La récente parution du livre d’Agnès Joste Contre-expertise d’une trahison. La réforme du français au lycée, préface d’Henri Mitterand, Mille et une Nuits, Paris, octobre 2002, pose le problème : de remaniements en remaniements (nous dirions " réformes ") successifs, l’école a réussi à vider les programmes de littérature française de leur contenu spécifique pour le remplacer par des exercices de classification, des tentatives de reconnaissances typologiques, des prétextes à débats, et " la perversion suprême, écrit Henri Mitterand, est atteinte quand la classe de littérature se transforme en classe de morale civique ou de techniques de la communication. "

S’agit-il d’une trahison qui, au-delà du cours de français, a gagné toutes les disciplines de l’école, ou bien est-ce là une évolution nécessaire de l’école moderne ?

Pour en débattre :

— Agnès Joste, professeur de lettres classiques au Lycée Claude Monet au Havre, après avoir enseigné quatorze ans en collège de ZEP (zone d'éducation prioritaire, dans les quartiers difficiles). Membre du collectif " Sauver les lettres " et co-auteur du livre Sauver les lettres. Des professeurs accusent, Paris, Textuel, 2001. Elle vient de faire paraître Contre-expertise d’une trahison. La réforme du français au lycée, Mille et une Nuits, 2002.

— Mireille Grange, professeur de lettres modernes en collège et en zone d'éducation prioritaire, dans l'académie de Lille, membre du collectif " Sauver les lettres ". Auteur de "Témoignage sur le collège", paru dans le livre collectif Propositions pour les enseignements littéraires, 2000. Elle a participé, dans le cadre de l'émission "Répliques" d'Alain Finkielkraut, à un entretien avec Marc Baconnet, publié récemment : Enseigner les lettres aujourd'hui, Éditions du Tricorne, 2003.

— Bernard Schneuwly, professeur de didactique des langues à l'Université de Genève. Il mène des recherches entre autres sur l'apprentissage de la langue écrite, les méthodes d'enseignement de l'oral et les pratiques d'enseignement de la grammaire en Suisse romande. Il forme des enseignants primaires et participe à l'élaboration de moyens d'enseignement et de plans d'études du français. Entre autres publications : " Pour l'enseignement de l'oral ", Paris ESF 1998.

— Charles Heimberg, Dr ès lettres de l'Université de Genève, historien, enseignant et formateur en didactique de l'histoire à l'IFMES, préside l'Association pour l'Étude de l'Histoire du mouvement Ouvrier (AEHMO), coordonne la rédaction de la revue " Le cartable de Clio " (didactique de l'histoire) et participe au comité de rédaction du journal aRobase. Dernière publication : " L'Histoire à l'école ", Issy-les-Moulineaux, ESF éditeur, 2002.