Luc Ferry : quand dire, ce n’est pas faire.

(d’après les propos tenus dans Le Figaro du 10 avril, Le Monde du 17 avril et L’Express du 17 avril)


Un ministre ne se juge pas aux ouvrages qu'il publie mais aux décisions qu'il prend. Monsieur Bayrou avait écrit un livre excellent, La génération des mal-appris, qu'il s'est empressé d'oublier en arrivant rue de Grenelle. Nous aimerions donc, mais sans trop y croire, que la politique du ministère Ferry-Darcos corresponde aux idées qu'ils défendent l'un et l'autre dans leurs écrits.

 

I. CE QUE M. FERRY DIT

Certes des propos qu’on est heureux d’entendre dans la bouche / de lire sous la plume d’un ministre de l’Éducation nationale :
- condamnation du dogme absurde et démagogique de " l’enfant au centre du système "
- rappel la finalité, c’est la transmission du savoir
- emploi du mot " élève " qui remplace " enfant "
- réhabilitation des notions de travail, d’effort, de mérite
- condamnation de l’idéologie de la rénovation permanente
- rappel que l’école transmet un " héritage ", un " ensemble de savoirs déjà constitués que les élèves doivent recevoir, apprendre, voire respecter, plutôt qu’inventer ou créer ex nihilo "
- état des lieux sans complaisance concernant l’illettrisme accompagné de l’idée que l’institution porte une large responsabilité en la matière<
- remise en cause de la loi d’orientation du 10 juillet 1989 (elle est techniquement presque entièrement abrogée article par article – et non dans sa totalité – car intégrée dans le code de l’éducation ; ce sont surtout les textes d’application qu’il faut abroger).

Bref,
- une rupture très nette avec le discours démagogique dominant depuis plus de 20 ans, et de façon systématique depuis la loi d’orientation Jospin du 10 juillet 1989.
- une mise en cause du lobby pédagogiste entre les mains duquel les ministres précédents ont placé l’Éducation nationale

Mais, RIEN dans les faits n’a matérialisé ces orientations depuis mai 2002. Or de nombreuses décisions pouvaient être prises. Nous attendons donc maintenant autre chose que des paroles, fussent-elles suaves.

 

II. CE QUE M. FERRY NE FAIT PAS

Quelques exemples dans les principaux domaines de l’action du ministre.

A) Illettrisme et école primaire

1) Remettre en cause la réforme des programmes Lang…- Ferry entrée en vigueur en septembre 2002 sous la houlette de M. Ferry qui pourtant aurait pu la rapporter, étant en fonctions depuis mai.

- Revenir sur la nouvelle réduction horaire de l’enseignement du français (en moyenne 135 h. de moins sur les cinq années par rapport à l’état antérieur ; mais, toujours en moyenne, 630 h. de moins qu’au début des années 70, i.e. 2 ans de cours de moins !)
- M. Ferry dans L’Express fait de la grammaire le fondement de l’édifice mais la réforme qu’il a approuvée, défendue (comme président du CNP) et défend encore, ne fait aucune place à son étude méthodique. Il n’est question que d’ " observation réfléchie " d’une liste (encore réduite) de phénomènes grammaticaux, à raison d’un maximum de 2 h. par semaine. Aucune place donc pour un apprentissage méthodique par des exercices répétés. De plus, confirmation de la disparition de la dictée. (Alors que le même Luc Ferry se vantait d’en faire faire à sa fille une par jour à la maison !)
- Mettre un terme à l’esbroufe qui consiste à prétendre faire écrire et lire deux heures et demie par jour (toutes matières confondues). Si les élèves n’ont pas appris la lecture, la grammaire (et l’orthographe), on peut même les faire lire et écrire huit heures par jour : le résultat sera toujours désastreux.
- Arrêter de faire croire que, employer le français dans les différentes leçons dispense de l’étude systématique de cette langue. Et toutes ces sottises ne découlent-elles pas de l’illusion spontanéiste qu’il dit dénoncer à longueur de colonnes ces jours-ci ? Cela suppose aussi de tirer la conclusion de ce que dit M. Ferry sur le fait que l’illettrisme se joue à l’école primaire (et même sans doute au CP) pour déterminer sans ambiguïté des priorités. Donc renoncer à des innovations improductives et démagogiques comme la langue vivante (et/ou régionale) à l’école primaire dont les études de l’IREDU ont prouvé le caractère nuisible. Les instituteurs continuent d’en être mal à l’aise, et les professeurs de langue de collège sont intarissables pour en faire le bilan critique.

