors qu'explose la demande et que l'éducation, via le collège unique, se mue en bien de consommation de masse, fleurissent les théories du " capital humain", de "l'investissement intellectuel", Le choix des termes est significatif: l'éducation est entrée, pour ne plus jamais en sortir, dans l'univers de l'économie et du marché...

Sur les lieux d'enseignements, apparaissent les théories managériales de la gestion du bien-éducation (4).

Au lycée napoléonien, autoritaire, fermé, et où l'enfant uniformisé (au sens strict: vêtu d'une blouse) se voit couper du milieu familial et de la réalité sociale (sa commune, sa région, son quartier), succède le lycée moderne, en prise avec cette même réalité (la mairie, l'entreprise du coin qui donnera logo ou subventions), et surtout avec les parents, de plus en plus exigeants - c'est un progrès. Mais le droit à l’éducation se dégrade alors peu à peu en demande sociale solvable: " La compétitivité économique, c'est aussi la compétitivité du système éducatif " (5). Les années 60 signent la fin de l'humanisme classique, du désintéressement et de la liberté de l'activité humaine. En lutte contre " l'idéologie bourgeoise ", Mai 68 fut, sans le vouloir, un prélude à l'ère de l'utilitarisme à l'école (chère à tous ceux pour qui " la valeur marchande des recherches l'emporte désormais sur la valeur de vérité "), c'est-à-dire à l'irruption de l'école dans l'espace du néolibéralisme.

Depuis, les profs se trouvent emprisonnés dans un triangle de fer: coincés entre les parents, la hiérarchie et l’opinion (chefs d'entreprise, médias, etc.). Avec, en prime, à l'occasion, un ministre qui les rudoie ou leur bat froid. Tous exigent qu'ils s'adaptent à l'élève et adaptent en retour celui-ci au " marché ", lequel, miné par le chômage, n'en veut pas vraiment. Autrement dit, on passe d'une logique de la " connaissance " à un mécanisme de la " compétence ". De l'éducation, on attend qu'elle se mette au service du monde économique. Création des bacs professionnels en 1985, du Conseil national des programmes en 1989, rapport Fauroux promouvant le modèle de la formation continue à l'école, rhétorique gestionnaire, palmarès des établissements, décentralisation et promotion du modèle entrepreneurial, idéal de flexibilité et de souplesse préparant à la mobilité et à la flexibilité du marché du travail, autonomie, autodiscipline, auto apprentissage… Le savoir se mue en un bien périssable, fongible, tels ces yaourts qui tournent après une semaine ou ces ordinateurs, obsolètes passé douze mois... L’idéal sous-jacent de cette évolution? Une autoformation des enseignants, sommés de s'adapter en permanence à un monde réputé de plus en plus complexe, se pliant bon gré mal gré à toutes les réformes pédagogiques successives, tout en se soumettant d'eux-mêmes à un contrôle continu des connaissances.


"Dispensateur de compétences"

A école nouvelle, pédagogie nouvelle. Se substituant au savoir, la compétence, avec ses capacités d'adaptabilité et de communication, fait qu'" aucun diplôme n'aura plus de légitimité permanente " (" Pour un modèle européen d'enseignement supérieur ", rapport de Jacques Attali). Tous les rapports, de l'OCDE, de l'ERT (table ronde des industriels européens) ou d'ailleurs, vont dans le même sens, celui de la " destruction créatrice permanente ", de l'obsolescence des connaissances, de la dévalorisation partielle mais continuelle du patrimoine des connaissances. Jusqu'à ce qu'un ministre, Ferry (Luc), fasse mine de découvrir - alors qu'il se déclare tout à trac partisan de la " révolution managériale de l'école " (sic) - que dernière ce salmigondis consumériste à la sauce nomade subsiste ce fait simplissime : en dépit de la hausse des crédits par enfant en euros constants et de la baisse des effectifs des classes, la France produit de plus en plus d'analphabètes (lire l'encadré, p. 59). La faute aux profs, forcément.

