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 Qui sommes-nous ?
Nous sommes des enseignants de lettres et d'autres disciplines, des professeurs des écoles, des citoyens, animés par un idéal scolaire de gauche. Réunis dans un collectif fondé en 2000, nous sommes en lutte, depuis la "réforme" Allègre, contre l'affaiblissement, le dévoiement, voire la disparition de l'enseignement de la langue et de la littérature, et contre une série de transformations qui ont pour conséquence une baisse graduelle des exigences et des résultats de l'école publique. En savoir plus ...

Appel au ministre de l’Education nationale : Plaidoyer pour une grammaire scolaire, l'Obs 07/03/2023

Il est grand temps d’ouvrir les yeux.

Moins médiatique que celle de l’enseignement de la lecture, la question de l’enseignement de la
grammaire n’en est pas moins cruciale. Dans ce domaine-là aussi, l’Éducation nationale n’a eu de
cesse, réforme après réforme, de tout bouleverser, en puisant dans des travaux scientifiques qui lui
servent de caution. Ainsi, dans la dernière terminologie officielle publiée sur le site du ministère (1),
dans la phrase « Je vais à Paris », « à Paris » est un COI (complément d’objet indirect du verbe
aller), et non un complément de lieu, comme le pense encore naïvement une grande majorité de Français …

Il ne s’agit pas là d’une simple question de terminologie. Ce qui est en jeu, c’est toute une conception de la grammaire et de son enseignement. Et, par conséquent, la sécurité des élèves en classe et la confiance des familles en l’école [... pdf ]

Appel à signatures (Lien vers la pétition) !

Eclairages sur l'enseignement de la grammaire, à lire et relire sur le site de Sauver les lettres

Maîtrise de la langue : un enjeu social (Jean-Christophe Pellat)
Grammaire vs linguistique : les préjugés et la raison (Eric Pellet)

 Propositions pour une nouvelle école démocratique
Tribune parue dans l'Obs du 18/04/2017 / Propositions pour une nouvelle école démocratique (Sauver les lettres)
  • 1er principe : L’instruction de tous doit être la finalité de l’école ’institution scolaire a pour mission de donner à tous les élèves, quels que soient leur origine et leur milieu, une véritable formation intellectuelle exigeante. Nous considérons qu’elle est défaillante quand, au prétexte de s'adapter à un prétendu « déficit » des plus démunis culturellement, elle propose aux jeunes un simulacre d’instruction, à coup de gadgets pédagogiqueset d’activités infantilisantes. [...]
  • 2ème principe : Il faut instaurer les conditions d'une égalité réelle des élèves dans l'accès au savoir Pour réaliser l’égalité d’instruction il faut défendre le collège unique et enseigner les mêmes savoirs avec les mêmes exigences dans tous les établissements du territoire. Ce sont les méthodes qu’il faut adapter aux élèves, non les contenus. (...]