2) Ouvrir sérieusement le dossier des méthodes d’apprentissage de la lecture et affronter le lobby des apôtres de la méthode globale et de tous ses avatars (méthodes semi-globales dites " mixte ", " naturelle ", " à hypothèses " ou " phonétique "), qui ont imposé le dogme dans l'éducation nationale depuis 30 ans et portent une responsabilité considérable dans cette catastrophe culturelle.

B) Collège et lycée

Le ministère sait (lire ce qu’en dit Jacques Cremadeils, chargé de mission auprès de Xavier Darcos, au collectif Résistons pour l’école) que les Itinéraires de découverte (IDD) au collège et les Travaux personnels encadrés (TPE) au lycée sont des dispositifs nuisibles :
- porte ouverte à toutes les démagogies
- donnant lieu à toutes les tricheries
- n’aidant nullement les élèves en difficulté
- obligeant à une baisse des exigences de l’assimilation des programmes
- source d’ennui pour beaucoup d’élèves
- donnant lieu à de nombreuses manipulations pour la notation
- ouvrant par leur imprécision de définition une brèche dans les programmes nationaux…

Pourquoi M. Ferry n’a-t-il pas fait disparaître ces dispositifs d’un trait de plume ? En les maintenant, il entérine la diminution des horaires disciplinaires qui en ont découlé, imposée par les ministères Allègre (TPE) et Lang (IDD).

C) L’enseignement du français

Malgré les protestations des professeurs de lettres, rien de changé dans les programmes.

Au collège, toujours le double dogme de
- la séquence pédagogique
- la " grammaire de texte "

Nous voulons la liberté d’organiser le cours selon ce qui semble le plus efficace au professeur en fonction des élèves, et le retour à la grammaire de phrase.

Au lycée, toujours
- les désastreux programmes Viala (cf. Agnès Joste, Contre-expertise d’une trahison, la réforme du français au lycée, Mille et une nuits)
- le nouveau bac et le sujet d’invention (la contradiction ou la double pensée n’effraie pas M. Ferry : malgré sa défense de la dissertation aux dépens du sujet d’invention dans Le Figaro du 10 avril, il n’hésite pas à trouver des vertus au second, le même jour, à une autre page !)

Nous voulons une refonte des programmes sur des bases chronologiques et la disparition du sujet d’invention. (Deux sujets, la dissertation et le commentaire composé, pourraient suffire.)

D) Les IUFM

Qu'est ce qui empêche M. Ferry de supprimer par décret ces paillotes de la pédagogie que sont les IUFM? Or non seulement il ne le fait pas mais, cédant aux pressions, il édulcore ses propres 28 propositions de réforme, dont il ne reste pratiquement rien dans la dernière version. Il cautionne même l'idée de "masters professionnels d'enseignement" qu'il avait pourtant exclue dans une circulaire du 14 novembre dernier.

 

M. Ferry ministre pouvait-il sur ces questions cruciales inverser le cours des choses ? Pouvait-il renier les orientations désastreuses d'un Conseil national des programmes dont il fut le président et qui expliquent largement la déconfiture accélérée de l'école depuis dix ans ? Sans doute n'avait-il d'autre voie que de s'en tenir à une déclaration d'amour toute platonique à l'attention de ceux qui se désolent de l'état de délabrement de l'instruction publique.

