Qui s’est condamné à une lecture attentive de l’encart du BO n°6 du 5 février 2004 n’aura pas manqué d’apercevoir, là-dedans, une sorte de phrase qui mérite bien d’être repêchée et à laquelle on peut prétendre assigner un sens stable.

" Les établissements peuvent utiliser de manière différenciée les moyens horaires qui leur sont alloués. Ainsi est-il déjà possible, à partir de l'analyse des besoins des élèves (…) de substituer aux IDD d'autres modalités d'aide aux élèves en considérant que les moyens dévolus aux IDD sont mis à la disposition des équipes pédagogiques pour l'usage qui leur semblera le plus utile aux élèves. "(*)

Donc, les IDD sont facultatifs. Il sera désormais possible de prendre en compte les " besoins " des élèves, voire de leur être " utile "… Encore un effort et on va nous autoriser à enseigner nos disciplines.

Pour le reste, cette circulaire se caractérise par un flou artistique voulu. L’idée générale pourrait être : gérez la pénurie dans chaque établissement comme bon vous semblera. D’un côté il est dit qu’on pourra aller " au-delà " des IDD en terme d’expérimentations pédagogiques, de l’autre on nous dit que l’équipe pédagogique est libre de ses choix : c’est sans doute ce qu’implique l’ " autonomie des établissements ". Tout cela est bien beau mais cache une inquiétante déréglementation sur fond de pénurie et de gestion purement comptable.

La vraie pédagogie, celle qui s’occupe de l’élève et défend la qualité des enseignements (et non celle qui accompagne et cautionne toutes les réformes néo-libérales), qui s’en soucie vraiment aujourd’hui ?

Saisissons-nous donc de cette liberté dangereuse pour faire les bons choix sur le terrain et défendre notre conception de l’école.

A.D.

02/2004

Itinéraires de régression :
http://www.sauv.net/iddregression.php

Évolution des horaires du français au collège :
http://www.sauv.net/horcoll.php

* Encart du BO n°6 du 5 février 2004. Préparation de la rentrée 2004 dans les écoles, les collèges et les lycées.