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27-08-24
Communiqué intersyndical éducation (Sud-Education, UNSA, FSU, CFDT, CGT-Education) du 4 juillet 2024 - Pour l’avenir de l’École, battre l’extrême droite !
L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’École : la mise en oeuvre de son programme aurait des effets terribles pour l’ensemble de la communauté éducative. A rebours de ce que porte l’extrême droite pour l’École, nous rappelons notre attachement au projet scolaire de l’École publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique de savoirs scientifiquement validés. Nos revendications pour l’École, ses personnels, ses élèves, pour la société ont une boussole : faire grandir et réussir tous les élèves ensemble, avec des personnels respectés et reconnus.
Mezetulle du 4 juillet 2024 - Un grand chantier républicain sur un champ de ruines (blog de Catherine Kintzler)
On continue à laisser tomber dans le caniveau les objets républicains – souveraineté nationale, laïcité, sécurité, universalisme, école publique exigeante fondée sur l’instruction, maillage de services publics forts sur tout le territoire…[...] Ces objets, il ne fallait pas les abandonner, il fallait les cultiver, les travailler, les porter à leur maximum d’intensité pour ne jamais renoncer à faire de la France un modèle politique et social, un lieu où chacun est traité à l’égal de tout autre comme une singularité et non assigné à une appartenance, un lieu d’excellence. Les « barrages » vertueux, jusqu’à présent, n’ont fait que différer ce travail gigantesque, quand ils ne lui ont pas fait obstacle en le chargeant de leurs décombres. Un grand chantier républicain pourra-t-il enfin s’installer et déblayer ce champ de ruines ?
Le Monde du 25 avril 2023 - « Le pacte enseignant, un contrat qui ne dit pas son nom » (Tribune de Denis Kambouchner, professeur émérite de philosophie à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne.)
Disons-le tout net : le « pacte » proposé aux enseignants, et refusé à juste titre par les organisations syndicales, est un cache-misère doublé d’un scandale moral. […] Un scandale, parce que proposer un « pacte » à des fonctionnaires titulaires est un acte sans précédent dans l’histoire de nos institutions. Jusqu’à nouvel ordre, un fonctionnaire d’État est recruté et titularisé avec ce qu’on appelle un statut. Celui-ci comprend des droits et des devoirs, généraux et spécifiques. Chaque catégorie d’emploi comporte ainsi ses obligations de service, assorties d’une déontologie. Les tâches et projets qui peuvent se surajouter à ce service peuvent faire l’objet d’accords avec les administrations concernées. [...] Le présent « pacte », qui ne propose que de gagner plus, c’est-à-dire de vendre ses services, est un contrat qui ne dit pas son nom. Il fait du fonctionnaire le partenaire d’un marché.
Le Monde du 31/05/2023 - « Avec Parcoursup, la frontière entre méritocratie et élitisme est ténue » (Propos recueillis par Margherita Nasi)
Professeur d’informatique à l’Université libre de Bruxelles et auteur d’« Algocratie », Hugues Bersini décortique, dans un entretien au « Monde », le fonctionnement de l’algorithme de la plate-forme Parcoursup.
Parcoursup classe les filières en fonction de leur prestige, les étudiants selon leur dossier scolaire, puis couple les meilleures universités avec les meilleurs étudiants, qui sont donc favorisés, et dans le même temps, les inégalités sociales et scolaires initiales sont accentuées. On a tendance à considérer les algorithmes uniquement pour leur efficacité, mais ils ne sont pas neutres, ils véhiculent une vision politique. Parcoursup est le reflet de la France ultraméritocratique d’Emmanuel Macron. La frontière entre méritocratie et élitisme étant ténue, cette course à l’excellence est génératrice d’inégalités, qui se perpétuent, voire s’amplifient, d’une génération à l’autre.
Le Café Pédagogique du 12/07/2023 - Autoritarisme présidentiel et logiques privées : jusqu’où dans l’obstination ? (Roger-François Gauthier)
Marcher de façon aussi décomplexée que ce que prônent certains discours vers une logique de désengagement de l’Etat , dans la logique « néo-libérale », en matière d’éducation c’est étrangement vouloir régler des problèmes complexes par une politique de l’encre de seiche, cherchant à désemparer les acteurs, à oublier l’histoire et à fuir d’importantes responsabilités. Et cela procède d’une analyse bien incomplète de la situation de l’Éducation nationale. L’École en France n’est en effet pas rien pour la République, et certains de ses marqueurs, comme le statut de ses enseignants, ou de la définition nationale des programmes, ainsi que d’examens garantis par l’État font sans doute partie de ce qui en a assuré, pendant des décennies et surtout d’une façon qui était claire à tous et faisait consensus, la valeur, restée incontestée jusqu’à il y a quelques années. Attaquer cela est dangereux car il s’agit de repères sociétaux importants, dont bien des pays sont dépourvus.