M. Ferry est bien plus cohérent en tant que philosophe qu'en tant que ministre. Il s'était fait connaître par un livre contre la "pensée 68" et reste sur ses positions d'alors. Mai 68 serait donc le grand responsable de la débâcle de notre système éducatif. Il est vrai qu'une analyse superficielle des évolutions historiques semble lui donner raison. Mais il est pour le moins curieux d'attribuer l'individualisme exacerbé des démocraties contemporaines au structuralisme plutôt qu'à une philosophie libérale de l'autonomie du sujet (celle de M. Ferry). Bourdieu, Lacan, Althusser ou Foucault étaient-ils individualistes? Lévi-Strauss est-il individualiste? La dénonciation par Debord et les situationnistes de la "sociéte de consommation et de spectacle" est-elle responsable du consumérisme scolaire ou de l'idéologie des "marques"? Deleuze lui-même, si mal compris par les "désirants", défendait le "cours magistral" (Il faut revoir "P. comme professeur" dans son "Abécédaire"). Les réformes pédagogiques qui ont détruit l'école s'appuient sur des thèses élaborées dans les années 1900-1920 : où étaient alors les soixante-huitards? Ces idées ont été appliquées dès 1950 aux Etats-Unis, qui ont le pire des systèmes éducatifs du monde développé (sauf les bonnes universités qui recrutent leurs professeurs et leurs bons étudiants à l'étranger). On ne savait pas que les différents gouvernements américains qui se sont succédé au cours de ce demi-siècle étaient composés de dangereux gauchistes. Tout cela mérite, pour le moins, une discussion approfondie. Mais quoi qu'il en soit de ce débat philosophique, peu importe au fond : nous jugerons M. Ferry sur ses actes. Pas sur ses discours ni sur ses livres.

 

III. CE QUE M. FERRY FAIT

À quel jeu jouez-vous Monsieur Ferry ? On est légitimement en droit de se poser la question quand on compare les déclarations de principe et les actes.

A) L’équipe Ferry

C’est du Lang-Allègre ! Deux exemples.

Le directeur de cabinet Alain Boissinot. IG de lettres. Règne sur l’enseignement des lettres depuis 10 ans. Père de la précédente réforme (son dada : tous les textes sont argumentatifs et veulent manipuler le lecteur ; bref, confond la littérature et la com.) et très lié à Alain Viala responsable de la dernière.

Le directeur de la Desco (direction de l’enseignement scolaire) Christian Forestier. Ex-recteur de Créteil puis Versailles, directeur de la DLC sous Allègre, dir-cab de Lang. Gestionnaire cynique très en cour qui diffusait dans son académie des circulaires pour décourager les redoublements en s’appuyant sur des raisonnements faux (inversion de la cause et de la conséquence pour les redoublements et l’échec).

Certes, la souplesse de l’échine caractérise ces hauts fonctionnaires, mais pour mettre en oeuvre une politique qui prendrait le contre-pied de la précédente, le plus simple serait quand même de changer les hommes…

B) Le soupçon : de belles paroles pour couvrir la fin des travaux ?

Car des actes, il y en a. Et jusqu’ici ils ont toujours consisté à appliquer les réformes antérieures et à les poursuivre.

1) La question du budget

Le ministre indique que le budget de l’Éducation nationale a crû de 38 % en dix ans. Sous réserve de vérification, où est allé cet argent ? 95 % des dépenses du ministère passent dans les salaires, rappelle aussi M. Ferry dans L’Express ; or il n’y a pas eu recrutement de 38 % de professeurs ou de " personnels de terrain " supplémentaires en 10 ans ! et les traitements n’ont pas non plus été augmentés de 38 % !

Il y a donc des dépenses en pure perte qu’il va falloir avoir le courage de ne pas reproduire : difficile de ne pas penser à tout ce qui est dépensé au nom de l’innovation en recherches fumeuses, missions et commissions diverses, en expérimentations évaluées par les expérimentateurs, et bien sûr dans les IUFM, pour former par des cours pédants, grotesques et inadaptés, des étudiants qui ne sont pas encore reçus à un concours ; publications nouvelles et dispendieuses (ex les Documents d’Accompagnement des programmes, les Annales Zéro du bac, et… les publications ministérielles – ex les " Perspectives actuelles de l’enseignement du français ", auquel ont participé le CNP, MM Ferry, Boissinot et consorts, envoyé à tous les professeurs de lettres en 2000, 100f /15 euros pièce.) Et le dernier ouvrage de Luc Ferry édité à compte d’Etat, envoyé à tous les enseignants, coût de l'opération : un million d'euros. La publication électronique sur le site du ministère, de coût quasiment nul, suffisait.

