Le projet de loi Fillon
France Culture, " L’Esprit Public ", dimanche 16 janvier 2005.
[Extrait, vers la 20e minute] Max Gallo : Philipe Meyer : Max Gallo :
Alors il me paraît au fond que Fillon a essayé de se situer, j’allais dire sur une voie centriste, entre deux tendances. La première c’est la tendance pédagogique. Je crois qu’il a très bien compris qu’on arrivait à la fin d’un cycle, et une lettre d’un de nos auditeurs qui est instituteur va dans ce sens en démontrant, on pourrait en citer des passages, en montrant combien depuis des années le pédagogisme, la manière d’apprendre à lire, tout cela est désastreux en matière de formation des élèves. Donc on arrive au bout d’un cycle tout le monde comprend que les IUFM, comme le dit Yves Michaud, sont des lieux de non savoir où on oblige les stagiaires par exemple, cas très précis qui m’a été rapporté par une lettre aussi d’auditeur, où on oblige des agrégés qui ont réussi le concours à se mettre à quatre pattes et à crier très fort devant leurs costagiaires pour apprendre à poser la voix, et à répéter le cri du feu ; où on dit que noter les élèves n’a aucun sens , bref le pédagogisme…
Non seulement on les oblige mais si ils ne le font pas il sont…
Il sont sanctionnés, ils sont renvoyés, leur réussite au concours d’agrégation externe est supprimée et ils ne doivent rester en place que parce qu’ils ont recours à la justice, je prends un exemple, je pense à un cas précis où le Tribunal Administratif a donné tort à l’Education Nationale. Bref il y a donc la fin d’un cycle de pédagogisme. Ca c’est le premier aspect qui est vaguement évoqué quand même, dont la loi fait un peu écho. C’est pour cela que Monsieur Meirieu qui est le grand prêtre de ces affaires pédagogistes le dit, c’est la première fois depuis vingt ans qu’il y a si peu de référence à la pédagogie dans une loi. Heureusement je dirais.