La majorité des professeurs du collège des Remparts de Rozay en Brie réunie en groupe de travail lors de la journée de réflexion organisée dans leur établissement, le 15 janvier 2002, dénonce :

- L'absence de réelle concertation concernant la mise en place d'une réforme qui paraît imposée.

- La diminution significative et inquiétante de nos horaires disciplianaires. Certaines matières risquent d'être instrumentalisées au profit des autres, et d'autres encore marginalisées (langues anciennes, "langues rares") et à terme effacées.

- La supercherie qui consiste à faire croire que cette perte est compensée par les itinéraires de découverte chargés de "remotiver" les élèves et pallier leurs difficultés.

- La disparition du cours construit, progressif et cohérent, gage d'un enseignement de qualité, qui transforme le professeur en un "animateur dans un lieu de vie".

- L'impossibilité d'évaluer les élèves sur des activités qui tendent à échapper au cadre scolaire (savoir-être, intention de réaliser...).

- L'alourdissement important de la charge de travail des professeurs qui de plus devront enseigner en dehors de leur domaine de compétences.

- La détérioration prévisible des emplois du temps des élèves et des professeurs (emplois du temps en "barettes", problèmes de salles, d'accès à la documentation...).

- L'usage fallacieux de l'interdisciplinarité déjà intégrée dans nos pratiques disciplinaires.

- L'assujetissement des moyens à la réalisation de projets au contenu discutable qui prennent le pas sur la réussite des élèves.

Nous exigeons :

- Une réflexion de fond, concertée, sur la mission du système éducatif et non des réformes hétéroclites.

- La restauration de valeurs structurantes (travail, mérite, respect, savoir...) qui ont fait leurs preuves.

- Le rétablissement des horaires disciplinaires, nécessaire pour placer le savoir au centre de l'enseignement et restaurer l'image ainsi que la dignité du professeur.

- Que cesse la démagogie qui consiste à faire croire qu'on peut acquérir toutes les connaissances sans effort.

- Que l'on diminue notablement les effectifs-classe, comme le préconise le dernier rapport de l'OCDE dans ses conclusions.

- Que soient reconsidérés les passages automatiques dans la classe supérieure qui créent une hétérogénéité pédagogiquement ingérable.

- Que soit proposée une véritable prise en charge des élèves en grande difficulté ainsi que des orientations alternatives valorisantes pour ceux qui le souhaitent.