Libération du 04/09/2023 - Faut-il raccourcir les vacances des élèves en difficulté ? (Tribune de Stéphane Bonnéry, chercheur en sciences de l’éducation).
Emmanuel Macron a partagé sa volonté d’avancer la rentrée au 20 août pour certains élèves. Il existe d’autres solutions, comme revenir à 27 heures pour les élèves dans le premier degré, avec plus de maîtres que de classes.
[...] Mais oui, le temps manque : les élèves français ont été privés de nombreuses heures de cours. La suppression des samedis matin du primaire (par Xavier Darcos) équivaut à une année scolaire de cours. […] Sans qu’il n’y ait jamais de causalité unique, la période d’accroissement des écarts d’apprentissage selon les origines sociales des élèves correspond à celle des suppressions horaires. Pourquoi ne pas revenir à 27 heures [au lieu de 24, ndlr] pour les élèves dans le premier degré, avec plus de maîtres que de classes afin que les enseignants soient plus présents pour les élèves ?
Un éclairage rétrospectif, sur le site de Sauver les lettres
Actualisation de l’évolution des horaires de français en primaire et collège 1968 – 2022
360 h de français en moins au primaire, cela équivaut à presque une année scolaire en moins sur la base des horaires de 1968 (403 h en moyenne annuelle sur les cinq années de primaire), et à exactement une année de cycle 2 (CP, CE1, CE2) en moins sur la base des horaires actuels (360 h en moyenne annuelle de ce cycle), ou bien à 2 h de français en moins par semaine pendant 5 ans. 162 h de français en moins au collège, cela équivaut : à une année scolaire complète en moins, sur la base des horaires 2015 (157,5 h en moyenne annuelle) ou bien à un peu plus d'une heure en moins par semaine pendant 4 ans.
Sauver les Lettres - Les nouveaux Pangloss (par Mireille Kentzinger) - A propos de « Les linguistes atterré-e-s Le français va très bien, merci » (Tracts – Gallimard n°49, mai 2023)
Dans un pamphlet intitulé « Le français va très bien, merci », des linguistes soi-disant « atterré-e-s » -- et se posant ainsi en rebelles -- s’en prennent à tous les grincheux qui alertent sur le déclin de notre langue, alors qu’il faudrait au contraire s’enthousiasmer de sa vitalité et de sa formidable inventivité. […]
S’il y a quelques remarques linguistiques auxquelles on peut souscrire, les linguistes atterrés se veulent aussi réformateurs et pédagogues, et c’est sur ce point qu’ il nous paraît urgent de dénoncer ce que ce texte véhicule lui aussi comme idées reçues ou comme présupposés, pas du tout rebelles, d’une part à propos de l’enseignement, d’autre part en ce qui concerne les enjeux de pouvoir portés par la langue.
Sauver les Lettres - Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital, Michel Desmurget (notes de lecture, par Virginie Blanchet)
C’est l’écrit qui permet d’améliorer l’oral et non l’inverse : « Espérer que l’on puisse apprendre à « parler l’écrit » en pratiquant l’oral est à peu près aussi malin que de compter sur la pétanque pour préparer le marathon de Paris » [...]
Une enquête PISA de 2018 révèle que la lecture de magazines et BD n’a aucun effet sur les performances langagières et les compétences en lecture des élèves, celle des journaux un effet modeste, celle des livres de fiction des effets substantiels. L’usage numérique n’a aucun effet positif, même quand il intègre des contenus écrits.
Lire permet d’engranger des connaissances pour comprendre le monde et construire sa pensée. Plus l’enfant lit, plus sa culture augmente. Plus sa culture augmente, plus il peut affronter des contenus complexes. Lire stimule la créativité car la lecture constitue un processus créatif intérieur (imaginer les personnages, les lieux, le contexte…).
Change.org – Janvier 2024 - Appel des enseignantes et des enseignants à lutter contre l’entrée de l’approche par compétences dans les écoles – de la maternelle à l’université. (Appel de Villejean)
L’approche par compétences fait fond sur un oubli du monde. Le but de l’enseignement est tout autre[...] Le but de l’enseignement est de donner le monde à l’élève; et de continuer à faire exister ce monde (qui est fragile) (qui disparaît, s’il n’est transmis). La pédagogie de la compétence destitue l’intentionnalité de l’enseignement. En cela, elle est contraire à tout enseignement. Mais se pose de surcroît, avec l’approche par compétences, un deuxième problème, considérable. Dès lors qu’on ne conçoit plus l’enseignement à partir des disciplines, mais qu’on pense l’enseignement et sa finalité à partir de référentiels de compétences externalisés et transversaux, se pose la question de savoir quelle instance, quelle institution, se trouve munie du pouvoir exorbitant de décider des compétences à faire acquérir à la population des élèves.
https://www.change.org/contre-l-entrée-de-l-approche-par-compétences-dans-les-écoles-appel