Pauvres profs! Pauvres enseignants, désorientés, déboussolés, à qui l'on demande tout et son contraire ! Pauvres soldats de l'éducation qu'on envoie en première ligne sous le feu roulant des problèmes sociaux. Comment dispenser des savoirs quand l'instabilité devient la règle ? D'ailleurs, si l'enseignant est relégué au simple rang de " dispensateur de compétences ", a-t-on vraiment encore besoin de lui? Déjà les ultra libéraux se posent la question : pourquoi ne pas carrément confier l'éducation à l'entreprise, puisque c'est elle qui crée les emplois ? Pourquoi, tant qu'on y est, ne pas accuser le prof de fabriquer des chômeurs ? Dans la mesure où l'école n'est plus le sanctuaire de la transmission du savoir, dans la mesure où elle ne se situe plus au-dessus de la société mais à son service, dans la mesure où elle se doit de former les futurs cadres économiques de la nation - flexibles, mobiles et polyvalents pour mieux satisfaire le marché -, difficile de ne pas percevoir le prof comme un résidu social- un de ces individus qui, comme le disait Bernard Shaw, " n'est prof que parce qu'il ne sait pas quoi faire d'autre, n'a pas de véritable métier ". Comment respecter le " dispensateur de compétences aux apprenants " (sic) - c'est ainsi qu'on désigne désormais un enseignant -, puisque mon cadet se fait racketter à la sortie de l'école et que mon aîné pointe à l'ANPE ? Même un Roger Fauroux, peu suspect pourtant de vouloir enseigner autre chose que de la matière molle utile à l'emploi, s'étonne de l'échec du nouveau modèle de l'enseignement français, l'enseignement professionnel en trente ans, l'école a produit plus de 600 diplômes professionnels (6) ! Ayant, elle aussi, pensé l'enseignement sur le mode du débouché professionnel, la gauche a tout autant galopé après le leurre de l'innovation permanente. La loi de programmation de 1989 (celle, fameuse, qui " met l'élève au centre ") reprend ridée de l'alternance pour tous entre milieu éducatif et milieu professionnel. Edith Cresson prêche, en 1991, " la mixité du temps d'éducation passé dans l'établissement de formation et dans l'entreprise ". La loi quinquennale de 1993 prévoit un " droit à l'expérience pré professionnelle ". Déjà Savary clamait en 1984 que l'université devait " contribuer à la politique de l'emploi " et supprimait les thèses à la française qui donnèrent, oh, pas grand-chose, Braudel, Bourdieu, Deleuze...

Le sommet est sans doute atteint par le ministre Claude Allègre, qui relève, selon ses détracteurs, de la catégorie, si bien définie par le philosophe espagnol Ortega y Gasset, des " savants-ignorants " (ces types qui connaissent deux ou trois trucs dans une sous - spécialité et se haussent sur leurs cors aux pieds pour donner des leçons universelles aux autres). Son modèle ? L’enseignant - entrepreneur ou le chercheur - entrepreneur, à qui se destine sa loi sur l'" innovation et la recherche " de 1999, dans les marges de laquelle… Dominique Strauss- Kahn glissera une petite gâterie sur les stock-options.


Auberge espagnole

A Allègre, dont on peut saluer le volontarisme, on doit aussi le fameux " mammouth " à dégraisser et la non moins fameuse saillie : " Le dinosaure éducatif français n'est plus adapté au monde d'aujourd'hui " Destruction créatrice, camarades ! Darwinisme social ! Les vives félicitations d'Alain Madelin ou de Charles Millon ne semblent cependant jamais avoir mis la puce à l'oreille de ceux pour qui sa démarche résumait la modernité. Au contraire... Il est alors de bon ton de fustiger l'immobilisme des enseignants. L'innovation partout et pour tous est censée résoudre tous les maux de la société : drogue, violence, racisme, perte des repères... Si les enfants se droguent ou se battent, c'est que l'école ne fonctionne pas. Or, qui a pour mission de faire fonctionner l'école ? Les profs bien sûr, parfaits dans leur rôle de boucs émissaires.