C’est là qu’il faut avoir le courage de tailler, de s’attaquer à des puissances institutionnelles.

Cela dit, une formation réorientée mais de qualité, cela coûte tout de même cher.

La réforme a minima (titre du Figaro) risque de n’apporter ni économies substantielles ni la rénovation attendue et nécessaire.

Il ressort pourtant du discours de M. Ferry qu’un objectif essentiel est la réduction des dépenses de l’État dans son domaine. Cela passera donc comme toujours par la diminution des personnels (administratifs et de service) et la suppression des options (latin, grec…- ce que vient d’en dire M. Ferry dans le Figaro du 10 avril équivaut à une condamnation à mort -, voir aussi la situation des langues vivantes dans l’académie de Paris : fermeture de nombreuses classes d’allemand, regroupement des élèves de LVI et LV II…). Ce qui est vécu aujourd’hui comme hier au quotidien dans tous les établissements de France. Des disciplines obligatoires sont même explicitement visées : on propose depuis mars aux professeurs titulaires remplaçants de philosophie, dans l’Académie de Bordeaux, un changement de discipline, sous prétexte que la leur est " excédentaire " ; ils doivent choisir (sans formation ni concours) une autre matière : lettres, ou documentation. Comment mieux exprimer son mépris pour la " transmission des savoirs " dont M. Ferry parle ailleurs, quand on contraint les personnels à enseigner ce qu’ils ne peuvent évidemment dominer ? Ou bien quel mépris pour les savoirs, ou bien quel mépris pour les élèves, à qui on peut donner des ersatz sans que cela gêne le moins du monde le ministre ?

2) La question des surveillants.

La suppression brute est de 10.000 postes, soit 10.000 adultes de moins dans les établissements scolaires, au moment où l’on déplore la violence….

Mais quand on lit dans Le Monde ce propos de M. Ferry : " Même s’il faut augmenter le nombre des surveillants, comme je le propose à la rentrée prochaine, je ne crois pas à la logique qui voudrait qu’on ait un surveillant derrière chaque élève. C’est paradoxalement une facilité, un renoncement à l’éducation. Il faut cesser de traiter seulement les effets pour s’attaquer enfin aux causes de la violence. "

On comprend ceci : " je me couvre en disant que je demande des surveillants supplémentaires (c’est mon côté anti-68) ; mais comme je sais que je ne les obtiendrai pas, je prépare mon discours de rechange. " Et celui-là est de la pure démagogie qui utilise la ficelle de la caricature (un surveillant derrière chaque élève !). Qu’il se rassure ! comme on en est à 1 pour 250 ou 300 en moyenne selon les établissements, personne ne lui demande cela. Mais si on revenait au ratio des années 50 dans les lycées (avec des élèves moins turbulents) ce serait déjà bien : 1 pour 125 !

On peut ajouter que personne dans un établissement scolaire ne contestera que le nombre de cas de désobéissance aux règles de vie est fonction inverse du nombre d’adultes présents.

3) La question des COP (conseillers d’orientation-psychologues), des assistants sociaux, des personnels de service

Un texte vient brutalement de faire passer les conseillers d’orientation de l’Éducation. Nationale à la région. (4500 personnes)

Conséquence : ils vont disparaître des lycées et collèges ; et on va attendre que les professeurs principaux fassent leur travail alors qu’ils n’en ont ni le temps ni la compétence. (Ex. un COP peut décider de recevoir dans son bureau, au lycée ou au collège, un par un tous les élèves des classes d’orientation, en convoquant, le cas échéant, les parents.) On court donc à la catastrophe et à la multiplication des mauvaises orientations. Au moment où le ministre prétend vouloir s’atteler à la revalorisation de l’enseignement professionnel, cela ne fait pas très sérieux.