Un éclairage rétrospectif, sur le site de Sauver les lettres
L’évaluation par compétences : pourquoi l’élève n’atteindra jamais sa cible (Véronique Marchais), septembre 2006.
L'intelligence est, étymologiquement, mise en relation. Elle se développe avec la capacité à coordonner ses connaissances. En déliant toutes choses, l'école divorce d'avec l'intelligence. Avec l'approche par compétences, l'acte complexe que constitue tout acte de pensée est réduit à une succession de procédures qui exigent bien peu de raison […]. Ce sont ainsi les objectifs même de l'école qui sont dénaturés. Plus clairement, on peut affirmer qu'une école qui se donne pour objectifs la maîtrise de telles compétences déconnectées les unes des autres a renoncé à son ambition première, irréductible à une somme de compétences, qui était le développement et l'élaboration de la pensée.

Le socle commun ou la connaissance pilotée par l’économie (Michèle Gally, Françoise Guichard, Agnès Joste), janvier 2007.
Le " socle commun de compétences et de connaissances " est souvent présenté ou commenté benoîtement comme une demande " de bon sens " de savoirs élémentaires garantis par la loi, et une nécessité française répondant à la crise de son école, constatée notamment par les chiffres sur les connaissances acquises par les élèves de fin de collège. […] En fait, sa définition et sa mise en application sont strictement les demandes de la communauté européenne, en réponse aux exigences des économistes et des commerciaux s’inquiétant du niveau de qualification des populations européennes réclamé par les changements des lois du marché […] Une analyse pertinente du socle ne relève donc pas d’une lecture guidée par les impératifs de l’instruction et de la pédagogie, qui se réjouirait des acquis et déplorerait les manques. Elle doit se référer au discours économique, essentiel, et au discours pédagogiste friand de " compétences ", qui convergent curieusement.

Le rouleau compresseur des « compétences » dans l’éducation (appel collectif), janvier 2011.
La pédagogie qu’on nous impose se veut exercice de développement d’armes pour la vie, et le sens de l’humain à éduquer tend à devenir celui d’un homme sans qualités sur lequel l’éducateur est convié à coller des « compétences clés » pour une réussite dans la vie essentiellement définie par le critère de l’employabilité. Dans cette « nouvelle » école, on n’enseigne plus à l’être humain pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il vaut. La connaissance n’a de valeur que si elle répond aux besoins du marché, si on peut lui accorder une valeur marchande.

Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN)- Note d’alerte, septembre 2023 n°2 - Une inquiétante mécompréhension des nombres et surtout des fractions à l’entrée en sixième (par Stanislas Dehaene, Cassandra Potier-Watkins, Maxime Cauté et les membres du groupe de travail « Évaluations et interventions » du CSEN)
Les erreurs des élèves révèlent une vaste confusion entre différents types de nombres. Les élèves font des erreurs révélatrices d’une méconnaissance du sens des symboles qu’ils manipulent. Ainsi, ils confondent 1/2 avec 1,2 (confusion entre fractions et décimaux), avec 2/1 ou encore avec 2,1 (mécompréhension de l’ordre dans lequel se lit une fraction). Les élèves se trompent également dans les calculs avec les nombres décimaux : beaucoup d’élèves pensent que 0,8 + 1 fait 0,9 (méconnaissance de la notation décimale et du rôle de la virgule) ou encore que 0,9 + 1 fait 1 ! Le déficit de compréhension est présent dans tous les milieux. En REP, le taux d’erreurs avec les fractions atteint 85 %. Hors REP et dans les écoles privées, il reste très élevé, de l’ordre de 75 % [...]. Même les élèves qui fréquentent des écoles considérées comme les plus favorisées, avec un indicateur de position sociale dans les 10 % les plus élevés, font près de 70 % d’erreurs.


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