A l'enfoncement des profs par les parents, la hiérarchie, le ministère et les offreurs d'emplois (les patrons), ne manquait que le marteau des profs eux-mêmes. Tenu, en l'occurrence, par leurs syndicats. Le patron du Sgen-CFDT espère ainsi que les enseignants vont se transformer - grâce à de bons logiciels, peut -être ? - en " ingénieurs du savoir, organisateurs du processus d'acquisition des connaissances ", il s'agit en quelque sorte d'apprendre à l'élève à faire ses courses. Le responsable du Snes-FSU explique que, certes, " les élèves manient moins bien l'orthographe, l'analyse logique et ont une moindre maîtrise des formes académiques. Mais, dans de nombreux autres champs, ils se révèlent de leur temps et en capacité [sic] d'en remontrer à leurs aînés ". Et de prêcher pour " des formes développant l'autonomie de pensée " : " Notre époque, assure-t- il encore, appelle de l'intelligence et non de la soumission. " Ah, oui? Soumis, donc, les Jules (Grévy et Ferry), le petit père Combes, Léon Blum ? Soumise la génération de 1945 ou celle qui fit 1968 ? " Réussir la scolarisation de masse mérite de la diversité et du sur mesure ", conclut Denis Paget (7). Du " sur mesure ", tout est dit. Chacun trouvera son bonheur dans les rayons du supermarché éducatif. Aux nouvelles générations de faire leurs emplettes scolaires pour assurer leur " employabilité " future ! A la logique de la diversité et du foisonnement consuméristes correspond, en outre, la gestion locale des produits. Chaque établissement offre son panel de " projets ", de formations affriolantes pour les " apprenants " (rapport Legrand, de 1983, définissant aussi le partenariat avec les " usagers " de l’éducation). Quant au rapport Mauroy (2000), il rappelle, de son côté - et avec quelle allégresse! -, qu'en 1983 l'Etat assumait 90% du financement immobilier des lycées et collèges, contre 32 % seulement en 1998, cinq ans plus tard... Peu importe que la décentralisation et la dépendance croissante vis-à-vis du financement privé aient eu des conséquences dramatiques sur la discrimination scolaire (écoles pauvres pour les pauvres, écoles riches pour les riches) ! Avec le retour au local et à la proximité pénètrent en force dans l'école les " partenaires " : parents, entreprises et collectivités territoriales. La colonisation de l'école par les parents - consommateurs entre dans les mœurs: il faudra une courageuse décision de Luc Ferry pour redonner, enfin, aux professeurs un droit de regard sur le redoublement des élèves ! La clef de voûte de ce processus autogestionnaire tendance auberge espagnole sera cimentée par la loi d'orientation de 1989 mettant " l'élève au centre du dispositif éducatif ". Une loi qui crée les IUFM, hauts lieux du pédagogisme, cette doctrine consistant, en gros, à faire découvrir aux enfants, en les écoutant, tout le savoir qu'ils possèdent déjà en eux mais qu'ils ignorent encore. " L'élève est le but et le centre de l'enseignement ", proclame aussi l'ex-ministre François Bayrou. Les méthodes pédagogiques ne sont plus déterminées par les savoirs et la nécessité de les acquérir, mais par les élèves eux-mêmes, avec leurs différences sociales et psychologiques, leurs parcours, leurs " vécus " comme on dit.


Confusion des savoirs

Comment mobiliser, dès lors, l'activité intellectuelle des collégiens, des lycéens et des étudiants si l'on dévalorise les disciplines scientifiques et culturelles et si l'on laisse penser que l'expérience pratique spontanée et " informelle " vaut tout autant que les études ?

