Enflure de style

Le Canard enchaîné , 26 mai 2004.


Soucieux d’aider les profs de français dans leur difficile mission, le rectorat de Clermont-Ferrand a écrit, le 26 avril, aux chefs d’établissement de l’académie. Et le style de la missive en dit long sur les exigences de l’administration en matière de maîtrise de la langue.

La Région, écrit le responsable de l’inspection académique régionale, signataire de cet ampoulé poulet, " est porteuse dune initiative originale dans le cadre des recherches qui accompagnent la prise en compte nouvelle d’une gouvernance par les résultats ".

Clair, non ?

Mais ce n’est pas tout. Histoire de ne pas s’en tenir à " la périphérie de l’acte éducatif (...), j’ai décidé, indique le rédacteur, d’interroger la perception que les élèves ont de la façon dont, à la fin de leur cursus, ont été atteintes les finalités assignées à l’enseignement du français ".

Molière n’aurait pas mieux dit.

Et, pour " interroger la perception ", quoi de mieux qu’un sondage ? Il est très au point, se félicite notre pédagogue, car " je l’ai soumis à la critique des professeurs de français dont les élèves cobayaient mes questions ".

Pas de doute, le français va faire des progrès fulgurants en Auvergne. Et surtout on n’y verra plus les élèves cobayer aux corneilles !