Les assistants sociaux scolaires (2500 postes) sont de leur côté, reversés aux départements. Or ils traitent dans les établissements de nombreux cas sociaux, répartissent les aides aux familles (" fonds social "), les bourses, les aides à la restauration scolaire, fournissent une aide précieuse aux élèves en leur disant le droit de leur situation, s’occupent d’absentéisme, de maltraitance sous toutes ses formes, et sont les seuls personnels qui légalement peuvent visiter les familles. Leur disparition dans les établissements scolaires est une lourde perte, surtout dans les lycées défavorisés où leur présence est un lien social puissant. M. Ferry ne peut nier que dans ce cas, il a choisi les populations qui seront moins intégrées et moins scolarisées – ou bien qu’il ne connaît rien à la situation quotidienne des élèves et des établissements, ce qui est aussi possible tout en étant pitoyable. Ne parlons pas de la violence pure qui est faite à ces personnels (recrutés sur concours spécifique en sus du diplôme d’Etat d’AS) et aux élèves qui en ont besoin.

Enfin, les médecins scolaires (1500 personnes)sont retirés aux établissements, et eux aussi reversés aux départements. Que dire du mépris et de la violence qui s’exercent ici, et du ministre Xavier Darcos, qui renvoie explicitement les élèves au médecin de ville, alors que le service médical scolaire, sur place, indépendant de l’œil familial et social, sert souvent de secours d’urgence (physique et psychiatrique) à des élèves qui ne se confient que là. C’est M. Ferry lui-même qui, en dépit de ses dénégations actuelles dans le Monde de l’Education par exemple, a proposé ces trois suppressions de personnel à M. Raffarin, en octobre 2002 (Le Monde du 26-10-02). Ajoutés au nombre de suppressions de surveillants, c’est ainsi 18500 adultes qualifiés qu’on retire aux élèves !

Les personnels administratifs, d’entretien et de service (IATOSS) des établissements scolaires sont également visés : l’Education Nationale ne veut plus les assumer, et les transfère selon les cas au département ou à la région, rendant ainsi leur emploi et leur travail auprès des élèves plus lointains et plus précaires. Il s’agit cette fois de 110.000 personnes !!

A qui va-t-on faire croire que celui qui assume ainsi le démantèlement de l’Education Nationale, et le délitement concerté de l’existant, " aime l’école " ?

4) Le spectre du modèle anglais

Et pendant ce temps-là, M. Darcos vante le collège anglais, sa merveilleuse communauté éducative (Libération du 27 janvier dernier) où les professeurs font tout : se remplacent les uns les autres, surveillent les récréations et la cantine, jouent les assistantes sociales… pour les brillants résultats scolaires que l’on sait.

Du coup, on est tenté de voir la disparition des COP, des AS et des médecins scolaires comme un moyen de modifier dans la pratique la fonction des professeurs en étendant leurs attributions (peu importe qu’ils ne soient pas compétents dans les nouvelles) ; cela en prélude à la révision des statuts dont M. Darcos ne fait pas mystère que c’est un objectif majeur de la législature. L’administration ne s’en cache pas : le Rectorat de Rouen, dans sa revue officielle " Repères " de février 2003 (n°9, p.6) indique ainsi les nouvelles tâches du professeur principal, désormais tenu d’observer  :
- le comportement pendant les cours
- les résultats scolaires
- l’absentéisme
- l’état vestimentaire de l’élève
- les problèmes liés à l’hygiène
- le relationnel entre les élèves (ex., les phénomènes de bande)
- le suivi des sanctions.

5) L’épouvantail de la décentralisation

À en croire L’Express, M. Ferry n’y paraît pas très favorable. Si c’était vrai, il aurait bien raison.

Elle ne va en effet aboutir qu’à multiplier par 22 les technocrates ignorants et gaspilleurs se prenant pour des spécialistes géniaux de l’éducation.

De plus, cela diminuera peut-être les dépenses de l’État, mais tous comptes faits, il est certain que le coût total à la charge des contribuables sera encore accru. (Le président de la région Haute-Normandie, en ce moment Président de l’Association des régions de France, annonce que la masse salariale de sa région va passer, du fait de la décentralisation dans la seule Education Nationale, de 16 à 78 millions d’euros. Martin Malvy, de la région Midi-Pyrénées, annonce que les impôts locaux vont augmenter de 25 à 30 % pour faire face à ces mesures.)

 

Nous observons donc que dans un certain nombre de domaines, M. Ferry ne fait pas ce que M. Ferry dit. Dans d’autres, il ne dit pas tout ce qu’il fait.

Collectif (RE & SLL)
04/2003