Résultats :

1) En 1998, Jean Ferrier, inspecteur général. de l'Education nationale, remet à Ségolène Royal un rapport où il apparaît que plus d’un enfant sur cinq (21 %) ne comprend pas ce qu'il lit et que plus d'un sur trois (38 %) ne sait plus calculer.

2) Seuls 10 % des enseignants pense encore que l'école permet de corriger les inégalités.

La majorité des profs ne croit plus ni au collège unique, ni à la démocratisation par accès au bac. Mais ils sont nombreux à avoir poussé à l'innovation, au nom de la pédagogie nouvelle, à la transversalité des savoirs et parfois même à de peu performantes bizarreries, peut-être en raison d'une culpabilité post soixante-huitarde (après 1968, la plupart ont en effet sentis " coupables " d'inculquer une idéologie bourgeoise à de pauvres cerveaux sans défense). Sans doute aussi parce que la confusion des savoirs permet de masquer des savoirs confus...

Du côté des proviseurs et surveillants généraux (devenus conseillers d'éducation), l'évolution est tout aussi catastrophique. Le corps des dirigeants de lycées n'a eu de cesse de s'autonomiser par rapport aux enseignants. A l'agrégé proviseur recruté parmi ses pairs a succédé le gestionnaire, qui ne veut plus rien avoir en commun avec le prof et surtout pas le salaire. Evaluation et contrôle des enseignants (rapport Jean-Marc Monteil), revalorisation de la situation des chefs d'établissement, tout est prêt pour " y aller au bulldozer ", comme le disait Roger Fauroux, y compris sanctionner s'il le faut les professeurs " improductifs " et tout axer sur la responsabilité du chef d'entreprise (pardon, d'établissement). Pris, donc, sous le tir croisé des parents, des élèves, de leur hiérarchie pédagogique (l'inspection générale) et des proviseurs, les profs ont moins envie de se battre pour imposer des redoublements (protestations des parents), noter à leur juste valeur les copies (hurlements des parents et des proviseurs) ou sanctionner des chahuteurs (glapissements des assistantes sociales)… Organisateur du grand " raout " sur l'école, Claude Thélot prétend qu'il est tout aussi naturel de juger de la qualité d'un repas au restaurant que d'un service d'enseignement dans une école. On n'ira pas dîner avec lui… L’école vaut mieux que des fiches cuisine ! Elle a besoin de s'appuyer sur un pacte entre générations. Celui sur l'emploi a échoué. La mystique Jules Ferry reposait sur l'intégration morale et linguistique à la nation, la confection et le renforcement du lien politique, le refus de l'Eglise. Oublier la dimension de pacte entre générations de l'éducation et la limiter à un simple contrat entre offreurs et demandeurs est plus qu'une faute : c'est un déshonneur. Un déshonneur dont les profs, pour le coup, ne sont pas les responsables.

B.M.

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(1) On lui doit le Mémoire sur l'instruction publique (1791), ainsi que le Rapport sur l'instruction publique présenté à l’Assemblée Nationale les 20 et 21 avril 1792

(2) Fervent colonisateur, Ferry voyait, en revanche dans la politique coloniale un des appendices de la politique industrielle de la France. Sous Ferry premier ministre, seront votées les lois sur la liberté de la presse, le droit de grève, la liberté de se syndiquer...

(3) La loi sur la scolarité à 14 ans est due à Jean Zay du Front populaire.

(4) Lire le très bon livre de Christian Laval : L’Ecole n’est pas une Entreprise, la Découverte, 2003

(5) Quel système éducatif pour la société de l'an 2000 ? Haut Comité pour l’éducation et l’économie, La Documentation Française, 1988, p. 8.

(6) De fait, le système français accorde une plus large place à l’enseignement professionnel que ceux des Etats-Unis ou du Japon, par exemple.

(7) Secrétaire général du SNES-FSU ? Libération, 5 mai 2003.