Agrégation interne : les ravages de la méthode globale
Je vous rapporte les incidents inacceptables
survenus lors de l'épreuve de composition française
de l'agrégation interne de Lettres Modernes le Jeudi
21 Février dernier à Arcueil.
Le sujet tenant en 2 lignes était :
" Je ne sais point créer ,je sais seulement
SUSPENDRE en moi les pensées que le hasard me fait ".
Cette réflexion de Marivaux vous parait elle
éclairer votre lecture des journaux ?
1. L'épreuve commençait à 09h00 , bien vite des candidats
ont manifesté des doutes quant
à la réalité de cette citation auprès des
appariteurs.
2. A 09h30, une majorité s'est arrêtée de composer
en indiquant une erreur probable sur le sujet : le
verbe SUSPENDRE n'avait aucun sens et il fallait
lire SURPRENDRE.
Les appariteurs contactent le responsable du sujet
au Ministère de l'Education Nationale.
3. A 10h00, le mot SUSPENDRE est incroyablement
maintenu officiellement. A partir de ce moment, le
tollé est devenu général. Une majorité de candidats
se sont levés , ont menaçé de rendre copie blanche
dans un brouhaha indescriptible. Les appariteurs
contactent à nouveau le Ministère.
4. A 10h50, le Ministère a enfin reconnu son erreur
et a donc demandé aux candidats de recomposer à
partir donc du verbe SURPRENDRE (le verbe correct)
en accordant une heure de plus au temps officiel de
l'épreuve. La salle ne s'est calmée qu'à partir de
11h30, heure à laquelle 1/3 des candidats étaient
déjà partis.
Je dois préciser que tension nerveuse, pleurs, crises de nerfs, palabres, déplacements de
candidats dans la salle, ont ponctué toute la
matinée et donc que les conditions requises pour la
sérénité de l'épreuve n'étaient plus réunies.
En outre, les prolongations horaires ont été
différentes selon les académies (Amiens : 1h45).
Que penser d'un ministère qui recrute ainsi ses
agrégés?
Que penser du responsable du sujet qui a maintenu une erreur flagrante et aburde ?
Que penser de l'organisation d'un concours qui
laisse passer (sur deux lignes à recopier) une
erreur si conséquente ? Le responsable du sujet
a-t-il lu sa proposition ? N'y a t il personne pour
relire deux lignes au Ministère de l'Education Nationale ?
I. P., enseignante en Lettres
03/2002