Communiqué de presse du 7 janvier 2011
Le collectif Sauver les Lettres a été profondément attristé par la mort de l’helléniste Jacqueline de Romilly : nous avons en effet admiré et partagé son engagement pour l’enseignement des langues anciennes et nous continuerons à le faire. Les réactions du Président de la République, du Ministre de la Culture et du Ministre de l’Éducation Nationale rendent hommage à cette grande dame et à son combat. M. Luc Chatel [1] conclut ainsi son communiqué : « La France perd aujourd'hui sa plus grande helléniste. Le plus bel hommage que nous pouvons lui rendre est de perpétuer la mémoire et l'esprit de son œuvre. »
« Perpétuer la mémoire », oui, certes, mais aussi continuer à faire vivre « l’esprit de son œuvre » !
Tout en regrettant que cette prise de position ministérielle s’effectue à l’occasion du décès de Madame de Romilly, Sauver les Lettres veut comprendre les propos du ministre comme un engagement en faveur de l’enseignement des langues anciennes, et attend fermement qu’une fois passée l’émotion due à l’événement, des actes viennent concrétiser l’hommage du ministre par :
- des dotations horaires globales suffisantes pour permettre l’existence des groupes d’option de latin et de grec en collège et en lycée ;
- les cours de latin et de grec exclusivement confiés aux professeurs de lettres classiques, seuls à même de faire en ce domaine le lien entre langue et représentation du monde ;
- des concours de recrutement en lettres classiques s’appuyant sur la connaissance des langues anciennes ;
- le maintien d’un nombre suffisant de remplaçants TZR en lettres classiques.
Nous rappelons que la défense des Humanités est assurée au quotidien par les professeurs du secondaire qui se battent pour faire vivre les options de langues anciennes, dans des conditions très difficiles. Il faut que le gouvernement, les recteurs, les inspecteurs, les chefs d’établissement et l’ensemble des collègues les soutiennent vigoureusement pour que le combat de Jacqueline de Romilly ne soit pas vain, et que les hommages rendus ne se réduisent pas à des propos vides de sens.
Collectif Sauver les lettres