Sarko ordonne la retraite aux "cons du ministère"
Le Canard enchaîné du 3/3/2009 Deux mois ininterrompus de manifs et de contestation dans les lycées, les facs, les organismes de recherche ont laissé Sarko dans un état d'intense exaspération. Au cours du week-end dernier, devant ses conseillers éducation, il en a tiré le bilan ou, plutôt, il l'a déposé. « Je ne veux plus voir les enseignants, les chercheurs et les étudiants dans la rue ! a-t-il écumé. Fini le projet de décret (sur les enseignants-chercheurs). Fini aussi la suppression des IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres). Vous me réglez ça. Vous vous couchez. Je m'en fous de ce que racontent les cons du ministère ! S'il le faut, vous n'avez qu'à faire rédiger les textes par les syndicats, mais qu'on passe à autre chose ! On a bien assez de problèmes comme ça. De toute façon, ce n'étaient que des projets de merde. » La colère du chef de l'Etat vise particulièrement les technocrates, les « cons du ministère », archarnés, chacun dans leur
coin, à sauver leur bout de réforme. Mais Sarko a aussi conscience, paraît-il, des ravages de ses propres déclarations à l'emporte-pièce. Comme son discours du 22 janvier, où il vitupérait « l'immobilisme » d'une recherche aux résultats « médiocres ». Ou sa diatribe contre « La princesse de Clèves », roman du XVIIe siècle proposé dans un concours administratif. Son coup de gueule date de 2006, mais il est devenu le symbole du mépris envers la culture prêté à Sarko. Résultat le ministère de l'Education a recensé ces dernières semaines pas moins de 230 lectures effectuées dans les lycées, les universités et les lieux publics du chef-d'oeuvre de Mme de La Fayette ! Une façon perverse, bien évidemment, de se payer la fiole du chef de l'Etat. Elle serait drôlement étonnée, Mme la comtesse, d'apprendre que son livre a contribué à saper l'autorité d'un lointain successeur de Louis XIV...